Cela faisait deux semaines que Moya était de retour à Eastland, quatorze jours riches en rencontres et en travail. Il avait fait de sa vie professionnelle une priorité, voulant se faire une place dans le pays avant d’entreprendre quoi que ce soit avec son frère. Participer à des soirées, se faire ami avec ses collègues, s’approprier des riches clients… Il avait besoin de tout ça pour se faire un peu connaître du gratin de neozone et se faire une petite réputation pour effrayer les gens de la mafia ou, au moins, les convaincre de laisser Zero partir.
Il n’avait pas encore revu son père, celui-ci comprenant bien que les affaires passaient avant tout, et il n’avait pas cherché à trouver Zero, pas encore. Il ne savait pas encore quand il irait, peut-être la semaine suivante, peut-être celle d’après. Il fallait encore que Renji l’aide à le localiser, histoire de ne pas courir les rues à l’aveugle à la recherche d’un frère qu’il n’avait plus vu depuis dix ans. Sa meilleure amie aussi lui manquait, mais il ne l’avait pas encore prévenue de son retour… Bientôt.
Glissant des dossiers dans sa sacoche en cuir, Moya mit un peu d’ordre sur son bureau avant de se lever, prêt à partir. Il avait fini sa journée à la banque, mais devait encore dîner avec un client un peu plus tard. Il préférait ce genre de rendez-vous à ceux, trop strictes, qu’il programmait dans son bureau avec les clients moins importants. Au restaurant, ils pouvaient être plus à l’aise, le client pouvait se détendre et oublier qu’il était là pour confier sa fortune à un inconnu. Ils négociaient moins, cédaient plus vite…
Saluant certains de ses collègues, Moya quitta la Banque Nationale pour monter dans sa voiture de location, n’ayant pas encore pris le temps de s’en racheter une. Sur la route, il était prudent, faisait attention au comportement des autres, s’assurait toujours qu’aucun piéton ne s’apprêtait à traverser devant lui sans prévenir. Il regardait autour de lui et, après quelques kilomètres, il fronça les sourcils en voyant une émeute à un arrêt de bus. Un jeune gars semblait être la cible de la foule, n’ayant aucun moyen de s’enfuir. Avant qu’un accident ne se produise, Moya fit faire demi-tour à sa voiture, se garant à côté du gars, portière passager de son côté. Se penchant pour l’ouvrir, il siffla un coup pour attirer son attention.
Hé ! Votre taxi est arrivé jeune homme, montez !
Accompagnant ses paroles d’un geste de la main, il l’invita à entrer dans sa voiture puis démarra sans attendre qu’il ait attaché sa ceinture, accélérant assez pour que les autres ne puissent les suivre. Il ralenti après quelques centaines de mètres, retrouvant un rythme adapté, et se tourna vers son invité.
Vous leur avez fait quoi à tous ces gens ?
N’écoutant pas vraiment les musiques actuelles, Moya n’avait pas reconnu le jeune rookie qui avait débuté quelques semaines plus tôt dans la Zen Ent., ne se doutait pas qu’l avait invité une célérité dans son véhicule. Il espérait plutôt que le gars n’avait pas assassiné quelqu’un ou tenté de voler le sac d’une vieille dame, n’ayant pas fait attention si la foule voulait l’embrasser ou l’étrangler.
OOTD ☆ Will se demandait parfois comment les filles pouvaient avoir toute cette force. Elles étaient vraiment extraordinaires, peut-être un peu trop effrayantes par moment. C’était dans ce genre de situation qu’il se demandait pourquoi il avait emprunté le bus, pourquoi il était sorti, alors qu’il pouvait simplement rester au dortoir ou à l’agence en train de s’entrainer, de ne voir le miroir et les murs... Ses amis. Le jeune homme ne pensait pas vraiment créer une foule de filles autour de lui alors qu’il essayait de calmer ces filles qui voulaient soit une photo, soit un autographe, soit le toucher... Certaines n’étaient pas aussi calmes, plutôt folles, alors qu’il essayait de les semer. Il s’excusa, s’inclina avant de finalement prendre ses jambes à son cou. Comment faire dans ce genre de situation ? Il était seul, son manager n’était même pas avec lui et il avait des affaires avec lui. Son sac à dos étant rempli d’objets précieux, il ne pouvait pas les laisser les lui prendre.
Cette situation était vraiment gênante. Il ne voulait pas qu’elles se fassent du mal ou que les autres soient tout aussi gênés par leurs comportements. Qu’elles soient des fans ou non, il y avait des personnes qui ne savaient pas comment se comporter et malheureusement ça gênait non seulement Will qui pouvait très bien se faire du mal durant cette poursuite, mais aussi blesser les autres à cause de leurs crises. C’était un peu trop effrayant et heureusement, ce genre de choses n’arrivait que rarement et le plus souvent, tout était plutôt sécurisé. Même aujourd’hui, il ne pensait pas provoquer cette sorte de folie, alors qu’il se demandait comment elles avaient su qu’il allait être justement à cet endroit ? Encore bien plus effrayant... Parfois il se demandait jusqu’où cette folie pouvait bien aller.
