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Lost Souls
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Je cicatrice mes plaies • Slaw

 :: RPS
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Je cicatrice mes plaies • Slaw Sam 25 Juil - 14:19

je cicatrice mes plaies ▬
slaw
Un silence pesant.

Sur un instrument fort imposant, trônant de toute sa splendeur au centre d’une pièce éclairée, laissant les reflets brillaient contre le violoncelle présenté. Des ossatures nouvelles, d’une originalité peu commune et absolument personnelle. Ne laissant aucun doute sur la patte administrée. Et personne pour réclamer cette beauté puisque le nom « Ambre » y est gravé. Ainsi que le nom du propriétaire sur la housse « A Saito Mieczyslaw ».


▬ Dis-moi si des choses ne te conviennent pas, même des détails.

Et le monde reste en suspens après ces quelques mots soufflés. Les paumes chevillées l’une à l’autre et posés contre son buste droit, aux vêtements un peu négligés dû au travail acharné de ses longues journées. Et ses pupilles fixant vaguement la personnalité à ses côtés.

Sans l’ombre d’un sourire s’esquissant sur ses lèvres fines, ses longs cheveux encadrant son visage avec de petites tresses, à droite de son visage. Adossé contre le mur, les chevilles croisées, sa patience est pleine et son attention peu complète. Comme un professionnel devant son client, mais avec une pointe brillante dans le regard. Celle d’un ami résigné.


▬ J’ai arrangé un peu, mais tout est fonctionnel, tu pourras rejouer une fois en meilleur état.

Les ecchymoses ne lui ont aucunement échappés, même lorsqu’il est venu le chercher à l’entrée de la maisonnée pour l’emmener jusqu’à l’atelier en travaux. Hibiki est seul depuis quelque temps déjà, mais il darde son regard sur les endroits fortement marqués, mais n’esquisse plus un geste pour vérifier l’état.

Il observe simplement le musicien admirant son nouveau bijou dont il ne sait plus s'il doit l'aimer ou non, devant un ébéniste se demandant pourquoi s'être tant acharné dans ce cas pour ces mots crachés des jours en amont avec un air bouleverser. Mais depuis, beaucoup d'événements se sont déroulés.

Et le plus âgé préfère se murer dans un mutisme qui le rend anxieux, tant les souvenirs affluent dans son esprit malaisé, mais dont il chasse en fermant brièvement les paupières et expirant avec une lenteur mesurée.
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Re: Je cicatrice mes plaies • Slaw Dim 26 Juil - 11:53

and that's okay
My friends just looking for a call, they want to say hi. They wonder if the person they knew's still inside. Seems so simple, it's really so hard. I don't think I'm okay. It feels so good to say I don't think I'm okay and that's okay. Maybe I lost myself in the search of your acceptance but when…
Le visage tuméfié, les yeux du musicien se posent sur l'instrument trônant fièrement face à lui. Entièrement retapé, comme neuf. Personnalité jusqu'à son nom gravé sur le bois, ainsi que le prénom de son propriétaire. Celui-ci l'observe avec incertitude, partagé entre l'admiration de cette beauté et la crainte de la toucher à nouveau pour la briser... Il la regarde mais ne touche pas, se contentant d'enregistrer le moindre détail qui passe sous ses orbes scintillants mais fatigué. à côté son ami le scrute à lui, attendant sûrement une réaction, un mot, quelque chose de sa part. Pourtant le garçon aux mèches blondes reste silencieux, presque effacé. Sa joie n'éclate pas, il est plutôt préoccupé. Quand il revient à lui, c'est pour déplacer ses iris du violoncelle au visage de l'ébéniste.

« J'ai du mal à croire qu'elle soit comme neuve. Souffle-t-il, incrédule. »

Comme s'il n'avait jamais mis les mains dessus pour la blesser, la détruire. Sa culpabilité est toujours aussi grande, le rongeant de l'intérieur à petit feu. Hibiki doit le sentir, son jeune ami est hésitant, apeuré, médisant. Une lueur étrange brille dans ses pupilles, comme de la rancoeur, une colère sourde et froide. Il aurait aimé ne pas prononcer ces mots, encore moins sur le ton du reproche.

