O O T D - Un sac de courses dans une main, Hu Kang se baladait tranquillement dans les rues commerçantes de l'Est quand il l'avait vu. Il était venu pour s'acheter de nouvelles cordes pour sa basse et avait fini par ressortir du magasin avec des autocollants, des nouveaux écouteurs, des médiators et, évidement, ses cordes neuves. Dépensier, lui ? Un peu oui, mais il avait les moyens et, aujourd'hui, il n'avait utilisé son argent que pour la musique alors ce n'était pas si grave. S'il s'écoutait, il se ferait une séance shopping et dévaliserait les boutiques de fringues, mais il se montra raisonnable, pour une fois. Enfin... c'était surtout parce qu'il l'avait vu.
Son sac en main, il avait posé les yeux sur une veste en cuir noir dans une vitrine et allait se laisser tenter quand il avait reconnu la silhouette de Bae de l'autre côté de la vitre. Grand, élancé, les cheveux en bataille, c'était toujours le même qu'avant, et la réaction de Hu Kang était elle aussi toujours la même. Son coeur s'emballa, sa respiration se bloqua, la sueur commença à couler dans son dos, due à la chaleur et au stress. Avant que son ancien ami ne le voie, le chinois avait pris ses jambes à son cou et s'était mis à courir, voulant à tout prix l'éviter.
Il se rappelait comme si c'était la veille de leur dernière discussion, de la façon dont ils avaient rit alors que Hu Kang s'apprêtait à reprendre le bateau pour rentrer chez son père à la fin de l'été. Il se rappelait de cette pulsion qui l'avait poussé à déposer ses lèvres sur celles de l'étudiant en photographie, se rappelait de la douceur de sa peau, son goût. La peur qui avait suivi avait été telle qu'il avait couru se réfugier dans le bateau et n'avait plus donné de nouvelles à cet ami si précieux. À présent, cela faisait presque deux ans qu'il habitait de façon permanente à Neozone, et il avait réussi à l'éviter tout ce temps, alors ce n'était pas pour tout gâcher à cause d'une veste beaucoup trop chère.
Après avoir couru pendant une dizaine de minutes, Hu Kang s'arrêta enfin et s'appuya contre un mur pour reprendre son souffle. Paupières closes, il leva une main vers ses lèvres, les sentant picoter au souvenir de son baiser avec Bae, le seul à son compteur malgré ses dix-neuf printemps révolus. Il cru qu'il allait pleurer, tiraillé par son envie de le rejoindre, de le prendre dans ses bras, d'être avec lui, mais il parvint à se ressaisir et, sans regarder autour de lui, s'avança au centre du trottoir pour retourner à l'agence, quelques rues plus loin. Sauf qu'il n'avait pas remarqué ce garçon qui marchait vers lui et le percuta violemment. Poussant un grognement de douleur et de surprise, Hu Kang lâcha son sac et se pencha pour le ramasser. L'autre aussi avait lâché ses affaires, aussi le musicien les lui rendit-il en se confondant en excuses.
Je suis désolé, c'est ma faute, je ne regardais pas où j'allais. Vous n'êtes pas blessé ?
Tête baissée en signe d'excuses, Hu Kang attendit d'être sûr de ne pas avoir fait mal à l'autre jeune homme, se maudissant d'avoir été distrait par Bae au point de percuter quelqu'un. Se mordant l'intérieur de la joue, il leva nerveusement les yeux vers l'autre, espérant qu'il ne le reconnaîtrait pas et ne lui ferait pas de la mauvaise publicité. N'étant que trainee, il ne pouvait se permettre d'être ainsi au coeur d'une vilaine histoire. Même sa mère ne pourrait le sauver si la Zen décidait de le virer pour comportement incivique...
