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Lost Souls
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Crash Impact ❈ Li Qiao Lan

 :: RPS
Ishihara Akiharu
Evil artist devoted to creativity
Ishihara Akiharu
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Crash Impact ❈ Li Qiao Lan Mer 27 Mai - 13:42

.crash impact
four years later ; one year back
ootdAvril 2019. Le temps passe, les choses changent. Bien que... pas toutes. L'enfant devient adolescent, l'adolescent atteint l'âge adulte. Néanmoins le corps reste le même, il a simplement grandi et mûri. Les traits du visage se modifient mais sont encore reconnaissables, ainsi l'on peut reconnaître une connaissance malgré les années écoulées, quoiqu'elle nous ait fait vivre autrefois. De bons souvenirs, de mauvais ou des instants qui ne comptent pas spécialement mais que la mémoire a voulu retenir. Le collège devient lycée, le lycée laisse place à l'université. Les études secondaires se figent à l'arrière, les études supérieures s'avancent sur le devant de la scène. L'esprit se développe. La personnalité s'affine. Le caractère s'affirme. Certains cherchent toujours qui ils sont, tâtonnent sur le chemin qu'ils se sont choisi, s'égarent dans les affres du doute et de l'inconnu. D'autres se sont trouvés depuis longtemps et progressent avec assurance sur la voie ouverte à eux, parfaitement à l'aise sur le chemin qu'ils se sont tracé et qu'ils projettent au loin avec une clarté qu'eux seuls sont capables de discerner.

Il y a quelques mois de ça, les deux jumeaux Ishihara avaient obtenu leur bac avec mention. Évidemment, on ne se demandait guère sur quelle branche d'études avancées Akiharu avait jeté son dévolu. Celle de l'Art avec un A majuscule. L'Art. L'Art. L'Art. ' Earth without Art become Eh. ' Tous les artistes savent cela. Il était né pour l'art. Il vivait pour l'art. Il consacrerait chaque nouveau jour de son existence à l'art. L'art était son essence vitale, il en comprenait intimement les sens et s'y plongeait jusque dans ses fairy dreams. Il était aisé de tout métamorphoser lorsqu'on le faisait depuis ses plus jeunes années. Autour de lui, tout était à l'état de chenille. Dans son esprit, ces chenilles évoluaient en papillons aux extraordinaires ailes multicolores. Un arbre ordinaire aux vertes feuilles perlées de gouttes de rosée matinale changeait de couleur, parfois aussi de forme pour prendre une allure biscornue qui ressemblait, pourquoi pas, à une main articulée tenant un pinceau de feuillage au dégradé pervenche rendu deux fois plus irréel par les rayons solaires qui perçaient au travers. Et les gouttes d'eau qui en tombaient s'éclataient au sol avec un son cristallin d'où s'élevait tantôt une note de musique, tantôt une voix, tantôt une autre mélodie.

L'illustrateur ne marchait pas dans un monde normale. Il n'en avait jamais été le cas, et il était le seul à capter les originalités de ce monde secret puisque c'était le sien, son invention. Son super-pouvoir était son imagination.

Sa magie : sa créativité.
Là, résidait le don sorcier des moldus.

La digne incarnation de la rose rouge aux tons capillaires écarlates était perdue et cela risquait de la mettre aussi merveilleusement en retard que cet aussi empressé qu'étourdi de lapin blanc. Même avec la belle avance qu'Aki avait prise en prévision de ce type d'incident. Voilà ce qui arrivait lorsqu'on s'aventurait dans une zone non-familière. Pourtant le bâtiment des sciences ne lui était pas un parfait inconnu puisqu'il venait rejoindre Fumiya, ici, lorsque son emploi du temps le lui permettait. Présentement, il était tenté de crier « Où suis-je ?? » en espérant que quelqu'un lui réponde mais, non merci, Aki se passait très bien de passer pour un imbécile au beau milieu de toute une flopée d'étudiants scientifiques. Mince, à la fin, il était persuadé que c'était par-là... Mais force était de constater qu'il s'était trompé de côté... Bon. Cet escalier qui s'élevait au premier étage le guiderait peut-être à la bonne destination.  

Ouille.

Au moins deux formes de chance se succédèrent lorsque l'illustrateur arriva en haut mais elles furent également mêlées de malchance. Et ce qu'Akiharu lui-même ne pouvait nier, c'était que le ramdam qui s'ensuivit aurait pu être évité s'il avait juste fait attention et pris la peine de ralentir ses pas hâtifs alors que ses jambes énergiques le menaient au sommet des marches. « !! Attent... !! » STRIKE. Le matériel illustratif se mixa au matériel d'ingénierie en une cacophonie d'outils, de papiers et de livres qui percutèrent le sol, roulèrent dans le couloir, dégringolèrent les escaliers en toute beauté mais tous ces malheureux objets ne furent pas les seuls à se fracasser par terre. La première chance fut que les deux quilles humaines ne chutèrent pas dans le sens où descendaient les marches sinon les conséquences auraient pu en être dramatiques. Sous réflexe instinctif motivé par la crainte de se faire mal, l'esthète avait accrochée une main dans le dos du cérébral et l'avait plaqué contre lui comme si le matheux était un sac de survie alors qu'ils partaient heurter le sol sans pouvoir se rattraper à quelque chose de fiable. Plus qu'à serrer les dents et endurer le choc en se réceptionnant sur son avant-bras "libre".

Deuxième chance ? Il ne s'agissait que de Qiao Lan. Ça aurait pu être pire. C'est-à-dire : n'importe qui tant qu'il ne connaissait pas la personne qu'il venait de percuter avec tant d'imprudence et d'agripper en proie à une telle frayeur. Brève mais intense. Akiharu ne l'avait pas encore lâché, il avait besoin de se remettre de ses émotions avant d'espérer se relever sans risquer de tituber comme un caneton déboussolé. Tendant le cou dans un sens puis dans un autre pour essayer d'estimer l'ampleur des dégâts, le première année ne se rendait même pas compte qu'il étreignait le deuxième année comme un coussin, un peu trop chamboulé pour le réaliser.

Une petite minute...
- ... Où mes lunettes sont-elles passées ??
Et puis, il y avait bien une troisième petite chance dans ce micmac : celle d'avoir manqué de justesse de se tourner leur propre version de ces scènes si clichées et... "romantiques" ? que l'on pouvait voir dans les dramas pour adolescentes.
Li Qiao Lan
Lost In Wonderland
Li Qiao Lan
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Re: Crash Impact ❈ Li Qiao Lan Jeu 28 Mai - 11:44

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ootd ❈ Le temps passe, mais certaines choses ne changent pas. Pas totalement en tout cas. Les journées se ressemblent vaguement depuis son aménagement chez cette famille d'accueil, entre les repas à quatre avec sa soeur et le couple d'âge mûr, les cours qui ne sont pas bien difficiles pour la petite tête décolorée, les autres étudiants ne le calculant plus depuis bien longtemps à cause de son tempérament introverti, ses bouquins d'ingénierie s'empilant dans un coin de son bureau pour ne plus être touché par la suite car il en connaît la moindre page par coeur à force de les observer, Fumiya qui reste fidèle à lui-même après des années à se côtoyer et à partager un univers similaire, et d'autres petites choses insignifiantes. Rien ne change vraiment pour le Chinois. Ce n'est ni une mauvaise chose pour lui, ni une bonne. Un terrain neutre qui foule de ses pieds, l'arpentant d'un regard indifférent et presque las. Comme les livres compliqués décorant sa chambre, cet endroit lui est familier au point de savoir où aller et pour quelle raison y aller.

Cette nouvelle année ne paraît pas différente de la précédente, si ce n'est le programme qui change et qui devient plus compliqué. Pour les autres, pas pour lui. Qiao Lan a une avance flagrante sur ses camarades de classe, si bien qu'il avait déjà entamé les leçons de l'année suivante avant d'y être vraiment. Quand la plupart s'éclatent à l'extérieur, dans un game center, un parc, des boutiques, un club ou un bar, l'ingénieur se plonge corps et âme dans ses études, dévorant ses manuels à vue d'oeil. Quand ce n'était pas un ouvrage pour occuper toute son attention, c'était une séance de bricolage à rafistoler ce qu'il trouvait à la casse. Toujours à essayer de redonner une seconde vie à ces objets abandonnés, sans maître. Pour ensuite les ranger et ne plus jamais les toucher, tout comme cette pile de livres. Ce n'est pas l'usage de l'objet qui l'intéresse, mais de le réparer, de le démonter pour mieux le remonter. Encore et encore, sans jamais en avoir sa claque, sans jamais en avoir marre. Tel un artiste peignant sa toile, il se délecte du travail apporté pour un résultat final à couper le souffle, puis après il n'y a plus besoin de retouche ni de le toucher.

Assis à son bureau, la tête dans ses cours, Lan ne porte aucune attention au reste de sa classe qui en fait de même. Il est cette tête blonde aux grosses lunettes rondes vivant dans son silence, à l'écart du monde l'entourant. Il n'a pas besoin d'eux, ni de personne. Tout ce qui l'accapare dans l'immédiat est de terminer les devoirs confiés par ses professeurs, avec encore et toujours une belle avance sur les autres. De son écriture de travers, il tâche la feuille d'une encre noire de jaie. La forme des mots notés ressemble à s'y méprendre à celle de son langage maternelle, plutôt droite et fin, sans artifices quelconque. Ce n'est pas illisible, juste un brin froid et sévère, avec si peu de chaleur qu'on pourrait croire que c'est un robot qui a écrit ses notes. Il a à l'essentiel, ne se perdant pas dans les descriptions inutiles. Comme quand il parle. L'encre de son stylo est semblable à sa salive, autant l'économiser et s'en servir intelligemment.

Quand le cours se termine, Qiao Lan remballe ses affaires dans son sac en oubliant de le fermer au passage. Lunette redressée sur son nez, il pousse sa chaise et quitte sa place sans un mot, ni un au revoir à qui que ce soit. Ayant gardé un bouquin à la main, l'étudiant le lit tout en marchant dans les couloirs de son étage. Encore une mauvaise habitude de sa part, tandis qu'il compte sur les autres pour l'éviter si jamais ils se dressent sur son chemin sans les voir. Même quand il descend les marches, le blondinet garde ses yeux rivés sur les lignes dansantes et s'imprimant dans sa mémoire. Et ce qui doit arriver, arriva. Un corps percutant l'autre, ses doigts lâchant son livre qui s'envole malencontreusement dans les airs pour atterrir à quelques mètres de lui. Puis tout s'enchaîne assez vite, une main qui le retint et l'entraîne dans sa chute, ses genoux percutant le sol pendant qu'il se rattrape habilement de ses mains à plat contre le carrelage froid pour ne pas s'écraser complètement sur la raison de cet incident.

Le contenu de son sac s'est déversé et mélangé aux affaires de l'autre, rendant la tâche bien plus compliquée que s'il avait remonté la fermeture et ainsi empêché un tel bordel. Pour ne rien arranger à ce méli-mélo, sa paire de lunettes avait décidé de filer de son côté, perturbant la vision de l'ingénieur. La vue trouble, il réalise bien tard que la personne sur qui il venait de s'étaler était... Akiharu? Sa voix est reconnaissable entre mille, à ne pas se tromper. D'ailleurs l'artiste le tint contre lui, toujours accroché de ses bras.

« Peux-tu me lâcher? Demande le plus vieux d'un ton neutre. »

Le fait de ne rien voir correctement l'agace, tandis qu'il cherche ses lunettes à tâtons. Parvenant à mettre la main sur celles-ci, il porte les carreaux sur son nez mais ne voit toujours pas bien. Ce ne sont pas les siennes... ça ne risque pas de l'aider.

« C'est à toi. Loin d'être gêné, il amène sa main libre au visage de l'autre comme pour chercher le bon emplacement. »

Avec délicatesse, Qiao Lan glisse la paire sur le nez de son cadet en s'assurant de ne pas lui crever un oeil avec les branches. Tout ceci toujours en tâtonnant à l'aveugle, en se fiant aux formes floues, aux ombres et aux lumières se jouant sur le visage trouble de l'illustrateur.

« Aide-moi à trouver les miennes. C'est une requête, bien qu'il ne soit pas apte à le supplier ou dire le mot magique. »

Ishihara Akiharu
Evil artist devoted to creativity
Ishihara Akiharu
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Re: Crash Impact ❈ Li Qiao Lan Ven 29 Mai - 10:57

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ootd ❈ Aïe... Plusieurs de ses crayons de couleur avaient roulé sous le seul avant-bras qu'il avait plaqué contre le carrelage en guise de demi-réception plutôt médiocre. Promesse de bleus multiples en perspective pour les quelques jours à venir. Même son os lui faisait mal mais, tant pis, ça passerait. Qiao Lan avait eu un meilleur réflexe que le sien, plus efficace, en plaquant ses deux paumes par terre de sorte à se retrouver à quatre pattes plutôt que de s'écraser contre l'illustrateur de tout son long comme une carpette. Les sauvant tous les deux d'hématomes supplémentaires et épargnant le dos d'Akiharu de subir quelques dommages désagréables. Sauf que celui-ci n'était pas suffisamment rassuré pour lâcher sa prise sur l'ingénieur, ses doigts graciles plissant sa veste entre leurs phalanges et son bras étreignant son dos avec la détermination de celui qui n'avait aucune envie de tomber plus bas. « Hein... ? » Le temps que la compréhension lui monte au cerveau, l'artiste tourna subitement la tête vers le scientifique et se cogna maladroitement la pommette contre la sienne. Décidément...
- ... Laisse-moi cinq secondes, le temps que je m'en remette. J'ai cru que ma destination finale prendrait la forme d'une civière.
Et le temps qu'il se trouve aussi un autre point d'appui pour pouvoir se relever ou ses crayons allaient encore plus s'enfoncer dans sa chair et accentuer son mal. Une autre personne qui lui aurait été parfaitement étrangère, Akiharu l'aurait déjà repoussé avec vivacité et n'aurait même pas songer à entrer limite en mode koala, surtout aussi longtemps. Les battements affolés de son coeur légèrement calmés, il relâcha enfin son emprise sur le surdoué, écarta ses crayons colorés de sa zone d'appui et cru capter une paire de lunettes à quelques pas de là juste avant qu'une main rugueuse, habituée à manier des tournevis, dévisser des boulons avec une clé à molette, démonter, remonter, manipuler des pièces de métal en tout genre, etc... ne lui intercepte le visage. Nan mais... !! Que fabriquait-il, là ?! « Mais que fais... » Par réflexe de protection, Akiharu ferma les yeux, histoire de leur épargner un éborgnement malencontreux alors que Qiao Lan effectuait sa reconnaissance tactile de ses traits faciaux... et l'esthète était si peu habitué à un contact aussi direct contre son épiderme que ça le fit entrer en apnée sans savoir comment réagir. Que ce soit sa joue, son nez, son front, ses arcades sourcilières, ses paupières, son menton ou même ses lèvres...  Il percevait clairement où le bout de ces doigts égarés se dirigeaient. Ce qui lui avait permis de donner quelques courtes indications au blond telles que : « A droite. Nan, moins. Un peu plus bas... Stop. Remonte d'un millimètre. Là, c'est bon. ». La main d'Akiharu avait instinctivement attrapé le poignet du scientifique, comme prête à le repousser mais elle n'en avait rien fait, restant simplement en place tout du long sans bouger, sans le bloquer. L'autre s'était posée sur son thorax comme pour le maintenir à un minimum de distance mais n'avait pas exercé de poussée non plus. Toutes deux n'auraient agi que si Qiao Lan avait fait une erreur. Ce qui n'était pas arrivé, même alors que l'inventeur y voyait apparemment aussi affreusement mal qu'une taupe ~