« Tu savais, n'est-ce pas... Pour Jun? Dit-il, le coeur lourd et la joue encore douloureuse de son coup. Son front n'est pas joli à voir non plus mais peut-être l'a-t-il cherché... Vous m'avez vraiment pris pour un idiot... Et moi qui pensais me battre enfin contre mes démons. Finalement, je n'ai rien fait de plus que brasser de l'air avec des paroles faussement courageuses. Rien n'a changé. »

Slaw lui sourit, tristement. Il est sidéré depuis la fois où Jun lui a révélé pour sa fonction, pour son rôle. Pour les actions de Kami et celles d'Hibiki. Un minable, pitoyable, c'est ainsi qu'il l'a considéré en le maintenant fermement au sol. Il lui a juste balancé ses vérités au visage, sans l'ombre d'un remords ou d'une peine quelconque. Comment ne pas se sentir ridicule? Le musicien ne pense qu'à ça depuis des jours... à sa médiocrité qui n'a échappé à personne.

« Pourquoi avoir demandé son aide? Tu ne me faisais pas confiance pour me battre contre eux? Ou tu pensais que je n'étais pas suffisamment fort ou costaud? Pourquoi avoir demandé à ce détective d'intervenir? Ce n'était pas juste, ni loyal. »
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Re: Je cicatrice mes plaies • Slaw Dim 26 Juil - 20:08

je cicatrice mes plaies ▬
slaw
Vive douleur.

Les premiers mots prononcés, les sourcils se sont froncés légèrement, avant de s’abaisser nettement face aux accusations douteuses. Seulement, certains événements se sont déroulés durant ces derniers jours et l’étudiant consent pleinement à ne plus s’esquinter.


▬ De quoi tu me parles ? Je sais que Jun est détective privé, il me l’a dit peu de temps après notre rencontre. Mais on ne s’est jamais rien dit de plus, ni demander de l’aide. Pour tes harceleurs, je te l’ai déjà dit, mais je vais encore me répéter : ils sont venus, on a discuté, ça s’est envenimer et en retournant à la voiture, je l’ai vu. Il n’y a rien de plus, je n’en sais rien de ce qu’il fait ou par qui.

À aucun moment il n’émet un jugement, éteignant le pincement au creux de son cœur de ces mots acérés à son encontre. Plus l’honnêteté jaillit de ses lèvres et plus il est accusé de mensonges. Mais il ne souhaite plus se battre, les bras croisés contre sa poitrine.


▬ Mais ce n’est pas plus mal, finalement, qu’il soit intervenu. Tu as toujours brassé de l’air, ce n’est pas comme si je ne l’avais jamais dit aussi. Crois-ce que tu veux, Slaw. Je t’ai donné ma version, si elle te satisfait, tant mieux, sinon, je ne peux rien faire.

Des mots soufflés, suivis par un soupir exaspérer. Devoir se justifier ainsi, l’ébéniste se dit que la confiance n’a jamais régnait et qu’elle ne le sera sans doute pas. Il a toujours dévoilé ces sentiments, ces envies, ces actions, mais apparemment, ce n’est pas suffisant. Apparemment, ce n’est qu’un passage oubliable. Comme le reste.


▬ Alors je ne sais pas ce que tu crois, mais ça fait quand même un mal de chien de l’entendre. De nous deux, j’ai été davantage prit pour un con, à venir à chaque fois, à tout dire ou faire pour avoir ce genre de résultat. Et je comprends que tu ne me fasses pas confiance, c'est noté, mais tu ne sembles pas le faire à toi-même non plus.

Ses mains retrouvent les poches de son pantalon sans qu’une once d’expressivité parcourt ses traits durcis par le travail et la fatigue. Il constate que l’aide apporté durant ces derniers mois n’a été d’aucune utilité, qu’il a vraisemblablement fauté plus qu’autre chose.

Dorénavant, avec une conviction encore fébrile, il ne court plus comme un clébard pour un peu de réconfort et préfère rester dans une ruelle sombre. Qu’il décide seul, qu’il change seul et qu’il découvre les choses, seul.
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Re: Je cicatrice mes plaies • Slaw Dim 26 Juil - 23:01

and that's okay
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Il ne voulait pas l'accuser, ni lui faire des reproches mais il se sentait blessé d'être ainsi manipulé. Ce n'est peut-être pas le terme exact mais c'est celui qu'il retint quand il songe aux derniers évènements. Hibiki dément, il n'a jamais rien demandé à ce détective pour les harceleurs. Il a fait sa loi seul, en ignorant les inquiétudes de son ami. Les deux garçons ont déjà parlé de ça, Slaw n'a aucune envie de ressasser cet épisode et pourtant il est le premier à lancer la pierre. Peut-il le croire sur parole? Il ne se souvient pas que son aîné lui ait déjà menti par le passé.