Il fut un peu bloquer, alors qu’il haletait, il se demandait comment pouvoir s’échapper et au final, comme si Dieu avait voulu le secourir et ne plus être le centre de cette folie, il entendit par chance le sifflement de ce qu’il pensait être son chauffeur. En même temps, il était un peu trop perdu, l’esprit pas vraiment net dans une situation comme celle-ci et avait couru vers la porte pour sauter dans la voiture et mettre sa ceinture. Son cœur battait si vite, il haletait tellement il avait eu peur, mais surtout tenait son sac à dos entre ses bras comme si on allait le lui voler. Il prit quelques minutes avant de pouvoir respirer un peu plus normalement, alors qu’il regarda son chauffeur et essayait de lui répondre, même si de vu, il ne paraissait pas comme un chauffeur, et cette voiture ?? On était en train de le kidnapper ?? Non... Impossible... Ça ne semblait pas être ça... Il cligna des yeux avant de poser son sac entre ses pieds et inspirer profondément, puis expirer légèrement avant de répondre « Je n’ai rien fait, je ne sais pas comment elles ont su que j’allais sortir de ce bus, c’était un cauchemar... » Il regarda dans le reflet près de lui, encore un peu paranoïaque. C’était horrible. Il espérait qu’elles n’allaient pas le suivre encore une fois... Ou même pire, causer des soucis à ce monsieur. « Mais ... Qui êtes-vous ? » Il le regarda, fronçant légèrement les sourcils... Will était vraiment très doué pour se mettre dans ce genre de situation.
Où aller ? Il ne voulait pas encore aller à l’agence, de base étant sorti pour profiter de sa journée. « Je ne sais pas... Je pensais passer une journée tranquille pour une fois... » Il soupira doucement « Je ne veux pas vous causer de problèmes non plus »
Le jeune homme que Moya venait de sauver de la foule mit un instant à reprendre son souffle, visiblement sous le choc de ce qui venait de lui arriver. Il ne semblait pas habitué à ce genre de traitement, serrait son sac contre lui comme s'il avait peur qu'on lui vole. Un sourire étira les lèvres du banquier qui garda le silence après ses deux questions, lui laissant le temps de percuter qu'il n'était pas réellement dans son taxi et qu'il se trouvait avec un pur inconnu. À sa première réponse, Moya haussa un sourcil, ne comprenant pas trop ce qu'il voulait dire par là.
Ah, pardon je ne me suis pas présenté. Kojima Moya, je vous ai vu en galère alors mon grand coeur a frappé. J'espère juste ne pas avoir sauvé un tueur en série que la foule s'apprêtait à lapider ?
Avec un sourire amusé, il tourna brièvement la tête vers le jeune homme pour le rassurer d'un regard. Il plaisantait, évidemment, ne pensait pas une seconde que ce jeune homme terrifié à l'idée qu'on lui vole son sac ait pu blesser qui que ce soit. Mais bon, les apparences étaient faites pour tromper et Moya ne se vantait pas de savoir cerner les gens en seulement quelques secondes. Néanmoins, il demanda où déposer le jeune homme, au bout de la rue, dans un café, à son appartement... Tant qu'il ne lui disait pas de le conduire à New York, il était disposé à modifier sa trajectoire selon son bon vouloir.
À son hésitation, son embarras à l'idée de l'embêter, Moya lâcha un rire amusé. Non, clairement, il n'était pas face à un tueur sans coeur et sans sentiments. Qu'il s'inquiète de poser problème à l'homme qui l'avait appelé de son plein gré était typique des gens trop gentils, aussi le banquier fut conforté dans son idée et passa une main dans ses cheveux, réfléchissant à où il pourrait le déposer.
Ca ne me pose pas de problème, ne vous en faites pas. J'imagine qu'un centre commercial est exclu ?.. On peut aller dans un café en attendant que ça se calme, sauf si vous aviez quelque chose de prévu ?
Lui ayant un peu de temps libre avant son rendez-vous, il pouvait prendre une heure pour discuter avec cet intriguant jeune homme, savoir pourquoi tous ces gens se jetaient sur lui et pourquoi il avait l'air si paniqué. Une nouvelle star, peut-être, du genre qui affole les jeunes tout en passant inaperçu aux yeux des plus âgés. Un inlfuenceur instagram peut-être, venu d'un monde totalement inconnu pour Moya.
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