Aki ne s'était ni attendu ni préparé à ce que l'aîné lui appose ses lunettes devant les prunelles lui-même, encore moins avec délicatesse et, en rouvrant les paupières, il eut un petit tressaillement arrière en constatant que le meilleur ami de son frère se tenait si près. Emboîtant nécessairement leurs zones de confort et lui offrant une vue imprenable sur ce visage dont il avait déjà crayonné le portrait, pour le plaisir de son jumeau, sans jamais le montrer à personne au bout du compte. Parce que ces quelques œuvres-là avaient quelque chose de spécial que le peintre ne voulait pas que qui que ce soit constate. Perturbé, sentant ses joues le picoter, il se releva pour aller chercher la deuxième paire en intimant à Qiao Lan de ne pas bouger, au cas où celui-ci risquait de trébucher sur un objet qu'il serait incapable de remarquer.
- Tes lunettes sont là, elles n'ont rien. La monture n'était pas tordue, les verres n'étaient pas fêlés. Après les avoir ramassé, il avait prévu de simplement les lui tendre mais l'ingénieur refermait sa main à côté... Ici... Qiao Lan. Non, là... Th ! Tu y vois vraiment comme dans de l'eau trouble... Tu devrais t'acheter des lentilles de contact, tu ne risquerais plus de perdre ta monture quand il t'arrive des accidents.
Tout en ce-disant, Aki s'était accroupi auprès du surdoué et lui avait attrapé la main qu'il tendait vers ses lunettes pour le rapprocher et le guider en douceur dans sa direction. « Regarde-moi. ». Après-quoi, il avait porté ses mains aux joues du matheux pour l'immobiliser et lui replacer avec précaution ses grandes lunettes de hibou sur le nez. Akiharu étant pointilleux, il s'assura de les avoir placées correctement, sans gêner ses oreilles ni blesser sa peau et, sans prendre garde à ce qu'il faisait, alla jusqu'à dégager les quelques mèches courtes qui avaient eu l'audace de se coincer sous les branches.
- Voilà. Fais attention en te levant. Mon rangement à crayons et à pastelles a répandu tout son contenu sur le sol. Il soupira pour lui-même. Tout ce tri par ton que je vais encore devoir faire...
M'enfin, il ne se plaignait que pour la forme. En réalité, le bourgeois aimait trier, organiser, ranger, pour harmoniser et mieux s'y retrouver. Gagner du temps et donner un rendu esthétique, agréable à l’œil. En l’occurrence, ses crayons, ses pastelles ou ses tubes de peinture, il connaissait leur numéro et leur place par coeur donc il aurait terminé de tout remettre à sa place exacte en un rien de temps. Pour l'heure, mieux valait avant-tout se contenter de ramasser tout ce qui était tombé de leurs sacs. Se détournant après avoir pris une vue d'ensemble de la catastrophe, remarqué que des mines étaient cassées, que des outils de calcul s'étaient exposés au grand jour sans être certain que ce soit ceux de l'ingénieur puisqu'il n'y avait pas que lui qui possédait une équerre, un compas ou une calculatrice, bien que ceux d'Akiharu étaient reconnaissables à leurs subtiles ornements artistiques fait-maison, il redescendit les marches de l'escalier pour récupérer deux de ses esquisses fantastiques colorisées mais aussi des feuilles de cours.

Cette écriture penchée, un brin froide et sévère qui n'avait rien à voir avec l'élégance de ses boucles plus voisines au raffinement français qu'à la rigidité de la calligraphie chinoise... Impossible de se tromper sur l'identité de l'écrivain. Observant les lignes, glissant sa vision centrale le long des caractères manuscrits qui auraient pu être écrit à l'encre de Chine tant elle était sombre, Akiharu garda ses yeux curieux rivés dessus pendant un instant. Ses propres feuilles de dessin accolées derrière.
- C'est drôle, on pourrait croire que tu écris en chinois alors que c'est juste la forme de tes lettres qui sont droites. Tu as une écriture fine...
Détail qu'il avait déjà constaté auparavant. Ces devoirs étaient des devoirs d'ingénierie, ça parlait de physique et de robotique avancée. Évidemment, il n'y comprenait pas grand chose -voire pratiquement rien, goodness- mais cela l'intriguait malgré tout. D'où le fait qu'il ne les rendit pas immédiatement à l'étudiant qui les avait réalisés. D'ailleurs, cela lui rappela qu'il avait un des livres de Qiao Lan dans son sac. Des feuilles de calque et des croquis étaient glissés à l'intérieur et il avait bien cru l'apercevoir sur le carrelage tout à l'heure... Si les feuilles avaient eu le malheur de s'envoler, cela signifiait qu'il avait perdu la page qu'il était en train "d'étudier" et qu'il allait devoir la retrouver. Ash...  
Li Qiao Lan
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Li Qiao Lan
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Re: Crash Impact ❈ Li Qiao Lan Ven 29 Mai - 21:49

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ootd ❈ Cinq secondes, c'est beaucoup trop pour l'ingénieur qui se retrouve assez proche de son camarade au point d'avoir senti sa pommette cogner la sienne quand celui-ci a essayé de remuer sa tête. Légèrement crispé pour éviter tout mouvement malheureux, le Chinois s'immobilise totalement le temps que l'autre reprenne ses esprits. Quand celui-ci semble s'en remettre et se détacher du dos de l'ingénieur pour dégager les crayons sous son avant-bras, le blond récupère une paire de lunettes qu'il a trouvé en tâtonnant le sol de sa main. Remarquant que ce n'est pas la sienne et que sa vision ne reviendrait pas avec une correction aussi peu élevée, il tente de visualiser le visage de l'artiste dans l'intention de lui remettre la monture sur le nez. Toujours en voyant très flou, même les yeux plissés au point de s'en rider le front et de froncer les sourcils à son maximum. Ce n'est pas évident de juger les traits d'un faciès en ayant une vue de taupe, mais Lan sait tout de même reconnaître une bouche, un nez ou les oreilles en évitant d'aller lui crever un oeil de ses doigts baladeurs. Avec l'aide du plus jeune et après quelques secondes à parcourir son visage du bout de ses phalanges, il réussit à situer correctement l'emplacement de ses lunettes sans lui faire mal et cela, malgré la légère réticente du peintre. Sa façon de lui tenir le poignet ou de garder une main à proximité de son corps, prêt à le repousser si jamais il passait les limites autorisé par son cadet. Ce n'était pas son objectif, loin de lui l'idée d'aller se coller dans une étreinte amoureuse contre la silhouette menue de l'esthète.

Sans un tremblement mais avec la plus grande précaution pour ne pas ressentir un spamme dans ses mains, le Chinois dépose les lunettes devant les yeux du plus jeune pour lui redonner meilleure vue. Toujours aussi myope, la distance entre eux s'impose par une sorte d'aura, d'intuition. Il se doute, même sans bien voir, qu'Akiharu n'est pas bien loin de lui et qu'il pourrait l'écraser à tout moment s'il venait à lâcher prise. Une fois sa tache accomplie et libre de ses mouvements, l'ingénieur se redresse sans pour autant se relever du sol, restant assis dans une position presque trop formelle pour la situation qui s'est révélé sans accroc. Patient et calme, sa respiration se fait silencieuse pendant que le frère de son meilleur ami récupère ses lunettes et les examine rapidement, s'assurant qu'elles n'ont rien. Ce ne serait pas le moment de casser une chose aussi chère et d'imposer une nouvelle dépense conséquente à ses parents vivants dans la moyenne. La main tendue, la paire semble lui échapper dès qu'il tente de refermer son poing dessus. Une mission compliquée pour le plus vieux qui pourrait se contenter d'attraper le bras de l'autre pour stabiliser sa prise, mais celui-ci le devance en saisissant sa main pour le guider plus facilement. regarde-moi. à ces quelques mots, ses membres s'immobilisent comme sous le coup d'un électrochoc, le laissant faire de son habileté méticuleuse pour replacer bien convenablement les gros carreaux et lui redonner don de la vue. Les yeux ouverts, il peut contempler la bouille à l'expression concentrée de l'artiste allant tirer doucement sur les mèches rebelles coincées dans les branches de ses lunettes. à quelques années près, les deux garçons se seraient incendié, l'un en criant à outrance son mécontentement et l'autre en lui répliquant qu'il est chiant.

« Merci. Fit-il simplement, glissant une main dans sa tignasse sauvage et décoiffée. »

Maintenant qu'il peut voir à nouveau, l'ingénieur constate l'étendue des dégâts. Des crayons, des pastels et bien d'autres matériels artistiques, ainsi que ceux bien plus rustiques du scientifique. Lan ne comprenait pas l'intérêt de ranger les pastels par couleur, mais c'était encore un truc fidèle à l'artiste, un mystère supplémentaire qu'il ne cherchait pas vraiment à résoudre. Lui, il se contentait de tout prendre en main pour les fourrer dans le fond de son sac, sans se soucier d'une trousse ou d'une pochette. C'est la grande différence entre le raffinement de l'illustrateur et rudesse de l'inventeur. Avec l'avertissement reçu, le blond fait attention de ne pas mettre le pied n'importe où en se relevant. Arrangeant sa tenue, il constate à son tour le bordel environnant, mélange d'art et de mécanique, entre les crayons, pinceaux, tournevis, boulons ou règles et équerres. Si le matériel d'Akiharu étaient plus délicats, celui de Qiao Lan semblait sortir tout droit d'un débarras. Une calculatrice qui date du collège, à laquelle il a redonné vie à plusieurs reprises pour s'économiser un peu d'argent et surtout parce qu'elle n'était pas essentielle à son développement personnel. Des outils de traçage rayé, parfois abîmé sur les rebords ou illisible par l'usure et le manque de marquage dont là encore, il ne possède aucun intérêt à les voir pour s'en souvenir à la perfection. Les stylos n'ont pas meilleure allure, loin d'être élégant mais plutôt pratique à la prise de notes. L'ingénieur ne cherche pas à bien se faire voir avec des achats coûteux et jolis, tout ce qu'il cherche à travers son équipement, c'est son utilité quotidienne.

Qiao Lan commence par ramasser les stylos et crayons qu'il dépose sur son sac aplati par terre, histoire de ne pas marcher dessus, ni de se remplir bêtement les mains. à vue d'oeil, il reconnaît ce qui est à lui ou à Akiharu et les sépare donc en deux tas légèrement éloignés. Quand il est parvenu à dégager une zone, il s'attaque à une autre à quelques pas de lui. Quand la voix du plus jeune tire son attention du matériel et des pastels éparpillés sur le carrelage, tâchant ses doigts.

« J'ai toujours écris en chinois. Précise-t-il dans une logique imparrable. »

De sa naissance au lycée, il a toujours noté la moindre leçon, le moindre mot dans sa langue natale. C'est en arrivant ici, à Eastland, qu'il a commencé à changer son langage pour s'adapter à la vie sur cette île. Même en plusieurs années, sa façon d'écrire n'a pas changé et reste fine, stricte et un brin traditionnelle. Lan se demande bien pourquoi l'artiste observe si longuement ces feuilles de cours. Ce ne sont que des caractères notés, sans tache ni rayure malgré la forme caractéristique. Nullement dérangé par son observation, l'aîné cherche le rangement à crayons et à pastels pour remettre celle-ci à l'intérieur, mais son pied bute sur un livre familier où dépassent des feuilles qu'il ne reconnaît pas, même après dix bonnes secondes à le fixer d'un oeil curieux. Finalement il se penche pour le ramasser d'une main, l'autre tenant toujours quelques fragments colorés qu'il n'a pas eu le temps de ranger.

« C'est à moi. Simple constat, mais en ouvrant le bouquin là où se trouvent les calques, il réalise que ce n'est plus totalement sa propriété. »

Dans un silence solennel, le blondinet scrute les croquis sans savoir quoi penser. C'est l'oeuvre du dessinateur, à ne pas en douter... Mais qu'est-ce que ça fiche dans son livre? D'ailleurs, celui-ci n'avait plus grande importance pour lui puisqu'il ne se souvient même plus de son existence après l'avoir certainement abandonné dans un coin en allant visiter son meilleur ami. Ce n'est pas rare que Lan ramène ses affaires chez Fumiya et il arrive parfois que ceux-ci ne reviennent pas avec lui.

« ça t'intéresse tant que ça? Demande-t-il à Akiharu en se tournant vers ce dernier, livre ouvert et dessins exposés. »

Ce n'est pas la première fois que l'aîné s'interroge, mais d'habitude il garde ses questions pour lui et préfère ensuite les effacer rapidement pour ne plus y penser. Cette fois, il se permet d'en poser une dans l'intention d'obtenir une réponse de la part de l'autre.