Encore une personne pour lui dire qu'il brasse de l'air, qu'il ne fait jamais rien pour arranger les problèmes et qu'il attend juste que quelqu'un les règle pour lui. Il n'a pas dit tout ça mais le musicien l'entend ainsi. Il se sent vraiment pitoyable d'être ainsi jugé par ses proches, simple connaissance comme Jun ou vieil ami comme Hibiki. Mal aussi doit le trouver minable. Slaw ne sait plus quoi penser de tout ceci. On lui reproche son silence, de vouloir écarter les autres quand ils tendent leur main et d'être un petit égoïste. Que doit-il donner aux autres pour ne pas être considéré de la sorte? Pour ne plus être ce sale petit con.

Mal? L'a-t-il blessé encore une fois? Certainement. Il le fait toujours, même quand il ne le souhaite pas. Slaw baisse le visage en se mordillant la lèvre, touché par les paroles de l'ébéniste. Ce n'est pas un manque de confiance ou peut-être que si. Peut-être n'a-t-il jamais eu confiance en qui que ce soit au final, ni à lui-même.

« Je ne comprends toujours pas ce que vous voulez de moi. Dit-il, relevant sa tête pour poser ses yeux sur la silhouette de son interlocuteur. Que je parle? Vous semblez tous énervé par mon silence, me traitant toujours d'égoïste mais que dois-je vous dire? Il désespère. Je ne sais plus quoi penser de tout ça. »

Ni des autres, ni de lui-même, ni de ce qu'il souhaite. Il n'a jamais compris ce qu'ils voulaient tous entendre. Des plaintes? Des peines de coeur? Des problèmes? Des confessions? Des vérités autant que des mensonges? Il ne sait même plus ce qu'ils veulent de lui.

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Re: Je cicatrice mes plaies • Slaw Lun 27 Juil - 13:58

je cicatrice mes plaies ▬
slaw
Le cœur serré dans la poitrine, le regard qui s’éclipse de son point d’encrage pour se tapir sur un point fixe, les mèches tombantes face à l’inclinaison de la tête. Les paupières fermées lui donnent un semblant de pause face aux mots attristés venant de l’autre côté. De ne pas se fragiliser et s’étioler pour venir le rencontrer.
De ne pas essayer de le prendre dans ses bras comme avant.
De ne plus cajoler pour apaiser.
De ne plus être comme avant.

Et d’ouvrir les yeux face à cette réalité.


▬ Des autres, je ne sais pas. De moi ? Rien, Slaw. Je n’attends plus rien. Plus de geste, plus de mots. Tu n’en as pas envie. Tu ne le veux pas alors pourquoi s’esquinter autant.

Le thorax qui se gonfle pour expirer silencieusement et ne pas perdre de sa superbe après ses syllabes soufflées. Il brille par sa tristesse, de ces éclats à être jugé de la sorte, ne pas avoir une confiance de la part d’un ami proche. De ces gestes coupés courts, de ces paroles entrecoupées par des lèvres pincées.

Fatigué.

Épuisé de se faire tant rejeter. Lui qui a toujours succombé à une silhouette gracile se lève en solitaire. Même se montrer expressif ou démonstratif ne semble pas être suffisant, pas assez éloquent.


▬ Je ne peux pas le savoir, je ne suis pas à ta place. Je ne l’ai jamais su et ce n’est plus aujourd’hui que je l’espère.

Froideur exemplaire. Parce qu’Hibiki comprend qu’il n’est pas écouté, que le musicien n’en est aucunement affecté et il ne souhaite pas continuer sur cette lancée. La douleur est trop présente dans son palpitant pour le moment.
Les demandes, les avis, les cris ne sont plus pertinents alors il succombe, se met en pause momentanément pour pouvoir respirer même si cela fait mal aux poumons. Parce que le virtuose ne comprend pas que cela n’est pas bon de tout conserver.
De tout garder.

De ne pas parler.

De quoi remonter de mauvais souvenirs.

Avec un rire amer.

Un rire triste.