CODAGE PAR AMATIS
Ishihara Akiharu
Evil artist devoted to creativity
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Re: stars collide + Akiharu Ven 3 Juil - 11:27
stars collide
Bad luck for two. Broken limited and expensive paint lost on the ground because of you. That's how we've met on the east streets this summer time. I could ruin your clothes with this mess if i would. But, perhaps, karma will avenge me later. Who knows ? Still, you must pay me back, now. Then, what will you do to rectify your fault ? Oh, and, your fan is my friend. Not me. Don't get the wrong idea. @ma hu kang (sarasvati)
ootd ❈ Foulure du poignet. Fatigue musculaire. D'après le médecin, il s'en était fallu de peu pour que l'os ne subisse pas une fêlure légère. Rien que ça. Juste parce qu'il avait poussé le travail de ses articulations jusqu'à leur limite d'endurance physique et avait eu le malheur de se les tordre méchamment durant son dernier cours d'auto-défense, ce qui les avait achevé. Maintenant il ne pouvait plus fournir d'effort avec sa main droite pour encore cinq jours à venir. Ce que ça allait être long... Plus de peinture, plus de dessin et interdiction de danser en s'appuyant sur les paumes. Même utiliser deux pauvres baguettes lui faisait mal, l'artiste était obligé d'user de sa malhabile main gauche s'il n'usait pas de fourchette. Autant dire qu'Akiharu avait les nerfs en pelote d'épingle de ne plus pouvoir faire ce pour quoi il avait du talent et de ressentir de la douleur juste en pivotant légèrement ses os. Cette blessure était si bête, pas bien grave mais pourtant si handicapante. Dépendre autant d'un appendice en apparence si banal était affligeant lorsqu'on s'en trouvait privé. Au moins pouvait-il se reposer sur le soulagement que ce triste état n'était que très temporaire. Hallelujah.
Au sein des rues commerçantes du quartier Est, il marchait en évitant soigneusement de croiser les autres passants de trop près. Suffirait d'un seul mouvement un peu trop brusque pour risquer d'aggraver son mal et, comme il n'était pas friand des contacts physiques, c'était un peu une habitude de s'évertuer à éviter à frôler autrui quand il le pouvait. Akiharu n'avait jamais grandement aimer le monde, la foule, les espaces bondés et préférait s'en tenir à l'écart plutôt que de devoir se frayer son chemin dans une marrée humaine à moins d'y être obligé. Un sac chic qui n'avait rien en commun avec celui qu'il utilisait pour se rendre à la fac à l'épaule, ses jambes le guidèrent jusqu'à la boutique de ses pensées sans encombre. A l'intérieur, c'était le paradis du peintre qui recherchait après des couleurs de peinture rare, voire en série limitée. Ici, il se sentit un peu revigoré et en oublia son "malheur" en promenant ses iris sur les rangées d'étagères remplies de tubes de pigments liquide peu communs. Récemment, une gamme de peinture à l'huile spéciale était sortie avec des tons irisés ensorcelants. Iridescent Wizardry. En les voyant à l’ouvrage lors d'une démonstration à une expo' du 3ème art qui en annonçait la sortie prochaine, Aki en avait eu le coup de foudre. Pas moyen qu'il n'en obtienne pas des flacons avant que la gamme ne soit écoulée !
Au sortir du magasin, l'esthète avait un sourire fort satisfait aux lèvres. Dommage, celui-ci n'allait pas durer. Ayant l'intention de parcourir encore les rues et, peut-être, de faire un tour dans les boutiques de vêtements de luxe pour mettre à jour la garde-robe de son dressing, Akiharu ne mit pas le cap en direction du doux logis Ishihara. Ouvrant un des flacons de verre teinté en abandonnant la boîte dans son sac plastique, tout ceci avec des gestes précautionneux, il entreprit de jeter un œil aux jeux de tons qui se jouaient dans le liquide. Magnifique... Ce pourrait presque être une potion sortie tout droit du monde des sorciers ! Il ferait des merveilles avec ces perles huilées. Ravi, le jeune illustrateur s'apprêta à refermer le bouchon tout en avançant avec des pas dynamisés par l'enthousiasme quand... SBAM. Collision. Telles deux cymbales prises au dépourvu. « NON !! Non, non, non !!! » fut l'exclamation du peintre en sentant son sac plastique prendre la poudre de cheminette pour atterrir sur le trottoir avec quelques bruits inquiétants de verre cassé. Non, c'est pas vrai... Sauf qu'il n"était pas au bout de ses peines. Le flacon qu'il tenait dans sa main intacte avait déversé la moitié de son contenu déjà modeste sur sa veste, ainsi que sur son haut estivale et le t-shirt blanc de son percuteur.