Ishihara Akiharu
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Ishihara Akiharu
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Re: Crash Impact ❈ Li Qiao Lan Dim 31 Mai - 15:54

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ootd
- Ne me remercie pas. Son ton est catégorique mais calme, sans agressivité.
Lui-même n'avait pas remercié l'ingénieur lorsque celui-ci lui avait rendu ses lunettes qui lui permettaient de voir de près... ça aurait été bizarre venant d'Akiharu. Avec Qiao Lan, ils n'étaient guère accoutumés à s'échanger des mots de courtoisie ou de politesse, quand bien même leur relation s'était améliorée au fil des années, assez pour ne plus méchamment se becqueter le nez pour un oui ou pour un non. Ce, principalement parce que le premier instigateur de ces querelles, la rose rouge aux épines acérées, s'était calmé. Les années défilant, sa jalousie vis-à-vis de l'amitié fusionnelle que les deux scientifiques entretenaient s'était amenuisé et ne le dérangeait plus tant désormais. Il avait appris à l'accepter comme partie intégrante de leur vie, cela faisait partie de leur quotidien. Ce ne serait même plus normal que cet aspect de leur existence change. Akiharu était habitué à voir l'expert en mécanique débarquer chez eux, par la fameuse fenêtre du laboratoire à son frère et rester quelques heures à la maison. Il le remarquait quand Qiao Lan était malade, attrapait des microbes ou qu'il lui arrivait des bricoles suffisantes pour le clouer au lit, puisque cela imposait une absence claire de sa part pendant plusieurs jours d'affilés et il arrivait à l'illustrateur de demander à son jumeau « Qu'est-ce qu'il a ton meilleur ami ? ». Lorsque le génie était encore à Neverland, le cadet avait dû s'habituer à le voir les rejoindre à la bibliothèque du lycée. Une coutume qui n'avait plus eu cours depuis un an mais qui avait repris au mois de mars dernier sans qu'Akiharu n'y ait vu d'inconvénient majeur. C'était devenu une sorte de routine. Cependant, les jours où le plus jeune des Ishihara était d'humeur massacrante, il n'aimait guère voir une troisième tête s'imposer à leur table. Même la sienne et l'en chassait injustement sans autre forme de procès.

Certes, le chinois était très fermé, confiné dans son monde neutre, incolore et froid, d’engrenage, de rouage, de mécanisme automatique, etc... Il se fichait de pratiquement tout mais l'eastlandais avait beau en avoir conscience, il n'aimait pas l'idée que le blond vénitien puisse entendre les récits de ses plus ravageuses contrariétés dont le centre était souvent leur harpie de belle-mère mais pas que. C'était tout bonnement trop personnel pour qu'Akiharu laisse un autre individu que son jumeau les écouter. Point.

Le bazar qui s'étalait présentement autour des deux jeunes universitaires, comme si deux comètes lancées dans des directions opposées étaient entrées en collision de plein fouet, était le pur déploiement par morceaux de deux mondes très distincts l'un de l'autre. Si cela s'était produit à la surface de la terre, on aurait vu deux étoiles filantes exploser en éclats lumineux. Spectacle magnifique vu de loin. Cataclysmique vu de près. Ça lui apprendrait à courir dans les escaliers avec les bras chargés de matériel artistique... Lui qui prenait grand soin de ses possessions d'ordinaire. Son rangement à pastels gisait sur le carrelage comme une boîte éventrée qui avait répandu ses trésors partout. Ses mines de fusain étaient les plus fragiles, plus de la moitié de celles qu'il transportait étaient brisées. Ses pinceaux personnels, fins, épais, petits ou grands, étaient juste rangés dans des pochettes protectrices. Son miroir de poche gisait, fermé, à côté d'un sillage de pastel. Signe que le dessous devait être "sale". Même constat pour son téléphone portable à coque blanche ou ses gommes autrefois immaculées ou même sa pochette à maquillage... Heureusement que sa fermeture en zip était close. Un carnage pareil ne pouvait évidemment que mettre le possesseur de tous ces objets en colère. Sauf qu'il ne voyait aucune raison valable de s'en prendre à Qiao Lan et n'en avait, bizarrement ?, même pas envie. Soit parce qu'il avait au moins suffisamment mûri pour se rendre compte qu'il n'avait pas à l'attaquer pour ça, soit... pour une toute autre raison plus à même de le rendre inoffensif envers l'ingénieur. Peut-être même s'agissait-il d'un mélange des deux.

Des poudres de pigment venant de ses pastels et de ses mines cassées avaient formé des taches de multiples couleurs sur le sol autrefois neutre comme le carrelage d'un hôpital. Il y avait même de la poussière rouge, bleu, violette ou orange sur quelques outils et livres du scientifique. Familier des métaphores et du symbolisme, l'artiste avait l'impression fantaisiste que de toutes petites parties de lui-même s'étaient malencontreusement déversées dans le monde du mécano. Entre usé et neuf. Recyclé et dernier cri. Rusticité et raffiné. Praticité et beauté. Utilité et rêverie. Mixages contraires. Juste le temps qu'ils rangent tout, remettent tout à leur place d'origine, referment correctement leurs sacs, se lavent ou s'essuient les mains et ne se séparent chacun de leur côté en emportant leur propre cosmos avec eux comme si aucun epic crash n'avait jamais eu lieu.
- ... Ah.
C'étaient des caractères chinois qu'il lisait, là ? Surpris, il rapprocha la feuille plus près de son nez. Effectivement... Soit ses lunettes étaient mal ajustées devant ses prunelles -ce qui n'était pas le cas puisque même en les déplaçant cela ne changea rien à ce qu'il voyait-, soit il devait changer de correction -ce qui était bien possible-, soit il était encore sonné par leur collision frontale -ce qui était également possible- et n'avait pas "les yeux en face des trous" comme on dit. Toujours est-il qu'Akiharu fixa tour à tour l'ingénieur et son écriture avec l'impression humiliante de passer pour une buse mais il ne fit pas de commentaire. Dans des moments comme celui-ci, lorsque l'on renchérit, en générale, l'on a tendance à s'enfoncer davantage. Conclusion : pour le bien de sa dignité, mieux valait se taire. Néanmoins, puisqu'il était multilingue et que la langue chinoise faisait partie de son répertoire, avec l'anglais, le japonais -of course-, le français et l'espagnol, il continua d'étudier l'écriture quelques secondes ainsi que d'en lire les lignes sans en comprendre tous les mots puisqu'il y avait des termes scientifiques compliqués qu'il n'avait absolument pas en connaissance.

Gardant les feuilles en main, il se mit en quête de ce qui restait à récupérer parmi les marches, partant voir si rien n'avait ricoché plus bas puis remontant avec d'autres crayons dans un poing mêlés à des stylos de l'ingénieur, boulons et trousse dans l'autre. Retrouvant la chic chaîne inoxydable à losange de ses lunettes au passage, il répartit les affaires qu'il avait récupéré sur les tas séparés déjà montés par Qiao Lan et conserva un genou à terre en ré-enfilant les branches de ses lunettes dans les boucles de caoutchouc antidérapantes -peuh-. Entendant son comparse prononcer ses trois mots de possession, Akiharu lui jeta un petit coup d’œil par-dessus ses verres pour constater qu'il tenait un de ses fameux livres entre ses mains sans remarquer qu'il s'agissait de celui que l'artiste avait pris en observation approfondie tant le regard qu'il y accorde est bref et distrait. Passant un peu ses corrections au chiffon, il rangea ensuite les feuilles de cours de Qiao Lan entre les pages d'un de ses bouquins pour éviter de les froisser. Les laissant suffisamment dépasser pour qu'il soit facile à leur propriétaire de les voir. Après quoi, il se releva pour aller chercher ses autres dessins d'animaux, d'objets, de personnages et de paysages fantastiques éparpillés un peu partout et bien plus précieux que le reste... Où était sa pochette bleue, d'ailleurs ? Ah ! Elle dépassait de son sac, la traitresse.

Mais alors qu'il s'apprêtait à la récupérer pour y loger ses illustrations et ses essais de teintes, la voix du surdoué en détourna son attention. Scannant plus précisément ce que celui-ci avait dans les mains, le cadet prit un air surpris en reconnaissant les ouvrages et, sur le moment, se crispa de voir ses copies incomplètes, non-finies, faites au crayon à papier, si impudiquement exposées. Tête inclinée sur le côté, ses yeux dérapèrent sur les pastels que l'aîné renfermait dans son autre main, ses doigts de bricoleur étaient tachés de leurs dépôts multicolores.
- Oui. Commença-t-il en s'avançant vers le cérébral après avoir récupéré une feuille de papier vierge. C'est utile pour représenter des objets futuristes, pour les romans qui conjuguent fantaisie et science-fiction. C'était un peu étrange de répondre à une question personnelle posée par le taciturne et introverti meilleur ami de son jumeau. Les contenus de tes livres sont précis et détaillés, ça me permet de rendre mes illustrations plus recherchées, plus frappantes de réalisme. Profitant que Qiao Lan tenait le livre ouvert et les calques en vue, il les feuilleta rapidement pour vérifier qu'aucun ne manquait à l'appel. Lorsque tu souhaites que tes œuvres soient "un minimum" crédibles, tu te documentes avant de crayonner quoique ce soit qui ne t'est pas familier. Et puis...
Il haussa les épaules mais ne termina pas sa phrase en refermant le livre sur ses dessins de robotique et de composants mécaniques, électriques, pour le reprendre sans demander son avis à son propriétaire d'origine puisqu'il lui semblait bien avoir compris que celui-ci ne tenait pas spécialement à le récupérer. En sommes, il reprenait en main quelque chose qui avait été abandonné à l'arrière, certes pas jeté à la poubelle mais délaissé par manque d'utilité puisque son premier détenteur en connaissait les lignes par coeur et n'en avait donc plus besoin, ce qui revenait au même. Cet écho à certaines remontrances faites au chinois ne fit même pas tilt à son esprit. Le positionnant comme un plateau, Akiharu posa sa feuille blanche dessus et fit un signe du menton dans la direction de son support de fortune.
- Dépose les pastels ici, je vais placer d'autres feuilles à côté de la boîte de rangement. Si tu en trouves encore, place-les dessus, je rangerai le tout plus tard.
Idem, c'était une requête. Mais, tout comme l'aîné tantôt, il n'était ni apte à le supplier ni à prononcer le mot magique non plus.
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Re: Crash Impact ❈ Li Qiao Lan Sam 6 Juin - 10:52

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ootd ❈ La relation entre les deux garçons s'était nettement améliorée depuis leur rencontre où Akiharu tentait toujours de le chasser de sa maison en le menaçant de diverses manières. Qiao Lan avait eu droit à toutes sortes de parole féroce de la part de l'artiste dans l'intention de le voir disparaître de sa vue à tout jamais. Manque de pot, chaque tentative se soldait en échec cuisant où le plus vieux n'avait que faire des mots méchants du frère de son meilleur ami. Il n'avait qu'à faire comme s'il n'était pas là et puis voilà, les choses se passaient plutôt bien en général. Les années ont amoindri leurs comportements d'enfant capricieux ou d'indifférence totale pour rendre les problèmes moins dramatique, plus gérable pour eux. Qiao Lan répondait moins sévèrement à son cadet et ce dernier prenait moins les choses à coeur pour les balancer ensuite à la tête de l'ingénieur. Bien que parfois ils s'accrochent pour un désaccord ou un nouveau pet de travers chez l'esthète de mauvaise humeur, mais le blondinet a su passer outre pour ne plus prêter tant attention à ses colères occasionnelles. Jusqu'à ce jour où il est encore capable de dire merci d'un seul coup, une fois sur mille.

Le choc survenu à la collision de leurs corps a dû se faire entendre sur plusieurs étages, surtout avec tout ce bordel au sol et dans les marches. Si quelqu'un passait par-là, sûrement se serait-il pris les pieds dans leurs affaires, si ce n'est une chute par la faute d'un stylo glissant sous sa chaussure. Une chance pour les étudiants, ils sont seuls dans ce morceau du bâtiment, seuls avec leurs matériels éparpillés. L'ingénieur s'estime heureux de ne pas avoir d'ustensiles fragiles comme ceux du plus jeune avec ses pastels, fusains et crayons se cassant en un rien de temps et au moindre plongeon vers une surface dure. ça a dû lui coûter cher, déjà à l'achat mais si jamais ils tombent malencontreusement par terre, une ou à plusieurs reprises. Ce n'est pas tout ce que possède l'Ishihara, à croire qu'il s'encombre de beaucoup d'affaire qui ne semble pas utile aux yeux de l'autre. Lui possède tellement peu d'objet dans son sac, la plupart sont pour ses cours même si quelques vis et boulons traînent dans le fond, avec des outils en tous genres dont on se demande bien ce qu'il pourrait faire avec, à l'école. Démonter une porte ou un bureau? Un placard peut-être? Si jamais ils font face à un problème mécanique, la petite tête peut toujours intervenir à sa guise.

Les tâches apparentes sur les affaires de l'ingénieur ne dérangeaient pas celui-ci qui se contenterait de les essuyer plus tard, une fois rentré. Dans l'immédiat il pense surtout à récupérer ce qu'il y a à ses pieds sans marcher dessus. Akiharu devrait s'estimer heureux que le plus vieux fasse un minimum attention, lui n'étant pas adepte de la délicatesse et du rangement précis comme son cadet. C'est déjà bien qu'il ait pensé à séparer ce qui est à lui de ce qui est à l'artiste, en deux tas distincts.

Qiao Lan lui rappelle quand même qu'il est chinois, d'où sa façon d'écrire particulière mais atypique de son pays natal. à force de le voir dans son entourage, Akiharu a dû zapper ce petit détail qui fait toute l'importance du garçon aux mèches blondes vénitien. Celui-ci ne cherche pas à récupérer ses cours toujours coincés entre ses doigts et continue de ramasser ce qu'il peut en faisant autant attention à ne pas détruire par mégarde un bout coloré. C'est là que le livre et les feuilles dessinées tombent sous sa main, ainsi que sous son regard un brin étonné. Il ne s'attendait pas à le retrouver ici, ni les calques non plus. Des oeuvres de l'illustrateur. ça ne peut nullement être à lui puisque son talent artistique s'arrête à des gribouillis sans forme, loin de ressembler à ces gadgets précis et presque surréalistes.

Si ça l'impression? Un peu quand même.

Les explications ne tardent pas à venir, donnant plus d'élément satisfaisant au jeune homme n'ayant pas lâché l'un des dessins des yeux. Des objets futuristes pour des romans de fantaisie et science-fiction ... Une petite voix malicieuse dans sa tête se demande bien pourquoi s'arrêter à l'écriture, quand il y a autant de détail pour son cerveau se mettant déjà en marche. Lan prend cet air pensif, sans perdre le schéma de ses iris. L'intervention du propriétaire de ces esquisses arrache la contemplation de l'observateur qui relève sa tête pour tomber nez à nez sur le visage de son comparse. Et puis? La phrase n'est pas terminée, laissant son petit effet de suspense flotter dans l'air. Akiharu profite de ce moment pour refermer l'ouvrage, cachant ainsi ses dessins aux yeux de l'inventeur qui le laisse reprendre son bien pour s'en servir comme plateau. Son « ordre » donné, Qiao Lan dépose les pastels sur la feuille blanche comme indiquée.