▬ Tu sais, quand Haru est partie, j’étais perdu. Je ne savais plus quoi faire, quoi dire, comment être. Alors, je n’ai plus prononcé un seul mot. Un mutisme complet. Pendant des jours, des semaines, je ne sais plus. De quoi effrayer toute la famille. Parce que j’avais le sentiment de me noyer, de ne plus respirer. Et on me forçait à dialoguer, mais je ne le voulais pas, je ne disais rien. Puis, je n’avais pas le sentiment de vraiment de le faire, alors, j’ai testé, de ne plus pouvoir réellement respirer. D’avoir la vraie sensation de noyade. De suffoquer.

L’ébéniste ne lui a jamais confié par rapport à sa tentative de suicide, lui révélant ainsi la manière procéder. D’avoir eu envie de lui rire au nez lorsque le plus jeune prononcer des mots tels que « j’ai l’impression de suffoquer », car lui là vraiment expérimenter. De se renfermer, se laisser aller.

Mais il est là aujourd’hui. Il s’est relevé seul puisque personne n’était là. Il a montré plus d’un signe à son ami qu’il n’était pas seul, mais c’est toujours le même registre.

Rejet.

Rejet.

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Re: Je cicatrice mes plaies • Slaw Lun 27 Juil - 19:33

and that's okay
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Plus rien, c'est tout ce qu'il obtiendra de son ami désormais. Son propre coeur se serre face à ces paroles, à cette réalité qu'il a amenée jusqu'à lui. Cela fait trop longtemps qu'il le repousse, désormais il est beaucoup trop loin pour le rattraper. Le musicien cligne des paupières, revenant sur terre en réalisant à quel point la relation avec l'ébéniste est devenue compliqué en si peu de temps. Il ne fait rien pour s'ouvrir, pour l'accueillir après toutes ses tentatives d'approche. Maintenant il est seul, vraiment seul. Le blond se mur à nouveau dans un silence, les lèvres pincées et la poitrine douloureuse. S'il ne fait que blesser l'autre, pourquoi rester si proche? S'il s'esquinte et n'attend plus rien, autant mettre un peu de distance entre eux. Pour leur bien, à tous les deux.

Déglutissant difficilement, le violoncelliste ne se sent plus le courage de chercher quoi faire pour rendre tout le monde heureux. Sois toi-même, lui avait dit Jun. Comment ne pas jouer un rôle en faisant semblant d'aller bien? Lui aussi est épuisé, éreinté de courir dans tous les sens sans savoir où aller véritablement. Hibiki semble se fermer complètement à lui, fatigué de vouloir le sortir de ce trou dans lequel il s'est fourré lui-même. Slaw encaisse les mots froids de ce timbre de voix neutre, presque indifférent. Il n'a jamais su et il ne le saura jamais, car le musicien n'a jamais fait en sorte qu'il le sache ou le découvrir.

Ce sale petit égoïste.

Entendre ce prénom après des mois d'un mutisme respecté par le plus jeune lui laisse une étrange sensation. Haru était un phénomène, dans le genre nuisible, toxique. Elle a failli entraîner le brun avec elle dans sa chute, si ce n'est pas déjà le cas. Arrêter de respirer? Il l'a souhaité bêtement, se souvenant de la sensation de manquer d'air quand Jun s'appuyait sur son dos, contre sa gorge. Par réflexe, il porte ses doigts à son cou en le massant doucement. Les marques persistent, colorant sa nuque d'un douloureux souvenir.

« Je ne pouvais pas savoir justement parce que tu t'es éloigné de nous. S'il veut entendre les choses, très bien. Tu nous as fuis, ne pensant pas une seconde à ce qu'on aurait pu t'apporter à ce moment-là. Tu étais mal, très mal et c'est une chose mais as-tu songé à nous? à ce qu'on ressent quand tu nous racontes cette période de ta vie où tu n'as pas compté sur nous non plus. Il ne voulait pas l'entailler davantage mais c'était trop lourd à retenir. J'ai toujours dit que je ne t'en voulais pas pour ce silence, pour cette distance que tu as imposée malgré nos efforts pour te chercher mais peut-être que je n'avais pas réalisé à quel point c'était blessant. »

Maintenant qu'il y pense, ça l'était. Et Hibiki doit ressentir pareil par sa faute. Slaw inspire, retirant ses doigts de sa nuque.