Akiharu maintenait ses bras en l'air comme un criminel qui vient de se faire arrêter, l'expression catastrophée et les yeux rivés sur la méduse étrange échouée sur le sol qui transportait tantôt ses biens tout juste acquis. Jusqu'à poser les yeux sur le sot blond platine qui l'avait bousculé et qui avait certainement ruinée une partie de ses précieuses peintures. OMG mais... une petite minute. Il connaissait cette tête, en plus. Pas personnellement mais Yumiko, son ancienne partenaire de pole dance partie faire sa formation artistique à Paris, l'avait si bien harcelé de photographies et de captures d'écran de ce faciès "si beaaaauuuu" que ça l'avait immanquablement imprimé sur ses rétines à la longue. A son grand damne. L'illustrateur fixait l'acteur avec une surprise qui se piqueta vite d'épines coléreuses. Lui arrachant son sac des mains, il commença par refermer son flacon puis fit l'inventaire des dégâts en s'accroupissant au sol. Cette fois, il se fichait pas mal que la douleur dans sa main bandée revienne le lancer tandis qu'il farfouillait entre les emballage de carton, tâchait ses doigts de breuvage incomestible collant en ouvrant chaque boîte une à une. La seule vue des quelques récipients qui débordaient sur les autres comme de petits êtres meurtris couverts de sang lui fit mal au coeur...
Eux, en comptant son flacon ouvert, ça faisait :
- Six. Six de mes peintures à l'huile sont fichues. Sur vingt. Moins de la moitié. Mais... Sais-tu combien coûte un seul de ces flacons ? C'est une série limitée qui vaut une fortune, il n'y en a que 500 de chaque en tout ! Et ils étaient numérotés.
Furieux. Tout bonnement, furieux. Le fils de l'actrice Kato Haruki pouvait bien courber la tête pour s'excuser, cela ne changerait rien au fait qu'Akiharu venait de perdre de précieuses peintures qui lui avaient coûté très chères. En plus, sa veste et son haut étaient irrécupérables, bon à jeter, l'un comme l'autre. Que de coûteux gâchis. Pas question de rentrer sans ses six éditions et encore moins dans cette tenue, il allait réellement devoir se la faire sa séance shopping. Hors de lui, dégoûté, chagriné, le Wonderlandais se releva avec son sac plastique à la main. Fusillant des pupilles le deuxième fils de riche en face de lui comme s'il avait été le seul à ne pas regarder devant lui tout en se déplaçant et qu'il n'y avait pas d'autre fautif dans le périmètre sur lequel porter le blâme.
- Si je suis blessé ? Et qu'est-ce que cela, à ton avis, l'acteur figurant ? demanda-t-il avec acerbité tout en exhibant son poignet étroitement enroulé dans une bande... tantôt immaculée désormais tâchée de frais écoulements irisés. A cause de l'inflammation réveillée, il sentait son articulation palpiter douloureusement sous son pansement souillé. Ta désolation ne ressuscitera rien de ce que tu viens de ruiner par ton étourdissement ! Furibond, possédé par sa véhémence, il lui colla un franc coup de sac plein de flacons sur le châssis avec un bruit de gling gling. Ouille. Que comptes-tu faire pour me dédommager l'argent et le matériel que je viens de perdre à cause de toi ?!