« Tu écris? Puisqu'il parlait de roman. Lan s'interroge sur les talents de son cadet. C'est bien la première fois qu'il s'ouvre autant à l'autre. Si tu fais tout ça, c'est bien pour t'en servir. Où est-ce pour d'autres? Sûrement prépare-t-il des dessins pour des auteurs. »

C'est tout de même étrange qu'il récupère les bouquins délaissés par l'ingénieur, mais celui-ci ne se sent pas dérangé ou offusqué de l'apprendre. Si cela peut donner une seconde vie à ce dont il n'a plus besoin ... Alors soit. C'est comme lui avec les « détritus » qu'il reprend à la décharge pour les rafistoler, à la base ils appartenaient à quelqu'un avant d'être abandonné à leur sort. Au final, peut-être ne sont-ils pas si différents l'un de l'autre mais à leur manière. Le cerveau du Chinois continue de faire son bonhomme de chemin pendant que le corps se lance dans un système automatique en allant mettre les pastels déjà ramassés auparavant sur les fameuses feuilles à disposition. Il s'occupe aussi de reprendre ce qui est à lui, comme les boulons ou les stylos.

« J'en ai d'autres. Dit-il, sans un regard pour l'illustrateur. Si tu les veux. Il parle avec nonchalance, comme si les mots n'avaient pas d'importance à ses oreilles. »

Ses mains salies par les pigments colorés, le blond vénitien les frotte contre son pantalon de survêtement avec une mine neutre et sans se soucier de pourrir son vêtement. Il a ramené tout ce qu'il pouvait à côté de la boîte de rangement, posant les pastels un à un pour ne pas les endommager davantage. Cela fait, il pouvait s'attaquer à d'autres morceaux et terminer au mieux de débarrasser l'étage de ce bazar, même s'il reste quelques marques de l'accident notamment avec le matériel artistique du plus jeune.  

Ishihara Akiharu
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Re: Crash Impact ❈ Li Qiao Lan Mar 16 Juin - 18:19

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ootd ❈ Heureusement qu'il n'y avait personne dans les parages, si quelqu'un avait tenté de toucher à leurs affaires pour les aider à ramasser leurs possessions, Akiharu leur aurait sommé de passer leur chemin sans effleurer quoique ce soit d'autre que les traces de poudreuse abricot, lilas ou cobalt sur le sol sali. Un sol que le jeune bourgeois n'avait pas l'intention de nettoyer une fois tout son matériel récupéré. C'était au personnel de ménage du bâtiment de s'occuper de ce labeur et sa marge d'avance sur la conférence à laquelle il était venu assister s'égrenait à chaque nouveau grain tombé dans le sablier. Néanmoins, s'il "traînait" ici, c'était parce qu'il en avait encore le temps... et l'envie sous-jacente d'après ce qu'il lui semblait déceler dans ses émotions internes. Une chance qu'ils étaient seuls, oui. Une chance que personne d'autre ne se soit casser la figure après eux, bien qu'il était encore possible que cela se produise. Une chance que le couloir et les escaliers étaient déserts malgré le monde qu'il y avait en bas, au rez-de-chaussée d'où l'esthète avait surgi. Personne ne risquait de marcher sur ses nécessaires à dessin bien fragiles pour les réduire en bouilli plutôt que de les laisser... "intact" ou seulement morcelés. Qiao Lan semblait faire attention à ne pas commettre cet impaire et, à vrai dire, cela surprendra le plus jeune de remarquer que le scientifique prenait même la peine de ramasser ses pastels. Pas si égoïste et renfermé que ça, le meilleur ami de son jumeau. Et lui ? N'avait-il rien de cassable ou de facile à abimer dans son sac ? Puce électronique de secours, fusibles de rechange, ce genre de petits objets électriques facile à transporter et utiles pour ses démantèlement de robotique ? Akiharu eut beau vérifier, il ne vit rien de tel exposé sur le carrelage.

Tant mieux pour l'ingénieur.

Et voilà... Le bouquin était déjà grand ouvert, les courbes et les ombres visibles à la lumière qui les traversait tandis que son ancien détenteur le maintenait en position de quelques simples doigts apposés entre ses pages. Si Qiao Lan avait un jour pris la peine de lui demander ce qu'il faisait de ses livres, l'intéressé aurait répondu ce qu'il en était sans se soucier de son opinion sur la question. Aki en avait besoin alors il les utilisait. Grâce à eux il avait réussi à créer des êtres humanoïdes et "animoïdes" cyborgs, mi-organiques mi-technologiques, ou, comme ici, des gadgets assez spéciaux. Gadgets à multi-fonctions, à autonomie quasi' totale suspendus dans les airs grâce à une action magnétique, qui produisaient des hologrammes d'authentiques êtres humains ou de lieux existants, possédaient des reconnaissances tactiles, oculaires, olfactives ou dissimulaient des objets secrets, entre autres. Il y avait des croquis du système qui leur permettait de fonctionner, tel qu'il le supposait en se basant sur les livres de l'ingénieur, mais ceux-ci comportaient des erreurs, des oublis, des lacunes flagrantes, des absences volontaires dû au manque de connaissance évident qui sauteraient aux yeux de n'importe quel féru de robotique mais, de toute façon, ces gadgets n'étaient pas destinés à devenir réalité. Oui, il s'était donné du mal pour réaliser tout ça. Ses heures de travail s'étalaient sur plusieurs semaines d'acharnement poussé et certains croquis étaient loin d'être finalisés. C'était inspiré d'une seule et même saga littéraire dont il s'évertuait à revisiter les particularités. Par passion, par besoin de créativité mais aussi, peut-être, s'il s'en sentait suffisamment satisfait, pour le soumettre comme futur devoir d'art avant-gardiste sur le thème de la science-fiction.

Si l'un était tantôt happé par l'écriture particulière du premier, ce dernier était désormais happé par les illustrations pointilleuses du second. Prises sur le fait dans un de ses anciens livres de robotique. Et en le réalisant, Akiharu avait regardé Qiao Lan fixer l'un de ses dessins avec une attention qu'il ne l'aurait pas cru capable de leur porter.. Empêchant nullement l'ingénieur d'y pencher son air brodé de curiosité et de pensées personnelles tandis que l'illustrateur portait plutôt le sien sur l'aîné étonné. A quoi pouvait-il bien songer à parcourir ses lignes de crayon à papier avec cette expression concentrée ? La question qu'il se posait en observant son visage aux cheveux solaires sauvages d'où il se tenait. En profitant assez naturellement pour tenter d'aiguiser la mémorisation de ses traits faciaux, ces traits qui n'appartenaient évidemment à personne d'autre et qui faisaient de son faciès son faciès. Retenant encore un peu mieux la manière dont lumière et ombre se disputaient la place sur sa peau, la manière dont cela en changeait la teinte avec subtilité, ainsi que de nombreux autres détails essentiels à la fidélité d'un portrait. Visage dont il put aussi noter la présence de grains de beauté qu'il n'avait jamais remarqué avant alors qu'ils devaient être là depuis des années tandis que le cadet s'était rapproché suffisamment près pour reprendre la main sur le bouquin qui était devenu sien. Une nouvelle fois, la distance entre eux s'impose par une sorte d'aura qui se retrouve forcée par la proximité nécessaire à la récupération de ses affaires. Terminant de répondre à l'interrogation du blond, le carminé referme le livre en prenant au moins garde de ne pas faire mal aux doigts du deuxième année en les pinçant entre les pages. Fin de la phase contemplative.

Nouvelle question qui fit relever la tête du cadet pour regarder l'aîné avec de franches traces de perplexité sur le minois. C'est bien la première fois que le chinois fait preuve d'autant de volonté de le connaître. Ça ne paraissait pas énorme mais, venant de lui, c'était surprenant. Depuis quand le ciel s'était-il si bien éclairci au-dessus de leurs deux têtes divergentes pour qu'ils en viennent presque à discuter normalement ? Pendant quelques secondes, les rouages dans la matière grise d'Akiharu semblent rencontrer quelques faux raccords ou quelques "faux emboîtements" entre les pignons du système neuronale avant qu'il ne se détourne pour s'en aller installer la feuille, où l'ingénieur avait déposés ses pastels, auprès de sa boîte de rangement.
- Non, je n'écris pas. dit-il en récupérant le livre délesté des bâtonnets pour le remettre à l'abri dans son sac.
Akiharu n’avait jamais écris une ligne romanesque de sa vie, mis à part dans son journal intime où il passait, pourtant, davantage son temps à exprimer ses ressentis par croquis plutôt que par phrase contrairement au commun de l'humanité. Il eut un instant d'hésitation avant de se décider à donner plus de précisions tout en répartissant les feuilles propres autour de la boîte.
- Cela dépend. J'aime faire ça pour mon seul plaisir aussi, pour mon développement personnel, pas nécessairement pour m'en servir. Ça reste de la pratique. Une expérience à ajouter à ce que je sais déjà faire et qui me permet de m'améliorer dans ma spécialité, d'affiner mon sens du détail, d'entretenir les méthodes que j'aie déjà acquises et d’en apprendre de nouvelles, etc... Il me semble que tu ne te sers pas des robots que tu répares ? C'était Fumiya qui l'en avait informé. En quelque sorte, c'est un peu la même chose, ici. Sauf que, en ce qui me concerne, il m'arrive de revendre mes œuvres sur La Toile.
Pas toutes car il y tenait beaucoup mais cela lui faisait un bon argent de poche en plus de lui libérer de l'espace, en générale ses peintures et ses dessins rencontraient du succès. Suffisait de savoir sur quelle plateforme les vendre et ne pas se tromper dans la clientèle visée.

L'illustrateur avait également remportés quelques prix par le passé face à d'autres artistes tout aussi et même encore plus talentueux que lui. S'il n'avait pas eue la première place, au moins avait-il, un jour, obtenu une récompense inédite en voyant publier quelques-uns de ses dessins dans le livre d'un écrivain du fantastique. Aki avait 16 ans, à ce moment-là. Le fameux roman reposait dans sa chambre avec une dédicace de l'auteur au dos d'une photographie faite le jour de leur rencontre officielle. Même Fumiya était dessus, Akiharu avait évidemment tenu à ce que son jumeau soit avec lui sur le cliché, quitte à ce que celui se demande ce qu'il faisait là alors que c'était le cadet qui avait remporté "le jackpot" et que l'aîné n'avait rien à voir dans cette victoire. La couverture du livre en question représentait un griffon en armure chevauché par un guerrier céleste armé d'une épée aux pouvoirs foudroyants sur fond de montagnes aux rougeurs automnales et soleil levant reflété sur un lac ondoyant. Une illustration travaillée avec perfectionnisme, réalisée par l'esthète en personne.

Lorsque le scientifique proposa de lui passer d'autres de ses livres, Akiharu cessa tout mouvement. Ses pupilles semblant regarder un point invisible, comme un rien égarées sur un horizon qu'elles n'avaient encore jamais effleuré. Pendant un temps, il ne répondit rien. Se contentant de porter son attention sur les mains de l'ingénieur qui s'affairaient pour disposer ses pastels fragiles sur leur support propre. Non pas en tas et en désordre total mais l'une après l'autre, comme si l'inventeur était soucieux de ne pas aggraver leur mauvais état. « ... Qu'as-tu en réserve ? » s'entendit-il articuler sur son ton le plus détaché possible, tout en disposant les pastels qu'il avait lui-même récupérés sur les pages. Effleurant accidentellement les doigts du surdoué au passage... Hmph ! Ceci fait, il se sauva passer un coup de chiffon sur les outils du plus vieux avant d'oublier de le faire, astiquant jusqu'à ce que les tâches s’en aillent, les rendant sans doute plus clean que lorsqu'ils n'avaient pas été "encrassés" par ses mines brisées. Des petits points colorés ne pouvaient être extrait des creux ou des interstices à moins de les passer au cure-dent mais même s'il en avait eu sous la main, le plus jeune ne se serait pas échiné jusque-là.

N'empêche qu'il y avait des pinces, des têtes de vis et des clés à molette ou même des boulons qui avaient de sacrément drôles de forme dans le lot... Et Akiharu en passait certains sous examen visuel avec ahurissement, les retournant entre ses doigts en se demandant quels pouvaient bien en être les noms et les usages. Contrairement à ses outils illustratifs, ceux-là étaient lourds et pas simples à manipuler. Avec ses doigts fins il serait capable d'en lâcher un par mégarde et de le faire ricocher par terre. L'abîmant un peu plus sans même le faire exprès ou se blessant même bêtement en le laissant chuter sur sa jambe. Alors, l'artiste prenait soin d'empoigner les manches à pleine main ferme puis de les déposer sur d'autres feuilles vierges les uns après les autres en alignement limite militaire. Le sac de Qiao Lan était encore encombré de ses quelques tas de tantôt et, sans bien savoir pourquoi, Aki n'osait pas y toucher. Son ménage fait, il dégagea le reste de ses affaires entassés sur le contenant de l'ingénieur et laissa le sac où il était à côté des outils en rang.
- Et toi. Tous ces... pesants ustensiles que tu sembles transporter partout ne te servent-ils qu'à démonter, à remonter ou à réparer ? Pas de projet plus concret en perspective ? C'était une question qu'il s'était toujours posée, à vrai dire. Parmi d'autres. Mais qu'il n'avait encore jamais formulée directement à l'intéressé. Les ingénieurs ne sont-ils pas censés être les inventeurs de demain ? A l'interminable recherche du progrès.
Akiharu se dirigea jusqu'à son téléphone pour vérifier qu'il fonctionnait correctement, secouant doucement l'appareil pour s'assurer qu'aucune pièce ne bougeait à l'intérieur... Rien. Il avait bravement survécu. Heureusement qu'il n'avait pas son ordinateur avec lui, aujourd'hui, ou ce dernier n'aurait sûrement pas été dans le même état. Dans la foulée, l'artiste reprit son miroir de poche pour vérifier son maquillage après le passage de ces phalanges baladeuses sur ses reliefs faciaux, posant celui-ci contre la coque de son portable en maintenant les deux objets dans une seule main. Hmm, ça allait. Le toucher du scientifique avait été assez léger pour ne pas provoquer de dégâts très visibles. Ce serait rapide à arranger. En profitant pour se recoiffer à la hâte, les deux petits utilitaires se réfugièrent ensuite dans le sac de leur propriétaire après une vérification express de l'heure.
Li Qiao Lan
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Re: Crash Impact ❈ Li Qiao Lan Lun 22 Juin - 22:04

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ootd ❈ Ce n'est pas parce qu'il passe pour une statue de froideur et d'inintérêt que l'ingénieur passera son chemin. Il l'aurait fait à coup sûr en d'autres situations, mais quelque chose d'étrange, de particulier fait qu'il reste sur place pour aider l'accidenté à ramasser ses biens. Les siens ne sont pas si nombreux, rien qui ne soit vraiment important aux yeux du jeune homme. Le plus utile et fragile ne se trouvaient pas dans son sac à ce moment-là, une chance pour la petite tête qui risque seulement de perdre quelques vise ou boulons facilement retrouvables en commerce et à prix raisonnable. La délicatesse de ses gestes n'est pas habituelle, il s'en sert surtout pour lui-même et pour ses activités manuelles mais c'est rare qu'il soit aussi attentionné avec autre chose que ses propres affaires. Akiharu peut s'estimer heureux d'avoir adouci le tempérament indifférent et si peu tendre du Chinois au fil de leurs rencontres et nombreuses confrontations. Si cet événement était survenu quelque temps plus tôt, sûrement le blond vénitien ne se serait pas attardé avec son camarade de classe et se serait contenté de récupérer en vitesse ce qui lui appartient avant de filer tel un voleur après avoir commis un méfait. Mieux encore, il parle. Ce n'est pas fréquent d'arracher quelques mots de la bouche du petit génie, encore moins des phrases plus ou moins conséquentes. Lui qui est si taciturne et silencieux, renfermé dans son petit monde de gadget et de robotique au point d'en oublier sa coexistence avec sa propre espèce, l'humain. Qui aurait cru qu'il puisse ainsi s'ouvrir à quelqu'un d'autre que son meilleur ami ou sa propre famille, surtout une personnalité comme celle de l'artiste. Ce n'est sûrement rien pour les autres mais c'est beaucoup pour l'ingénieur ou ceux le connaissant.