« Je n'ai pas essayé d'arrêter de respirer comme tu l'as fait, mais je sais à peu près ce que ça fait quand quelqu'un t'écrase au sol en t'empêchant de bien reprendre ta respiration. Jun a été très convaincant à ce moment, au point de soutirer la politesse exagérée du virtuose. J'ai souhaité disparaître pour ne pas avoir à affronter la suite mais ce n'était pas vraiment ce que je voulais. Ce n'était qu'un mensonge envers moi-même. Alors non, je ne saurais jamais ce que ça fait de véritablement cesser de respirer au point de suffoquer. Pourquoi dit-il tout ça? Pour montrer qu'il n'est pas si désespéré? Aucune idée. »

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Re: Je cicatrice mes plaies • Slaw Lun 27 Juil - 20:19

je cicatrice mes plaies ▬
slaw
Un rire.

Amer. Affreusement amer.

Il sait qu’il cause sans doute plus de dégâts dans leur relation déjà effritée, mais entendre de tels mots l’achève plus que de raison. Alourdissant son cœur, empiétant sur ces sentiments, ces derniers mois et encore aujourd’hui.

De quoi le faire chuter au sol.

Et d’ailleurs, il s’y agenouille.

Posant le dos de ses paumes contre son visage.

En tremblant.

Une position pitoyable, mais dont il ne cherche pas à s’en défaire. Car c’est la définition même de ce qu’il est. De ce qu’on lui a toujours dit, répéter, fait comprendre. Et se rendre compte à quel point la vérité est présente, de l’entendre par un ami est déroutant.


▬ Sauf que tu ne savais rien. Tu n’as jamais cherché à savoir quoi que ce soit. Tu n’as jamais parlé, oser, pousser malgré ma franchise. Je t’aurai répondu à tout. Dans un sens, c’est ma faute, d’avoir tant repoussé, mais ce n’était pas plus mal, parce que ça me permet de voir les choses. Parce qu’on m’en empêchait, de bien des manières. Mais tout ça, tu ne le sais pas. Tu ne t’es jamais demandé pourquoi je refusais que tu viennes, pourquoi je ne voulais pas que tu rencontres Haru. Tu ne m’as jamais proposé une échappatoire, une épaule, rien. Il expire brutalement, se relevant soudainement. La différence, c’est que j’étais seul parce que tout le monde se voilait la face. Dans ton cas, ton frère est inquiet, tes parents sont inquiets, je viens dès que tu pleures, dès que tu m’appelles, je t’emmène à la maison pour que tu voies autre chose, te forces à parler, essayer. J’ai essayé. Mais tu préfères te confier à un inconnu et me rejeter pour venir me siffler après comme un clébard. Et moi, comme un abruti, je cours à chaque fois. Toujours. La putain de différence, Slaw, c’est que j’ai regardé ailleurs que ma putain de personne. Et je reviens, même en prenant mur sur mur, je reste.

De croiser le regard du musicien.

Les yeux brillants.

D’amertume.

De colère.

D’une infinie tristesse.


▬ Et je te trouve tellement cruel de comparer nos situations. Parce que, la tienne, tu l’as décidé de toi-même. Sans que personne ne le sache, ne t’entrave. Même pas avec ton professeur. C’était ton choix. Et ça l’est encore maintenant. Personne ne t’a forcé, personne ne t’a contraint. Pas de comédie, pas d’extrêmes, personne à gérer, toujours quelqu’un pour pouvoir se confier. Tu as tout ça, mais tu ne le remarques pas, parce que tu ne t’en rends même pas compte. T’es triste, tu pleures, on accourt. On te complimente, on te supporte, mais ce n’est pas suffisant. Cela ne l’est jamais. Alors comparé nos états pour ces situations différentes… c’est horriblement cruel.

Hibiki s’est même fait entraîner avec les harceleurs sans l’avoir cherché, voulu. Mais il s’est fait disputer, dit qu’il n’était qu’un idiot. Toujours les mêmes syllabes. Toujours la même chanson. Rien n’a changé.

En fait, si.

L’ébéniste se relève, tout seul, affronte les problèmes un à un, seul. Personne pour lui demander, écouter. Parce qu’il n’est pas intéressant, il l’a bien compris.

Alors pourquoi pleure-t-il ?

Pour ces quelques mots, coupés sous les larmes.


▬ Et même en sachant tout ça, je sais que je reviendrai vers toi. Toujours. Même si tu ne veux pas. Même si tu me repousses, me dit de m'occuper de Mal. Parce que j'essaie. Encore et encore. Et encore.