O O T D - Mortifié, Hu Kang comprit à la réaction de l'autre garçon qu'il venait de casser quelque chose de précieux et, vu les taches sur leurs vêtements, il s'agissait de peinture. Lui-même portait un simple t-shirt blanc sans trop de valeur, aussi ne réagit-il pas aussi fort que l'autre, mais il comprenait sa réaction en voyant les dégâts causés chez lui. Se sentant vraiment mal, le bassiste s'excusa en fouillant dans son sac à dos pour en sortir des mouchoirs et tamponner maladroitement la veste de l'artiste, sursautant à chacun de ses mouvements en craignant de se prendre un coup en voyant à quel point il était en colère.
Il avait brisé six pots de peintures de l'artiste et, visiblement, c'était une édition limitée et plutôt onéreuse. Ouvrant et fermant la bouche comme un poisson, Hu Kang ne su quoi répondre devant une telle colère et s'écarta d'un bond quand l'autre se releva, la rage tordant ses traits de façon disgracieuse. Il s'était inquiété de l'avoir blessé, mais visiblement l'autre l'était déjà avant la collision, son poignet droit enturbanné dans un bandage étroit. Se sentant vraiment mal, le musicien ne réagit pas à son insulte, notant simplement dans un coin de sa tête qu'il avait été reconnu et que l'autre pourrait aisément parler de cette histoire aux médias.
S'excusant une nouvelle fois en espérant se faire pardonner son imprudence, il sursauta en entendant une nouvelle vague de colère s'abattre sur lui. L'autre avait raison, ses excuses ne répareraient pas les dégâts, mais que pouvait-il faire d'autre ? Reculant suite au coup reçu en pleine poitrine, Hu Kang leva les bras en guise de défense, tête tournée sur le côté pour esquiver une éventuelle seconde attaque. Était-ce vraiment nécessaire ? Le bassiste le trouvait un peu extrême, mais il n'osait pas lui répondre et sauta sur sa question pour se faire pardonner et tenter de faire oublier cette histoire malheureuse.
Je... Je peux te rembourser ! Dis-moi combien ça a coûté et je te fais un virement. Ou bien on va les racheter directement, c'est comme tu préfères.
Il n'avait pas beaucoup de liquide sur lui actuellement, mais sa carte de banque était bien fournie et il pourrait aisément repayer ces peintures détruites à l'artiste furibond. Peut-être même qu'il lui prendrait des couleurs supplémentaires s'il le voulait, ou des pinceaux, des toiles ou n'importe quoi pour que l'autre cesse de le regarder comme s'il allait téléphoner à son agent pour le faire renvoyer sur-le-champ de l'agence. Certainement n'en avait-il pas le pouvoir, ceci dit, mais le chanteur ne voulait pas prendre le risque et en rajouta même une couche et s'approchant un peu de l'autre, les mains levées en signe de paix.
On peut aller chez un teinturier pour tes vêtements aussi et je te rachèterai un t-shirt et une veste en attendant.
Parce que l'autre n'avait pas l'air du genre à accepter de se promener avec des fringues tachées - Hu Kang non plus, d'ailleurs - et que peut-être qu'il serait dans de meilleures conditions en voyant qu'il était en mesure de lui payer des vêtements luxueux.
Tu veux que je porte ton sac ?J'y ferai attention, promis.
Même s'il ne savait pas la gravité de la blessure de l'autre, il voulait le soulager du poids de son sac et ne pas aggraver son cas en le laissant souffrir pendant qu'ils feraient du shopping. Bon, ça ne serait certainement pas aussi amusant que d'habitude, mais c'était pour la bonne cause et Hu Kang espérait vraiment que l'autre accepte pour pouvoir se rattraper et lui prouver qu'il n'était pas juste un figurant incapable.
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