Son ancien bouquin entre ses mains, Qiao Lan l'observe avec un regard mitigé comme s'il savait que cet objet était en sa possession à une époque mais qu'à présent il lui paraît presque étranger. Tout ce qu'il remarque, ce sont les oeuvres de son cadet et les ressemblances avec le contenu du livre. Les croquis sont détaillés et bien développés, à tel point que l'observateur se demande d'où vient toute cette imagination et pourquoi n'y a-t-il pas lui-même pensé plus tôt? Chaque trait, chaque courbe pique sa curiosité, bien qu'il ne laisse rien paraître à l'oeil nu. C'est indéniable, l'intérêt de l'ingénieur est prise par les schémas interloquant de l'illustrateur, même s'il manque des finalisations pour rendre l'ensemble plausible et envisageable à la construction. Rien qu'avec des livres et des articles, Akiharu a pu dessiner de telles inventions? Lan parvient difficile à le croire et pourtant, la preuve est sous ses yeux. Un talent né, très certainement. Un don pour analyser et comprendre à sa manière ce qu'il voit et décortique, à travers les mots et les images. Ce serait mentir s'il disait ne pas être impressionné par le travail du plus jeune, par la finesse de ses coups de crayon et la beauté de la mise en forme des créations futuristes, presque sorti d'un film ou d'un roman de science-fiction.

Rendre des dessins réalisables ne serait pas une perte de temps, ni une mauvaise idée. Doit-il formuler pleinement sa pensée vagabonde à son interlocuteur l'examinant d'une oeillade songeuse? Ou devrait-il le garder pour lui-même et ne plus réfléchir à la possibilité de mettre les mains à l'ouvrage pour donner vie à ce qu'il aurait nommé de « gribouillis » autrefois. Sa contemplation se fait sentir dans le temps pendant que ses prunelles se refusent à lâcher les illustrations de son cadet. De son côté il aimerait comprendre plus amplement la manière dont il a procédé pour en arriver à ce résultat, prendre le temps de les détailler davantage jusqu'à en oublier tout le reste. Jusqu'à la présence de l'être raffiné s'imposant brusquement à lui et à refermant le livre pour couper court la prise d'information du blondinet. Forcé de détourner ses yeux de son ancienne propriété, Qiao Lan ne s'en formalise pas plus et laisse naturellement la distance se creuser entre eux pour reprendre sa tâche principale. Ramasser, regrouper et épargner les fragiles affaires de l'artiste. Tout en questionnant ce dernier avec une émotion nouvelle, un sentiment qu'il n'a pas connu plus tôt en étant à ses côtés à quelques rares moments auparavant. Il se demande s'il écrit, si ces dessins servent à d'autres activités ou si c'est uniquement pour le plaisir de le faire, sans rien attendre derrière. Akiharu répond à la négative, simplement et définitivement.

Satisfait ou non de cette réponse franche, Lan n'ajoute rien de plus en terminant de ramener les dernières pastel à son possesseur. Le sol retrouve plus ou moins son ordre d'origine, son espace dégagé mais coloré de particules aux nuances diverses. Le blond vénitien s'attarde une poignée de secondes sur celles-ci, détaillant et retenant la forme et les pigments jonchant le carrelage désormais sale. L'unique preuve restante de leur collision, quand son corps rencontra celui de l'artiste pressé en bousculant les songes focalisés du garçon distrait, la tête à dix mille lieux d'ici, loin de la scène de l'accident à venir et maintenant passé. Les explications du cadet des Ishihara se tiennent, elles le font réfléchir malgré leur complexité. Une manière de s'exercer, d'en tirer de l'expérience même sans grande utilité. L'ingénieur hoche doucement sa tête à la question posée, non pas pour toute approbation mais plutôt pour dire qu'il comprend là où il veut en venir. Quant à savoir s'il se sert de ses robots et autres bidules réparés, non. Enfin, oui, il a raison. Une fois remise sur pied, ils n'ont plus beaucoup d'intérêt aux yeux du rafistoleur qui s'en lasse et les délaisse de nouveau. C'est ainsi qu'il vit, portant son attention à ce qui doit être réparé ou amélioré mais plus vraiment à ce qui est déjà ou qui le devient. Faire tout cela ne lui rapporte aucun revenu, il ne cherche pas à revendre ce dont il a bidouillé et n'a même jamais songé à le faire.

Qiao Lan ne comprend décidément rien à l'art. C'est un monde inconnu pour lui, une terre où il ne devrait même pas essayer de mettre un pied. Néanmoins, l'évolution de sa relation avec Akiharu le pousse à porter un regard nouveau sur ses oeuvres d'art dont il se fichait éperdument au début. De là à proposer de lui prêter d'autres livres du même style, c'est qu'il y a réellement un changement entre les deux, peut-être un partage d'univers d'une certaine façon. Entre l'illustration et la construction, entre l'ingénierie et l'art. Le silence retombe dans ce long couloir vide, résonnant dans les marches de l'escalier saccagé mais aucune réponse de la part de l'interrogé qui reste sans voix à darder ses iris sur l'auteur de ce léger trouble. Les pastels teintaient de plus en plus ses mains tandis qu'il finissait de les rassembler les unes à côté des autres sur la feuille servant de support de rangement. Finalement, la voix du plus jeune s'élève à nouveau en écho à sa propre question pour répondre par une autre. Qu'a-t-il en réserve? Un peu de tout concernant son domaine de prédilection, surtout dans l'électronique ou les engrenages. La main de l'esthète frôlant la sienne, sa chaleur brûle légèrement la peau de l'ingénieur qui n'esquisse aucune expression faciale particulière, rien de plus qu'un visage fermé et neutre.

« ça dépend ce qui t'intéresse. Une réponse simple, qui ne vise rien en particulier. »

Il pourrait directement lui emmener et ainsi ne rien omettre au passage. Ce serait beaucoup plus simple et moins fatigant que les épeler un à un, ce qui serait une perte de temps pour le jeune homme n'étant pas bavard pour un sou. Si l'un s'est affairé à ramasser les instruments de dessin de son cadet, celui-ci s'occupe de nettoyer les outils du plus vieux pour en effacer les traces laissées par l'incident entre les deux matières. Ce n'était pas un souci majeur de récupérer ses affaires dans cet état, cela l'importe peu en réalité. à le voir ainsi ranger les pinces, tournevis, clés à molette et autres objets servant à ses confections, Lan n'ose pas vraiment lui dire que ce n'est pas nécessaire d'en faire autant alors qu'ils finiront tous au fond de son sac comme avant leur rencontre fracassante. Son attention envers son propre matériel n'est pas aussi minime et détaillée. Il se fiche de savoir que tel ou tel est abîmé ou sale, tant qu'il fait toujours son job. Du moment où c'est cassé, voire inutilisable, dans ce cas le Chinois ne s'embête pas plus avec. La chute sur le carrelage n'a pas été suffisamment catastrophique pour détruire ses affaires, donc aucune inquiétude à avoir de ce côté-là.

« C'est ce à quoi ils servent. Démonter, remonter ou réparer. Qiao Lan ne se considère pas vraiment comme un innovateur, ni un inventeur, pas encore du moins. Certainement. C'est tout ce qu'il trouve à répondre. »

Akiharu semble plus inventeur de demain que lui. S'il ouvrait plus ses horizons, certainement parviendrait-il à en faire davantage que se contenter de la base. Quand il a vu les dessins dans son ancien magazine, Lan a ressenti comme un électrochoc dans sa poitrine, comme s'il découvrait quelque chose de nouveau et de mieux encore que tout ce qu'il a fait jusqu'à aujourd'hui. Le blond se contente à présent de reprendre son bordel et de le fourrer dans son sac comme précédemment, sans ordre, ni délicatesse. Fermant sa besace correctement pour s'éviter un nouveau problème, le garçon passe la sangle contre son épaule et lance un coup d'oeil à l'artiste se recoiffant à l'aide de son reflet dans le miroir apparemment en bon état. Pourquoi s'inquiète-t-il autant de son apparence quand lui-même ne porte aucun attachement à ces choses-là? Ils vivent vraiment sur deux planètes différentes et pourtant l'aîné ne ressent plus d'animosité envers le peintre.

« Tes idées me plaisent. C'est bien la première fois qu'il exprime un sentiment de cet ordre-là, la plaisance, la satisfaction, la curiosité, l'approbation. Je pourrais, si tu me laissais regarder davantage, donner vie à tes dessins. Une offre unique, qui ne se referait sûrement jamais. »

L'ingénieur le laisse juger par lui-même si c'est une bonne idée ou pas. En tout cas il a terminé de tout reprendre et n'a plus vraiment de raison pour traîner ici. Ah si, peut-être peut-il encore faire un truc. Qiao Lan rouvre la fermeture de son sac et farfouille dedans pour en sortir un autre livre pas plus épais qu'un tournevis et le tend à son camarade. Un magazine sur les horloges. Certaines pages ont le bord plié, signe que le garçon s'est arrêté plus longuement sur ces articles que d'autres. Il y a toute sorte de montre et d'horloge, mais la préférence de l'ingénieur va aux vieux modèles, style montre à gousset ou horloge comtoise. Il y a même apposé quelques remarques, des pensées fugaces qu'il ne voulait pas perdre, bien que ces dernières soient notées en chinois et non dans la langue qu'ils partagent tous les deux. De toute évidence, ces écrits n'ont pas grande importance pour l'esthète, si ce n'est la façon dont ils sont couchés sur les feuilles plastifiées. Avec les phrases aux caractères froids se tient de temps en temps des petits dessins représentant l'intérieur d'une horloge, son système de fonctionnement ou les pièces qui la composent. Des « gribouillis » loin d'être aussi sophistiqués et beaux que ceux du professionnel à ses côtés.

Ishihara Akiharu
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Re: Crash Impact ❈ Li Qiao Lan Jeu 2 Juil - 10:43

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ootd ❈ Akiharu avait un autre point de vue sur ses propres schématisations réalisées par mine graphite. La fameuse vision de l'artiste insatisfait de ses propres créations. La plupart des gens ne verraient rien de ce qui cloche à ses yeux dans ses interprétations. Ils ne comprendraient pas la part de désamour qu'il y avait en lui pour des détails qui ne frustraient que sa personne. Un angle pas suffisamment courbé, une ombre mal délimitée, un trait pas si droit qu'il devrait l'être et un rendu globale qui aurait ainsi pu être meilleur, plus à la hauteur du résultat attendu, s'il avait fait autrement. Des crayons, des pastels, des gouaches, tous ces ustensiles matériels pouvaient-ils rivaliser avec la créativité particulière de l'esprit ? Non, guère. Ils étaient incapable de restaurer la même brillance ou le même ombrage. Tout était moins intense, même en demeurant spectaculaire ou éblouissant. Ses dessins pouvaient être envoûtants, projeter vers une autre spirale galactique, une autre époque temporelle, communiquer la beauté sentimentale d'une scène mais ils ne le faisaient pas avec autant de poigne que dans son imaginaire. Ce qui les rendait imparfaits à ses yeux. C'était une quête qu'il entreprenait, une quête vers l'idéal artistique. Sauf que nos idéaux, pouvait-on véritablement les atteindre ? Ne cherchaient-ils pas trop loin, toujours trop loin, ceux qui poursuivaient la perfection ? Quitte à ce que l'épuisement vers ce but inaccessible ne les emporte dans ce tourbillon sans fin ?

Ici, c'était le meilleur ami de son jumeau qui avait les yeux comme aimantés par ses œuvres. Quelqu'un de détaché du monde qui l'entourait et dont il était prodigieusement ardue d'attirer l'attention. L'esthète était terriblement bien placé pour le savoir à cause de ces nombreuses fois passées où il s'était évertué et fatigué à tenter de le faire partir de sous leur toit pour l'éloigner de Fumiya. Force était de constater qu'il y avait des individus qui ne se laissaient effectivement atteindre par rien ou par très peu de chose. La capacité de l'ingénieur à rester stoïque en toute circonstance était impressionnante pour quelqu'un qui se laissait emporter si facilement par ses émotions comme l'illustrateur. Akiharu était comme ballotté sous ses propres ouragans de colère, de joie ou de tristesse. L'aîné, lui, ne montrait quasiment jamais ses émotions. Il semblait maître de lui-même en permanence et c'en était bluffant. A se demander parfois s'il ressentait son coeur battre dans sa cage thoracique ou si même son muscle cardiaque n'avait pas un rythme de battement plus lent que la moyenne. Question stupide, bien sûr. Le cadet l'avait bien vu s’impatienter sous ses assauts. Quand il allait loin dans ses piqûres, Qiao Lan lui retournait le geste. A sa façon... froide. Très froide. Il réagissait tout en restant toujours fidèle à son "self-being" et à sa neutralité apparente.