Les larmes prennent le dessus.
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Re: Je cicatrice mes plaies • Slaw Lun 27 Juil - 20:48

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La réaction de l'ébéniste le surprend, elle le rend mal. Slaw se demande s'il a bien fait de parler ainsi, il s'interroge sur ses prochaines paroles. Sois toi-même, ne te cache plus, ne fait pas semblant. Ne sois pas faussement heureux et toujours d'accord quand ce n'est pas le cas. Bats-toi. ça ne l'enchante pas d'ouvrir sa bouche de la sorte, surtout pour faire des reproches à Hibiki mais ce serait hypocrite de sourire en disant que ce n'est rien. Encore une fois.

Ils sont sur leur lancée, se renvoyant la balle aussi brutalement que leur force l'autorise. Et le musicien réplique, décidé à se faire entendre. Même si c'est blessant ou percutant, même si ça le fout à terre et l'ébranle. Tant pis. Il doit le dire.

« C'est injuste de me dire ça quand tu n'as jamais voulu me voir. à chaque fois que je venais te voir, tu n'étais pas là. Que voulais-tu que je fasse, que je défonce une porte et rentre chez toi de force? Ne sois pas stupide, les choses ne fonctionnent pas ainsi. On ne force pas des portes closes, Hibiki. On ne cherche pas à briser des poignées pour entrer quand le verrou est scellé. J'ai respecté ton choix de prendre de la distance et j'ai été un véritable idiot de le faire. Je le regrette mais il est trop tard désormais. Je ne peux pas revenir en arrière, je ne peux rien changer de ce qui s'est déjà déroulé. On peut en parler des heures mais ça ne changera rien. Il souffle fortement lui aussi, irrité. Je t'ai traité comme un chien, très bien. Je me suis confessé à un inconnu, c'est vrai. J'ai fais des erreurs et je continue d'en faire, soit. Je ne suis pas parfait, je ne prends pas les bonnes décisions, je ne sais même pas faire mes combats par moi-même. Quoi d'autre? Sa patience s'effrite, sentant l'agacement déclencher une migraine. »

Ce sont ses choix, aussi pourri soient-ils. Il a décidé d'être ainsi, dans cette merde. Car il est amoureux, jeune et idiot. Car il ne réalise pas la chance qu'il a.

« Vrai. Je me suis foutu seul là-dedans. Et je compare deux situations complètement différentes, tu as raison. Je suis cruel, égoïste, stupide. Il n'a jamais autant parlé depuis des semaines et c'est presque une douloureuse délivrance, à l'insu du bien-être de son ami. Vous avez toujours été là pour moi, je vous ai toujours repoussé par crainte. C'était le cas au début, puis il a ressenti un besoin de s'isoler. »

Les larmes d'Hibiki lui clouent le bec, soudainement. Il l'observe, la mâchoire serrée. Voilà, maintenant il le fait pleurer. C'est la goutte d'eau, vraiment. Il ne voulait pas en arriver-là mais il serait faux de s'excuser, même s'il se sent désolé d'en arriver-là.

« Je veux me battre mais je ne sais pas quelles armes utilisées. Je veux essayer d'ouvrir les portes mais je ne sais même pas où sont les clés pour le faire. Je me sens minable, Hibiki. Je n'ai rien fait de bien depuis le début et j'ai l'impression qu'il est trop tard pour arranger les choses. Quoi que je te dise, ça sera toujours pareil. Quoi que je fasse, tu ne me croiras jamais. Tu penseras à des paroles en l'air, comme tout le monde. Dit-il, de façon posée. Si c'est trop douloureux de revenir, ne le fais pas. Je sais que j'agis mal, j'en suis désolé, mais si tu continues à t'accrocher de toutes tes forces... Tu vas souffrir encore plus, toujours plus. »

Il en est convaincu, il ne fait que le faire souffrir avec ses mauvais choix. Jun l'aurait sûrement frappé, mais qu'importe. Il a dit ce qu'il pensait, que ce soit bien ou mal.
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Re: Je cicatrice mes plaies • Slaw Lun 27 Juil - 21:30

je cicatrice mes plaies ▬
slaw
Les larmes se tarissent avec rapidité, essuyant d’un bref mouvement pour s’approcher de quelques pas. L’amertume le consume après ces mots crachés. D’être plus près en secouant la tête d’un air navré.


▬ T’es vraiment un sale con, tu le sais ? Tu ne cherches pas plus loin que le bout de ton nez. Tu restes sur tes acquis, sur ce qu’on t’a toujours offerts. Tu n’as jamais rien fait par toi-même. Rien. Aucune porte n’était fermée, un obstacle se dressait juste devant. Et ce n’était pas moi, je combattais déjà, seul. Et le pire, c’est que tu le sais. Ta porte blindée, c’était la tienne. Et tu fais comme les autres pour te dédouaner. Te voiler la face. Tu ne regrettes rien, tu ne le feras jamais. Parce que ça ne te concerne pas, ça ne te touche pas, ne t’atteint pas, puisque ce n’est pas toi. Il soupire, irrité lui aussi. Tu geins. Tu acquiesces sans comprendre, sans le réaliser, parce qu’il y aura toujours quelqu’un pour te passer la pommade. Tu ne veux pas le comprendre.

Et il constate que son ami ne voit pas les mains tendues, que l’ébéniste baisse les bras par fatigue et que l’autre ne fait qu’approuver. Cela est affreusement douloureux. Et il ne va plus le cacher.


▬ Tu n’es pas désolé, t’es un connard. Je vais souffrir ? Mais je le fais déjà. De venir pour de la merde. Je me fais rejeter, encore et encore. D’offrir tout ça pour me faire chier à la gueule. Puis, maintenant, j’abandonne et ce n’est pas plus mal ? C’est mieux pour pas que je souffre ? Notre amitié, c’est à sens unique, en fait. Quel abruti j’ai pu être, sérieusement. De croire un seul instant l’effet inverse.

Il lâche un rire. Faible, mais présent.

Cassure.


▬ Et bien, comme tu le souhaites, Slaw. Non, je n’ai plus envie. Et je vais m’y efforcer, de ne pas revenir comme je le fais à chaque fois. Parce que je crois que tu veux rester volontairement aveugle. De toutes les mains qu’on te tend, de l’aide qu’on peut t’apporter. De tout. Tu ne veux pas te battre, tu veux qu’on te l’amène sur un plateau. Mais qu’on te dise que tu l’as trouvé tout seul. Mais je ne supporte plus, de perdre mon temps, mes efforts, mon énergie, tout pour avoir ce genre de conneries à la tronche.

Il a l’impression de s’entendre, mais Hibiki apprend doucement à faire la distinction et de parler honnêtement.

▬ Je ne reviendrai pas, même si ça me crève le cœur, même si j’en aurais envie. Parce que tu ne réalises rien. Que tu préfères rester dedans. Et bien soit. Il n’est jamais trop tard tant que la personne est là. Tu poses un arrêt avant même d’essayer, me prouvant quelle place j’ai réellement pour toi. Et ça fait un putain de mal de chien. Mais j’ai compris maintenant. Pour soi-disant ne pas me faire souffrir. Et bien gardes-les en têtes.

Et il se recule de quelques pas, levant les mains en signe de reddition. Il est à l’écoute d’autres mots si son interlocuteur souhaite s’exprimer davantage, mais il sait que la situation ne changera pas. Parce que lui est prêt, mais pas de l’autre côté.
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Re: Je cicatrice mes plaies • Slaw Lun 27 Juil - 23:06

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My friends just looking for a call, they want to say hi. They wonder if the person they knew's still inside. Seems so simple, it's really so hard. I don't think I'm okay. It feels so good to say I don't think I'm okay and that's okay. Maybe I lost myself in the search of your acceptance but when…
Voilà, c'est dit. Le second qui le traite de sale con, il commence à avoir l'habitude et en même temps, il le mérite. Il a raison. C'est devenu un petit con mais au moins il ne se cache plus. Slaw encaisse, l'écoutant sans broncher cette fois. Qu'il vide son sac, qu'il dévoile ce qu'il garde pour lui depuis le départ. Qu'il prononce enfin ce qu'il pense de lui, de sa petite personne désagréable et pitoyable. Aucune émotion ne traverse le visage du musicien qui garde ses lèvres closes en acceptant les remontrances et les remarques de son ami. Il a raison, d'où son silence. Le seul obstacle qu'il a dans sa vie, c'est lui-même. Il se met des barrières seul, refusant l'aide des autres et se plaignant de son malheur. Il ne voit pas plus loin que le bout de son nez, encore moins les mains tendues pour le sortir de son trou. Slaw le sait, il en prend conscience de plus en plus mais bien trop tard pour réparer les pots cassés.