Alors le voir là, tous sens tournés vers ses croquis, l'expression impénétrable, c'était déroutant. Quand bien même il s'agissait d'ingénierie high-tech, basée sur ses vieux livres oubliés. Si Aki n'avait pas fini par refermer le livre, combien de temps serait-il resté là sans bouger à observer ses dessins inventés ?

La scène du crash se dissout, s'estompe et se dissipe à mesure que ses pièces à conviction retournaient dans leurs contenants de protection. Une scène qui ne serait pas survenue si l'un n'avait pas été pressé et l'autre distrait. Si l'un n'avait pas eu la tête à dix mille lieues de là et si l'autre n'avait pas eu la sienne en errance égarée quelque part dans le bâtiment des sciences. Si une première silhouette élégante et raffinée n'avait pas couru vers un "rendez-vous" collectif dans sa montée et si une deuxième silhouette en survêt' plus négligée avait levé son nez de sa lecture durant sa descente. Au même moment. Au même endroit. Pour, en plein milieu de leurs réflexions déconnectées de la terre ferme, se rencontrer en un carambolage fracassant. L'esthète en garderait des marques physiques de cet impact brusque et périlleux. Le bras qui avait percuté ses crayons lui faisait mal et il n'y avait pas que là qu'il aurait des bleus dans les jours à venir. Un instant, Aki s'était même demandé si le cérébral n'avait pas mal aux genoux parce que c'étaient eux les premiers à avoir tout pris dans les rotules quand Qiao Lan s'était rattrapé en une efficace position anti-écrabouillage. Et en le voyant garder son assise dans une attitude presque trop formelle lorsque Akiharu était parti à la pêche de ses lunettes rondes, ce que l'artiste avait bien caché, c'était qu'il avait dû retenir un léger rire de s'envoler en toute innocence manquant d'être incontrôlée. Derrière eux, les deux garçons avaient quatre années de conflits qui s'effritaient progressivement à mesure que le temps tournait.

Et maintenant, voilà que le blond vénitien en vient à lui proposer de lui passer d'autres de ses manuels... avec sa nonchalance indécrottable. Ça, le carmin ne s'y serait jamais attendu. Qiao Lan, lui prêter ses livres ? Un... progrès inattendu qui sortait d'il ne savait où et qui avait eu le don de le plonger dans un trouble muet se répercutant en un silence sourd “résonnant” jusqu'à l'autre bout du corridor. Le chinois serait-il moins asocial envers autrui qu'il ne l'avait cru ? Même si c'était le cas, cela avait de quoi pétrifier le natif de la constellation du Scorpion au vu des traitements qu'il lui avait fait subir autrefois et qui ôtaient tout mérite à l'artiste quant aux gestes de faveur que le surdoué était apparemment capable de lui adresser. Il y avait du changement. En y regardant de près, ce fait était clair comme de l'eau de roche. Akiharu ne se sentait même pas plus outré que ça qu'il ait effleuré ses joues et le reste de son visage plus tôt alors que ça aurait dû être le cyclone. L'esprit en vagabondage, l'artiste en oublie presque de donner sa réponse. Oui, il les veut bien ses livres. Enfin... Pas tous. Quelques-uns. Les susceptibles de développer ses idées dans le sens qui l'inspirait. Mais il était hors de question de le dire aussi... nettement. D'où le point d’interrogation renvoyé tout en se ré-affairant sur ses malheureux bâtonnets cassés. Puis, sans préméditation, leurs épidermes entrèrent à nouveau en contact de furtives millisecondes. Peut-être n'était-ce pas tant un hasard si leurs mains s'étaient effleurées en un contact de légère brûlure mutuelle, teintée de petits frissons, après ce laps de temps passé à observer les phalanges de l'ingénieur déposer ses pastels sur les feuilles diaphanes.

Qui sait ?

A présent réfugié auprès du matériel injurié de l'intello, ses facettes maniaque et organisée s'exécutent à l'unisson avec une habile vélocité. Hmm... "Ça dépend ce qui t'intéresse". Eh bien. De tout. A peu près. Il y avait pas mal de choses qui attisaient sa curiosité et seraient utiles pour ses illustrations, à vrai dire. Pour ses êtres cyborgs, par exemple, il avait eu besoin de se référer à des systèmes de rotation, de pivot, de connexions entre les articulations des membres mais le plus compliqué à réaliser c'était le système interne qui regroupait tous les composants les plus cruciaux au fonctionnement de l'humanoïde. Étape illustrative pas du tout terminée. Évidemment, il pourrait très bien se contenter de dessiner l'enveloppe externe du robot sans rechercher la moindre logique dans son mécanisme apparent ni avoir à représenter ses "organes" électroniques mais, pour diverses raisons, l'esthète n'aimait pas se contenter de faire les choses à moitié. Alors il poussait loin. Nourrissant son esprit. Rendant sa créativité un peu plus particulière à mesure qu'il assimilait de nouveaux procédés et créait de nouvelles idées. De quoi aurait-il donc prioritairement besoin ces temps-ci ? Prenant le temps de parcourir son répertoire de recherche spirituel tandis qu'il ôtait les ravages de ses poudreuses des instruments à bricolage du matheux, Akiharu eut un éclair rien qu'à voir les drôles de formes de certaines possession bricoleuses de l'ingénieur.

Il releva alors un des outils encore un peu taché du scientifique à son intention.
- Aurais-tu des livres qui répertorient les différents types d'outils de construction mécanique ? ou qui racontent l'histoire de leur évolution ? Depuis leur création jusqu'à aujourd'hui. Avec des photographies incluses. Remarque, ces renseignements, il pourrait éventuellement les trouver dans un musée mais ça ne lui disait rien d'en visiter un sur ce thème pour le moment bien que ça lui serait hautement utile d’avoir ces authentiques objets juste sous les yeux. Sans clichés pour lui permettre de faire travailler sa mémoire visuelle, Aki retenait moins bien les informations qu'il lisait. D'autant que c'était avant-tout l'aspect des objets qui l'intéressait tout en ayant besoin de connaître leurs noms et ce à quoi ils servaient. Hmm, tout ce qui concerne les systèmes de fonctionnement à énergie renouvelable, électrique, magnétique, automatique, production de lumière. Oh ! Et, au cas où, un manuel sur les systèmes d'horlogerie anciens et modernes. Akiharu adorait les horloges. Surtout les anciennes. Type réveil, montre de poche, pendule murale. En particulier les montres à gousset. Il avait un gros coup de coeur pour ces minis horloges rondes de poche très classe et élégamment manufacturées.
Terminant d'aligner les derniers outils, il en vint à récupérer son téléphone portable ainsi que son miroir de poche rond comme un monocle. Son chiffon était bon à jeter après tout ce nettoyage... Pourtant il le secoua pour évacuer l'excès de teinture avant de le plier en six et de le loger dans une poche sur le flanc de son sac. A l'intérieur de ce dernier, il réajusta le séparateur qui lui permettait d'arranger l'espace en deux compartiments et remis ses illustrations, sa pochette, ses livres de cours ainsi que le reste dans l'ordre habituel. Voilà. Plus qu'à faire son fameux tri et ce serait fini. Il lui restait encore quelques minutes... Mais Aki avait intérêt à se dépêcher, à présent. A la réponse de Qiao Lan, il se retint de lever les yeux au ciel. Quel pragmatisme. Prendre un téléviseur, choper ses ustensiles de réparateur pour tout démonter, observer comment les multiples pièces sont ingénieusement ajustées les unes aux autres pour comprendre comment elles se complètent et s'activent, tout séparer, être capable de tout remettre en place sans faire d'erreur, voire d'améliorer un peu la performance de la machine en changeant ceci ou cela. Et puis ? ça s'arrêtait simplement là ? Partir de zéro ou d'une base pour construire quelque chose de différent, ne l'avait-il jamais fait ?
- C'est tout ce à quoi ils servent ? Disséquer des machines qui existent déjà ? Et améliorer, changer, ajouter, inventer ? ça passe à la trappe ? L'artiste se demandait si l'aîné n'avait jamais eue d'idée innovante à mettre à l'ouvrage. Ça l'étonnerait que l'ingénieur ni ait jamais pensé mais après tout il n'en savait rien. Et le fait que le blond lui renvoi une réponse si écourtée était certainement dû au fait que, même s'il avait des projets en tête, il n'avait pas spécialement à lui en parler puisque ça ne le regardait pas. On ne peut plus véridique, pas la peine d'insister de ce côté. Il n'y a pas qu'au niveau des yeux que tu te fais myope, il semblerait. "Démonter, réparer, remonter". Il n'y avait pas de grande différence avec "métro, boulot, dodo" from his point of view. Pourtant, Qiao Lan était super intelligent. Ses objectifs actuels devaient être ailleurs.
Hein ?? ... Nouveau temps d'arrêt. Ses idées lui plaisaient ?! C'était une première ça. Un courant sembla lui passer dans le corps pour en perturber les circuits et le tétaniser sur place mais ce ne fut rien comparé à l'effet que lui fit la suite. Craquement. Lui qui venait tout juste de s'accroupir près de sa boîte dans l'optique de remettre enfin tous ses pastels en place, il s'était comme pétrifié sous l'effet d'une puissante décharge qui avait anéanties toutes les molécules de ses murailles et plus encore. Qiao Lan ne devait pas avoir la plus petite idée de ce qu'il venait de provoquer en quelques paroles "anodines". Que venait-il de dire là ? Donner vie à ses dessins ? ... Qu'est-ce que cela signifiait ? Les rendre de métal et de composants électroniques bien réels ? Était-ce possible, ça ? Lui avaient-ils véritablement tapé dans l’œil à ce point ? Il serait juste d'écrire qu'Akiharu était sous le choc de l'offre que l'ingénieur venait de lui faire. Ça lui paraissait fou, impensable. Sauf que le génie ne parlait pas pour ne rien dire donc il pensait les paroles qu'il venait de lui adresser et ne lui faisait certainement pas une farce cruelle en représailles du passé. Bien que ça restait très dur à croire. Le souffle coupé, l'esthète se tourna lentement vers le cérébral. La coutumière expression condescendante de l'artiste avait disparue, momentanément pulvérisée, remplacée par une surprise suffoquée.
- Pardon ?? Mais... Es-tu sérieux ? Seraient-ils réalisables ? ... Abasourdi, il posa des yeux égarés vers son sac où se cachaient ses fameux dessins de gadgets censés être fictifs. Songer qu'ils pourraient peut-être les toucher avec ses paumes, les regarder bouger, les entendre produire des sons... Mais, après un instant à se sentir franchement étrange et pris d'un espoir qu'il ne voulait pas ressentir, Aki se recomposa son faciès de dignité bourgeoise pour se concentrer sur ses pastels et ses crayons. Heum... Je-J'en ai besoin, pour l'instant. Le temps de finaliser les derniers schémas. Ensuite, oui, s'ils t'intéressent toujours, je pourrais te les prêter.
Lunettes sur le nez, mains prises de légers tremblotements, il fixait obstinément ses bâtonnets de couleur dans l'optique de ne pas se laisser distraire par la déferlante qui l'avait submergée sous les mots incroyables de l'ingénieur. Malgré ça, il se trompa à plusieurs reprises entre les mines brisées, mettant un morceau de turquoise avec un bout de céruléen ou du pourpre avec du bordeaux. Erreurs qu'il corrigea instantanément à chaque fois mais qui lui fit encore perdre du temps. Agacé, Akiharu décida de tout remettre au hasard à la va-vite et de procéder à ce fichu tri plus tard. En refermant la boîte, il se rendit alors compte que ses fermetures de sécurité étaient abîmées... Impossible de les verrouiller. Cette fois, ça commença à le faire sortir de ses gonds. MAUDITE BOITE QUI NE SERVAIT PLUS A RIEN !!! Il allait devoir en racheter une autre. Fourrant le rangement dans son sac en le coinçant entre ses affaires, il le ferma avec un franc soupir irrité et passa sa bandoulière sur son épaule en travers de son buste. Retard de plus en plus conséquent, boîte à crayon fichue, toujours paumé dans ce bâtiment qu'il ne connaissait pas et l'autre qui lui donnait des espoirs fous ! Sa planète ne tournait plus correctement sur son axe et il n'y avait rien de plus contrariant. Sauf que son ascenseur émotionnel n'avait pas terminées ses prouesses...

Se relevant sèchement et tapotant sa tunique de soie pour la remettre convenablement en place, il se tourna vers Qiao Lan qui lui tendait un magazine pas très épais. Surpris, il penche vaguement la tête sur le côté en posant les yeux dessus et ces derniers s'écarquillent alors doucement. Oh... !? Avec précaution, l'esthète prend le périodique entre ses mains et en tourne les pages, captivé par le contenu. Des horloges ! Une édition sur les instruments à mesurer le temps. Il y avait même des montres à gousset et des horloges comtoise ! Les photographies étaient parfaites, les zooms sur les engrenages ou même les aiguilles étaient prenants. Akiharu aurait pu passer des heures à les imprimer des yeux et à en parcourir visuellement le rouages. L'artiste avait toujours trouvé qu'il y avait une certaine beauté dans ces délicats composants assemblés si pointilleusement les uns aux autres. Tiens, qu'avait-il écrit, là ? Des caractères chinois, les mêmes que ceux qu'il avait lu sur ses feuilles de cours, siégeaient ici et là, tracés avec cette froideur caractéristique qu'il n'apparentait qu'à Qiao Lan, sur certaines pages du magazine. Il aurait besoin de son dico' de chinois s'il souhaitait en comprendre les sens. Une lueur lui passa dans les yeux alors qu'une petite idée secrète se faisait jour dans sa boîte crânienne. A ne pas omettre. Au vu des quelques pages cornées, il semblerait qu'ils s'intéressaient de plus près aux mêmes types de mesureurs temporels. Un point commun des plus insoupçonnables entre lui et le plus âgé.

Une myriade d'étoiles piquetant encore ses iris, Aki releva la tête vers le possesseur du périodique.
- ... N'en as-tu plus besoin de celui-ci ? Combien de temps m’autoriserais-tu à le conserver ? Sa voix avait quelques notes de timidité hésitante. C'était bien la première fois que ça lui arrivait face à Qiao Lan mais il se sentait un rien honteux de lui avoir un peu mal parlé tout à l'heure en se référençant à sa myopie après les gestes que l'ingénieur avait eu envers lui ces dernières minutes.
Normalement, c'était le bon moment pour dire "Merci" mais c'était sans compter sur sa fierté mal placée. En regardant un peu plus attentivement les esquisses rapides de l'ingénieur, Akiharu se fit la réflexion qu'il pourrait peut-être les "améliorer" à sa manière sans les artifices fantaisistes qu'il mettait originellement dans ses croquis et qui seraient hors de propos ici. A voir. Il était clairement plus doué que le scientifique pour donner l'impression que ses dessins allaient sortir de ses feuilles dans la minute et ça lui ferait un entraînement de sophistiquer tout ça sur de grandes feuilles. Sans compter le simple plaisir de dessiner et de jouer avec les reliefs ou les ombres.
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Re: Crash Impact ❈ Li Qiao Lan Mar 14 Juil - 14:30

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ootd ❈ Cela ne doit pas être évident pour quelqu'un comme Akiharu qui éprouve autant d'émotions de comprendre une personne telle que Qiao Lan qui, à l'inverse, n'en ressent pas des masses. Il n'est pas du genre à s'énerver contre son propre travail quand ça ne va pas dans son sens et préfère recommencer ou changer ses idées si cela ne lui convient pas. La perfection n'est pas son truc, il est vraiment rarement insatisfait de ce qu'il fait et même si ce n'est pas ce qu'il voulait au début, il s'en contentera. En vérité, derrière son image perplexe et mystérieuse, le Chinois est un garçon assez simple dans sa façon de vivre. Il connaît peu de contrariété, peu de colère. C'est plus facile d'évoluer quand on ne se prend pas autant la tête avec des détails ou des envies de bien faire. L'ingénierie n'a rien à voir avec l'art que pratique l'esthète, ce n'est rien de délicat ou de précis. Il faut juste ne pas se tromper dans le montage, suivre un certain procéder mais celui-ci ne demande pas d'être perfectionniste ou quoi. Un brin minutieux, à la rigueur. Pour que Lan s'intéresse à quelque chose comme un dessin ou une peinture, il faut vraiment que cela pique sa curiosité et soit à son « image ». Les oeuvres détaillées et tirées de ses propres bouquins semblent accrocher son regard et éveiller son intérêt. Ce n'est pas fréquent chez le jeune homme ayant la capacité émotionnelle d'une petite cuillère et pourtant. Les faits sont là, son regard est vraiment captivé par les traits se déployant sous ses yeux. Jusqu'à n'avoir plus aucun contact visuel quand l'artiste le retirent de ses mains. Aussitôt l'aîné s'en détache sans se formaliser, portant ses iris ailleurs avec un calme légendaire.

La chute n'avait pas été très belle, ni très agréable. Si Akiharu s'est réceptionné à moitié sur ses précieux crayons, Qiao Lan a directement rencontré le sol de ses genoux en voulant éviter d'infliger davantage de douleur à son cadet. Un geste incontrôlé, un pur réflexe de sa part. Il n'avait pas prévu de tomber, ni de s'éclater les rotules sur le carrelage du bâtiment des sciences mais le blondinet n'a rien laisser paraître en se relevant. La blessure dans ses genoux était secondaire, le peintre n'a rien montré de flagrant non plus. Il ne s'est pas plaint, il n'a pas râlé ou disputé son camarade en l'accusant à outrance. Une première chez ce jeune hautain qui a tendance à mépriser ceux qui ne lui ressemblent pas forcément. Chaque seconde apporte son lot de surprise dans cet instant inhabituel entre les deux étudiants. De là à proposer ses livres à celui qui l'a quasiment toujours chassé et critiqué sur des années. Un nouveau progrès. Un étonnement naissant. D'où lui vient ce soudain intérêt pour l'autre? Cette manière d'échanger qui n'a rien à voir avec son silence et son mutisme d'ordinaire. à croire que le Chinois s'est changé en quelqu'un d'autre de moins asocial, de moins compliqué à cerner. Pour autant, il est fidèle à lui-même et ne perd jamais le nord.

Qiao Lan avait terminé de l'aider avec ses crayons et ses pastels, le laissant gérer pour le reste tandis que lui-même s'occupait de son propre matériel récupéré par les doigts de fée du frère de son meilleur ami. Un geste bien inutile quand on sait que l'ingénieur va, une nouvelle fois, tout fourrer dans son sac sans se soucier de pochette ou trousse quelconque. Juste un amas d'objets dans un espace sûrement trop étroit pour ne pas les abîmer. Le Chinois n'est pas doué pour répondre aux questions basiques, sans animosité. Akiharu cherche à savoir ce qu'il a en réserve, ce qui pourrait l'intéresser mais le plus vieux n'en sait rien. Il ouvre des tonnes de porte à la fois, mais à peine espacé pour laisser entrer un corps entier. C'est frustrant, surtout pour celui qui tente d'avancer vers lui. Ce ne sont pas des questions que l'artiste devrait poser mais plutôt en venir directement à la conclusion, à ce qu'il souhaite obtenir de l'autre. Qiao Lan n'aime pas les carrefours, les croisements, les voies multiples susceptibles de l'embrouiller et de le perdre. Qu'il en vient au fait, sans détour. Que ce soit tiré par les cheveux ou logique, stupide ou plausible. Quand c'est clair et net, il parvient plus facilement à rétorquer et à se situer. Akiharu peut réfléchir, creuser son esprit pour savoir ce dont il aurait besoin et que l'intello pourrait lui apporter par la suite. Le temps ne presse pas, du moins pas pour Qiao Lan.

Un livre répertoriant les différents types d'outils et leurs évolutions? Sûrement. Peut-être pas pour tous les outils, mais quelques-uns. Le blond vénitien hochement légèrement son minois sans changer d'expression. Il pourrait lui trouver ça. Qui sait, il pourrait même lui donner quelques-uns de ces vieux outils dont il ne se sert plus pour avoir la matière exacte en main. Des vieux instruments rouillés, marqué par le temps, désormais inutilisable et dépassé de mode depuis que l'ingéniosité des humains a rendu la vie plus facile à leurs ancêtres de l'époque. Akiharu ne s'arrête pas là, donnant d'autres informations et détails à son interlocuteur qui l'écoute attentivement. ça fait beaucoup, pense-t-il quand il arrive à l'horlogerie. D'où sait-il tout ça ? à le voir, on ne dirait pas qu'il s'intéresse à ces choses-là. Son regard lancé à l'autre tente de s'informer si ce serait tout ou s'il a encore autre chose à ajouter. Un tri dans ses affaires s'impose à son retour au bercail. Un bon ménage aussi, maintenant qu'il songe à cette pièce lui servant de chambre dans cette famille d'accueil pour jeunes étrangers étudiants sur le sol d'Eastland et vivant trop loin de l'île.

Les questions du carmin ne sont pas bêtes, ni dénué de sens. Il se demande si son aîné n'a jamais envisagé de faire plus que démonté, remonté, réparé ou amélioré. En fait, non. Ce qui l'intéresse le plus là-dessus est justement de défaire pour mieux le refaire, savoir comment ça fonctionne, à quoi cela sert. Pourquoi vouloir faire plus? C'est le défaut de l'ingénieur insensible, au coeur de pierre, qui n'éprouve pas les sentiments nécessaires à son développement personnel. Cette rencontre avec l'être coloré pourrait lui apporter davantage qu'il ne le croit. Un renouveau, une amélioration pour son côté humain. Loin de l'image d'une machine, d'un robot vide de l'intérêt. Akiharu pioche, coup après coup, pour essayer de trouver autre chose qu'une impassibilité déroutante chez le plus vieux. Myope? Qiao Lan hausse un sourcil, piqué par cette remarque. Est-ce une insulte? ça ne sonne clairement pas comme un compliment. Peut-être une plaisanterie? Mal placé, ceci-dit. à lui dire ceci, le cerveau de l'étudiant se met en marche dans un sens différent. Il réfléchit autrement, en se questionnant lui-même sur ses propres convictions et ses attentes. Faire du nouveau avec du vieux, comprendre, apprendre, surprendre.

Les mots sortent d'eux-mêmes. Les idées de l'esthète lui plaisent vraiment, beaucoup, peut-être un peu trop en vérité. Il est sincère, il a toujours été quand il ouvre la bouche. Parfois direct et cinglant, mais rarement de mauvaise foi ou menteur. Voire jamais quand on se souvient de ses paroles froides. S'il dit un truc, c'est qu'il le pense clairement. D'où la surprise se peignant sur les droits d'habitude scandalisés de son cadet. Que venait-il de dire? était-il devenu fou ou malade? Qiao Lan ne pige pas vraiment son étonnement, ne réalisant pas à quel point son offre est soudaine et impensable de sa part. Il n'a fait que dire ce qu'il pensait, ce qu'il voulait en l'occurrence. Et pourtant l'artiste paraît sur le point d'exploser ou de partir en courant. Pourquoi ne serait-il pas sérieux? Le blond vénitien ne répond rien mais le fixe intensément comme pour appuyer une réponse silencieuse, sans mot. évidemment qu'il est sérieux. ça ne lui ressemble pas de plaisanter ou de faire des blagues aux autres, pas même à Fumiya. Reprenant ses esprits, Akiharu bredouille quelques paroles sur le temps, les finitions mais il ne refuse pas de lui prêter. Avec son indifférence coutumière, Lan se contente d'un hochement de tête approbateur en donnant le temps suffisant dont pourrait avoir besoin l'inventeur en chef pour terminer ses schémas futuristes.

De son côté, les mains rugueuses et indélicates de l'ingénieur attrapent ses matériaux pour les ranger en frac dans son comportement en cuir usé. Une vieille sacoche que son père lui a offerte avant de partir pour Eastland, qui vient de son grand-père. Il ne sait pas encore s'il tient à ce précieux trésor ou si, comme les machines qu'il répare, celui-ci n'a pas vraiment d'intérêt à ses yeux. L'amour affectif envers les biens matériels ne le touche visiblement pas ou pas encore. Son sac plein à craquer, le garçon se redresse sans précipitation et constate que l'Ishihara en a fini avec son propre rangement. Vite fait ou pas. Soudainement, Qiao Lan fourrage dans sa sacoche et sort un magazine sur l'horlogerie qu'il offre simplement à son interlocuteur du moment. Il en parlait tout à l'heure et cela ne lui a pas échappé. Certes, les pages ne sont pas toutes neuves et l'ingénieur s'est permis de les griffonner pour son propre intérêt mais si ça ne dérange pas son cadet, dans ce cas lui non plus. Ses mains déchargées du poids de l'ouvrage, le Chinois l'observe parcourir les feuilles avec une lueur dans ses iris chocolatés. Cela semble lui plaire, d'après ce qu'il examine dans son regard et sur son visage. à ses questions, le blondinet hausse ses épaules comme pour dire « non, prends-le ». Ce n'est qu'un bouquin, il l'a lu et relu jusqu'à connaître les textes et les images par coeur. à quoi bon le garder.

« Pas besoin de me le rendre. Dit-il tout de même pour ne pas se confondre en hochement de tête ou haussements d'épaules à répétition. »

La combinaison des deux pourrait donner un résultat beaucoup plus surprenant qu'on pourrait le croire. Entre le réaliste et l'imaginaire, les schémas détaillés de l'artiste et l'intelligence surprendre de l'ingénieur. Les idées neuves de l'un s'infiltrant dans les pensées vides de l'autre. Une touche d'innovation, de surprise. Il n'y a rien de plus que le Chinois puisse faire dans l'immédiat, donc il laisse l'opportunité à son actuel troublemaker de filer à ses occupations en ayant le songe de se revoir plus tard. Ce n'est pas des choses qu'il pense, jamais, néanmoins avec ce qu'il vient d'arriver à l'instant, il ne peut pas faire comme si de rien n'était. Se décalant d'un pas, Lan dégage la voie à son cadet pour qu'il puisse prendre les escaliers en toute sécurité, sans bousculade de sa part.

Ishihara Akiharu
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Ishihara Akiharu
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Re: Crash Impact ❈ Li Qiao Lan Lun 27 Juil - 18:03

.crash impact
four years later ; one year back
ootd ❈ Les deux jeunes hommes n'avaient pas encore idée qu'ils pourraient trouver un équilibre s'ils parvenaient à connecter leurs deux univers distincts et ils risquaient fort bien de passer à côté si ces deux jeunes adultes butés ne cherchaient pas à en entremêlés quelques fils, emboîter quelques engrenages. Entre surplus de sensibilité et manque de réactivité pouvait naître la stabilité si les deux pôles contraires arrivaient à se partager leurs matières si opposées. Loin de l'image d'un robot vide à l’enveloppe de métal creuse ou d'une rose rouge émotive aux épines excessivement piquantes. Chacun avait beaucoup à s'apporter mais encore fallait-il qu'ils soient capables de le percevoir sous cet angle et de cesser de se grogner dessus pour permettre la création d'une association entre leurs deux mondes. Entre émerveillement et indifférence. Entre raffinerie et négligence. Entre rêve et réalité. Entre esprit imaginatif et esprit logique. Entre art et science. Plus spécifiquement entre l'illustration créative et l'ingénierie novatrice. Si les choses se mettaient en place ainsi, nul doute qu'il en naîtrait quelque chose d'inédit dont les deux antagonistes n'avaient guère de soupçon mais encore fallait-il que leur relation se modifie, évolue de sorte à permettre la formation de quelques embranchements et jusqu'ici, le destin n'avait point été de leur côté en les faisant prendre un départ si conflictuel. Le temps avait joué en leur faveur pour calmer les hostilités mais les garçons avaient encore bien du parcours à accomplir. Leurs portes s'ouvraient et se refermaient, certaines restaient totalement verrouillées car il fallait les outils adéquats pour en désactiver les serrures. Des clés spéciales pour l'illustrateur, des codes complexes pour l'ingénieur.

Et si ce crash impact spectaculaire
avait permis de changer la donne ?

Akiharu avait manqué le regard que le meilleur ami de son jumeau lui avait lancé pour tenter de savoir s'il avait besoin de davantage ou si la liste déjà énoncée lui suffisait. Son regard à lui était présentement rivé sur les outils du blond vénitien, concentré dans sa tâche, et il avait terminé de faire la demande des types d'ouvrages dont il aurait besoin de s'inspirer pour ses futurs dessins. D'où le fait qu'il n'avait rien ajouté de plus. Qu'il s'agisse de ceux qui étaient en cours de création ou d'autres inspirations de robotique fictive à venir dans les années à suivre. Si Qiao Lan lui en faisait réellement la passation, où allait-il les ranger, d'ailleurs ? Les quelques-uns qu'il lui avait déjà empruntés se contentaient de reposer modestement dans un tiroir de son bureau en une petite pile parfaitement alignée. Si leur ancien propriétaire lui en "léguait" d'autres, Akiharu allait devoir leur aménager une place quelque part au sein de ses étagères. Dans sa chambre, son atelier ou dans le salon ? La première et la deuxième option allaient se livrer querelle dans son esprit. Dans le salon, en revanche, il n'aurait pas besoin de déranger quoique ce soit de ses affaires personnelles pour ajouter ses nouvelles possessions à sa collection mais il y avait toujours un risque pour que la marâtre soit prise d'envie de leur faire un sort, juste parce que cela appartenait à un de ces deux jumeaux tant exécrés. Donc... option rejetée. A réfléchir quand il aurait les nouveaux livres entre les phalanges. Chaque chose en son temps, après-tout. Rien n'était encore fait.

Nan mais celui-là... Hochement de tête, haussement d'épaule, froncement ou haussement de sourcils, regard fixe. Son corps était pareil à son esprit : quasi' inexpressif. Comment pouvait-on être si... peu vivant ? Lui faire décocher un seul mot relevait décidément de l'exploit. Alors comment se faisait-il qu'il se soit subitement mis à lui demander s'il écrivait ? ou même à lui faire savoir qu'il avait d'autres bouquins s'il les voulait ? Sacrément dur à cerner, le plus vieux de la "troupe". Imprévisible. Illisible. Inaccessible. Immuable. Pioche donc dans sa roche, tu ne feras qu'à peine la rayer. Et encore, elle était si résistante que l'éraflure n'était pas garantie. Oui, c'était frustrant d'échouer à assouvir sa curiosité mais les percées qu'il tentait de créer en ce garçon secret se soldaient sans cesse par un échec et, à force, le cadet prenait l'habitude de ces manques de réaction. Qu'il lui parle avec animosité ou simple curiosité quoique saupoudrée dédain, l'ingénieur ne changeait pas de "tactique". Parfois, l'esthète se sentait soudainement petit sous l'intensité des regards que le cérébral pouvait lui accorder après une pique mesquine. Quand le mutisme fait passer bien des messages. C'était intimidant car il ne cillait pas. Ses yeux étaient plus francs que ses paroles pouvaient claquer malgré la douceur étonnante de ses timbres vocaux. Dans ces moments-là, ça ne donnait pas envie de chercher plus loin la petite bête pour se sentir encore plus risible. L'ingénieur n'était pas du genre à se moquer, il était plutôt blasé. Jamais Aki ne l'avait vu sourire, sinon en de rares occasions surprises envers Fumiya. Son motto, c'était juste : I don't fucking care.

Lorsque Qiao Lan arqua un sourcil, tandis qu’Akiharu se relevait après avoir alignés tournevis, clé à molette & co’ du bricoleur, il y répondit en arquant le sien mais dans une mimique plus provocatrice et insolente que celle de l'impassible scientifique. Sa manière de signifier "Quelque chose à redire ?" avec ce minois angélique mêlé de diablerie qu'était son… ‘adorable’ faciès. Ne venait-il pas de lui dire la vérité en lui sortant sa tirade ? Le chinois ne voyait-il pas flou même en ce qui concernait son avenir ? N'avait-il pas d'ambition pour son futur ? Pourquoi seulement se contenter de déconstruire pour reconstruire ? Pourquoi ne pas chercher à faire plus ? Était-il de ceux qui se contentaient simplement de ce qu'ils avaient déjà sans ressentir le désir, le besoin, d'en réclamer davantage ? Son monde avait l'air bien fade et sans éclat, perçu ainsi. L'illustrateur, lui, ne vivait pas comme ça. Akiharu avait intimement besoin de lumière et de couleurs, il offrait son coeur à l'art parce qu'il le sauvait de ses blessures. C'était grâce à sa créativité qu'il respirait. La satisfaction de l'accomplissement ressentie lorsque l'imaginaire prenait corps de ses mains était alors indescriptible et inégalable. Incomparable de force à d'autres sentiments approchants. Si l'ingénieur continuait de se contenter de ce qu'il avait, il ne ferait jamais l'expérience de ce ressenti unique. En d'autres termes, le bouchon de petite bouteille ne se doutait pas à côté de quoi il passait en tournant si nonchalamment le dos à... tout ça.

En un sens, c'était triste.
D'autant plus triste qu'il s'en fichait et ne ferait rien pour que cela change. Mais cela ne regardait que lui.

Puis s’accroupissant pour entamer son processus de tri, il s’immobilisa sous l’effet du choc. Était-ce bien le venu de Chine qui venait de dire ça ? Jamais personne ne lui avait fait une proposition pareille, il n'en avait même pas rêvé car Akiharu avait l'habitude de ne compter que sur lui-même puisqu'il ne pouvait avoir confiance en aucun humain à une exception près. Lors de ses 16 ans, il avait fait le croquis de sa tenue d'entraînement en pole dance pour y intégrer des parties antidérapantes qui lui permettraient de se maintenir à la barre sans avoir à heurter sa pudeur en dénudant les zones de son corps censées entrer en contact avec le métal glissant. L'artiste avait travaillé ça avec un spécialiste sous le conseil du tailleur familial et il avait réitéré l'expérience pour créer sa tenue de scène à l'occasion du concours catégorie junior qui avait eu lieu l'année suivante. C'est-à-dire : l'an dernier. Ces temps-ci, il réfléchissait à la confection de sa première harpe, bien décidé à la faire à son effigie, selon ses goûts et ses intérêts symboliques. Les harpes existaient depuis des millénaires, les tenues de scène depuis des lustres également. Là, les schémas d'Akiharu étaient nouveaux, d'où le fait qu'il ne les aurait pas cru possible à matérialiser. Il n'était qu'artiste et interprète illustratif. Si Qiao Lan se lançait dans ce projet, ce serait clairement lui qui ferait le plus gros du travail. Parce que ce serait lui qui bâtirait ces gadgets à partir de "zéro". Parce que ce serait à lui de trouver les pièces appropriées aux résultats recherchés et certaines devaient coûter cher. Parce que ce serait à lui que reviendrait la tâche complexe de faire en sorte que le système fonctionne sans bug. Parce qu'il aurait des ré-adaptations et des ajustements à apporter. Parce qu'Akiharu n'était ingénieur ni de loin et certainement pas de près alors ses dessins comportaient d'indéniables anomalies. Pourtant l'aîné venait de lui faire la proposition de les rendre de métal et de mouvement...

Le cadet avait l'impression d'avoir reçue une gifle phénoménale sauf qu'elle n'était pas de ce genre de claque qui étaient assénées pour blesser. C'était plutôt une frappe qui surprenait, démantelait des convictions pour ébranler des fondations et changer partiellement des visions. Et voilà le responsable de sa stupéfaction qui lui appuyait un de ces fameux messages muets, purement visuels, qui ne permettaient aucun doute. Ces yeux assurés, le plus jeune eut besoin de s'y ancrer quelque instants, à la recherche d'une faille, d'un vacillement tout bonnement absent. Le génie était bel et bien sérieux. Au moins, avec lui, la méfiance ne trouvait pas de place où s’installer. Jamais. Sa capacité à s'exprimer sans détour le rendait purement honnête et il n'y avait pas à se demander si de la fourberie se cachait derrière son visage neutre. Akiharu était habitué aux faux-semblants à cause de l'environnement dans lequel il vivait. Son jumeau mis à part, il n'y avait que l'ingénieur pour faire figure d'authenticité dans "son" entourage. En fait, à y penser, le Chinois lui rappelait que toute personne ne se cachait pas derrière des fards d'hypocrisie. Un peu de sain dans cette société malsaine.

Le bas de son kimono traînant par terre, il l'avait rassemblé sur son giron avant d'entamer sa bataille parmi ses pastels cassés et ses crayons abimés tout en donnant sa réponse à l'aîné. Avec les cours, ses autres projets artistiques, etc... ça lui prendrait encore plusieurs semaines de lui passer ces schémas lorsqu'ils seraient fin prêts. D'ici-là, l'intérêt du scientifique serait-il toujours piqué au vif ? Pas sûr. Mais après-tout, Akiharu ne le connaissait pas. Il constaterait les faits en temps et en heure. Les garçons n’étaient pas accoutumés à discuter ensemble, à connaître autre chose que le renvoi de syllabes acerbes ou inflexibles car ils n’étaient pas amis. Ni l’un ni l’autre ne chercha à pousser plus loin la “conversation” entamée. L’essentiel était dit. D’autant que le deuxième entrait dans une humeur massacrante qui lui soufflait toute inclination au papotage et plus les minutes lui échappaient, plus il était pressé de s’en aller. A présent que chacun avait ramassé ses biens malmenés, les choses pouvaient revenir à la normalité et les deux universitaires n'avaient plus qu'à reprendre le cours de leur journée. Avec moult contrariétés en ce qui concernait l'Ishihara au vu du massacre que renfermait désormais son sac.

Le plus âgé fit de nouveau un pas vers lui en lui tendant un magazine sur les horloges. Omg, il pourrait en faire son livre de chevet, il sentait que celui-ci il allait le lire et le relire jusqu'à plus soif ! Connaître les photographies dans les moindres détails, reproduire les engrenages avec plus de fidélité qu'il n'avait pu le faire avant et devenir incollable sur le sujet. Les mesureurs de temps tenaient souvent une place cruciale dans les romans fantastiques. Pensons aux boucles temporelles de Miss Peregrine et de ses Enfants Particuliers entre autre ou même le Retourneur de Temps de J.K. Rowling pour sa saga la plus connue de la planète. OH, pourquoi ne pas saisir l'occasion pour revisiter l'objet, d'ailleurs ? Version montre à gousset et fonctions ajoutées ? Comme une sorte de retardeur d'urgence pour les andouilles qui ne retourneraient pas à temps au lieu de départ d'où ils avaient disparu. Sinon, plus original, une version oiseau-cyborg à buste mécanique qui traverse les anciennes strates temporelles en un battement d'ailes ? Ce magazine-là n'était pas un abandon, il sortait directement du sac du blond et paraissait plus récent que les autres, ce qui amena l'esthète a se demander si son propriétaire en avait encore l'utilité ou non. "Pas besoin de me le rendre." Bon, c'était clair et concis.  
- Très bien. s'était-il contenté de répondre. Bien moins loquace que ce jour où Akiharu l'avait confronté dans le jardin de la demeure Ishihara. Où il avait eu une tonne de choses à dire à celui qu'il considérait alors comme un intrus.
Le périodique d'horlogerie partit se réfugier entre les affaires de l'artiste et l'intello à la tignasse sauvage se décala finalement d'un pas pour laisser le raffiné reprendre sa route, lui libérant le passage sans même qu'Aki' n'ait à l'exiger ou à se le frayer lui-même. C'était l'heure de quitter le carrefour qui avait croisés leurs sentiers respectivement dallé et terreux mais l'esthète ne bougea pas un pied de son chemin soigné. Il fixait le scientifique comme s'il cherchait encore à lever le voile de ses innombrables mystères. Le blond lui avait montré des facettes de sa personnalité qui remettait quelque peu en question l'opinion du carmin à son sujet. Il était un peu moins glacé qu'il ne se l'était représenté pendant quatre ans. Il s'était même ouvert à lui et la réciproque était vraie elle aussi. Bien qu'avec leurs limites propres. Sans mot dire, Akiharu se rapprocha. A l'origine, pour s'en aller. Mais il scrutait toujours les iris de l'aîné et, en passant à côté de lui, il se stoppa. Comme si le regarder de plus près pourrait l'aider à discerner des étincelles quelconques à l'intérieur. Quelque chose qui lui expliquerait tout ce qui venait de se passer, qui pourrait lui prouver d'une autre manière que l'ingénieur n'était peut-être pas tout à fait ce qu'il s'était représenté jusqu'à maintenant.

Des pas empressés et des voix dans les escaliers sonnèrent le glas de cette rencontre. En faisant irruption à l'étage du duo improbable, certains eurent une exclamation en remarquant les traces de poudreuses multicolores sur le sol. Que s'était-il passé ici ?? Un crash... Sombres ânes brailleurs. Des ânes qui se révélèrent se rendre au même endroit que lui. Entendant le groupe mixte de garçons et de filles évoquer la conférence d'astronomie qui l'intéressait, l'esthète se détourna totalement de l'ingénieur pour leur demander où se passait exactement l'événement. Ce avec sa condescendance légendaire. Au dernier étage ?! Il y avait de quoi courir là. Poussant les deux étudiantes qui lui encombraient le passage, Akiharu reprit sa montée avec hâte malgré les muscles d'une de ses jambes qui le faisaient un peu souffrir. Arrivé dans le couloir désiré, il marcha au pas de charge en direction de l'entrée de l’amphithéâtre. Il y avait grand monde à l'intérieur mais des étudiants patientaient encore devant les portes de la salle. Dans le vaste espace, il y avait peu d'emplacement pour lui permettre de s'asseoir en solitaire. Tant pis... S'il n'avait pas le choix. Ce n'était pas ce qui le retiendrait de retaper son maquillage ou même de procéder à son tri par ton tant que les spots étaient allumés.

Durant la séance de l'astronome intervenant, l'élégant esthète s'égara à un moment dans ses pensées qui lui revinrent en premier plan. Ce qu'il s'était passé en haut de ces escaliers était marquant. Au-delà du fait que leur chute lui avait fichue une frousse bleue. Il avait eu une de ces manières embarrassantes de s'agripper au Chinois ~ Quant à la suite, ça avait été un enchaînement de gestes insolites. Entre Qiao Lan qui lui tâtonne le visage pour lui remettre ses lunettes sur le nez, celui où il lui avait renvoyé la pareille de là à lui demander de le regarder et à dégager des mèches de ses cheveux puis l'entraide mutuelle dont ils avaient fait preuve. D'où sortaient ces élans de solidarité entre eux ? S'il s'était attendu à ce que le deuxième année lui ramasse ses bâtonnets et ses crayons, lui prête ses manuels ou même lui propose de rendre ses illustrations réelles. Il était impossible pour Akiharu de rester de marbre face à ça. C'était comme s'il avait rencontré quelqu'un qui lui faisait l'offre de matérialiser ses animaux fantastiques, ses flores fantaisistes, ses mondes de fantasmes magiques. C'était à la limite du miracle pour leur créateur. L'ingénieur n'attendait rien en retour, en plus. M'enfin c'était un pur intérêt de roboticien aussi, si ça le satisfaisait de s'essayer à construire ses gadgets s'ils lui avaient tellement plu, soit. Comment aurait-il pu être contre une telle opportunité ?

Ressortant le livre où étaient calées ses feuilles et ses calques, leur dessinateur les observa songeusement, glissant le bout de ses doigts délicats sur les traits fins. Est-ce qu'il pourrait véritablement bientôt les toucher sous leur forme de métal ?

Boom,
boom,
boom.

Just the Beginning.
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