Il n'est pas heureux d'entendre les paroles de son ami, d'être traité de connard ou de savoir qu'il souffrait déjà depuis longtemps. Par sa faute ou celle d'un autre. Quelle importance. De toute façon le virtuose n'a jamais essayé de l'aider en retour et ce n'est pas maintenant qu'il le pourrait, pas avec cet échange houleux. Cet orage qui gronde et cette tempête qui ravage tout sur son passage, sans pitié. ça le tue d'entendre que son amitié est à sens unique quand ce n'est pas le cas mais le blond ne parvient pas à se rattraper. Il laisse les vents emporter les quelques décors qui tenaient encore debout. Au loin. Sans les retenir. Le coeur lourd et à regret.

Quel idiot. Un bel enfoiré. Il n'a pas su respecter les paroles du détective, sentant sa poigne se serrer sur sa gorge pendant qu'il écoute la peine de son ami se déverser au creux de ses oreilles. C'est mieux ainsi, se répète-t-il en pensant à son frère et au miracle qu'il pourrait faire pour le consoler. De toute façon, il n'est que de passage dans la vie de l'ébéniste. Un figurant. Un spectateur qui l'a pourri. Il lâche prise lui aussi, le laissant filer sans se mettre à pleurer ou le supplier de ne pas le faire. Il se force, prenant sur lui pour ne pas se fondre en excuse et en prétexte pour se faire pardonner. Seul, il pourra voir les efforts qu'il fait pour se battre. Sans que quiconque n'intervienne, même si c'est douloureux et stupide. Des conneries, exactement.

« Je ne te retiendrais pas non plus. C'est dit, il n'ajoute rien de plus. »

Slaw se doute qu'il va en souffrir lui-même, comme un abruti qui se mutile. Des cicatrices, c'est tout ce qu'il va garder de cette triste amitié qu'il n'aura pas su tenir. C'est de sa faute, il le sait mieux que quiconque... Et pourtant. Il ne fait rien pour la redorée, pour l'arranger et la mettre à neuve. Ses yeux se portent sur l'instrument, seul témoin de ce conflit. Doit-il la récupérer? Payer? La laisser ici et partir? Il se pince les lèvres, pris au dépourvu. Finalement il se reprend, portant un masque pour cacher ses propres émotions.

« Combien te dois-je pour Ambre? »

Après tout cela, il ne compte pas partir sans donner le prix voulu à l'ébéniste. Qu'il le dise et il lui refilera. Ambre est précieuse pour lui, même s'il est fâché avec la musique, il tint à la récupérer et à en faire bon usage.

« J'en prendrais soin. Elle, au moins. Car on ne peut pas en dire autant de son amitié. »

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Re: Je cicatrice mes plaies • Slaw Mar 28 Juil - 14:08

je cicatrice mes plaies ▬
slaw
Masque.

Il se mord la joue intérieure.

Lui est manifeste, ne pouvant camoufler son irascibilité. Car le jeune à balayer tous les mots énoncés avec un mutisme épatant et une insensibilité frôlant l’indécence. D’une ingratitude envers un être qui s’est offert de mille façons pour l’aider. Et de se faire rejeter ainsi.

Quelle misère.

Deux âmes pathétiques à l’amitié fracturée, d’un qui a essayé de souder avant de finalement s’écrouler. Sans main tendue, sans rien d’autre qui le chamboule et le fait soupirer d’exaspération. Ainsi soit-il, il n’est plus apte à répondre de quoi que ce soit dorénavant.


▬ Laisse tomber pour l’argent, ce n’était pas pour ce but là dès le départ.

Puisque le musicien ne l’avait même pas demandé au démarrage. La peine trahit ses traits, du peu de réaction après des mois acharnés pour cet instrument à la vision si singulière et personnalisée. Fortement déçu d’apercevoir que cela ne semble qu’être une formalité.

C’est cela. Un simple geste entre un réparateur et un client, c’est bien cette sensation qui le gagne en se dirigeant vers le violoncelle pour le ranger soigneusement dans une housse refaite également avec les noms inscrits sur le devant. Il ne soulève même pas ses prunelles vers son ami. Si encore peut-il l’appeler ainsi.


▬ Je vais te ramener. Je vais pas te laisser rentrer en bus ou je ne sais pas comment avec Ambre. Elle sera plus en sécurité dans ma voiture. Et j'ai l'habitude du trajet avec. Pour maintenant.

Et il la soulève comme il en a tant l’habitude, ses pas se dirigeant vers le véhicule pour l’insérer rapidement. Car l’ébéniste a fait de la place pour la rangée, s’y étant attendue dès réception du message sur la venue du cadet. Il n’a simplement pas prévu la tournure dramatique des événements.

Forger dans un mutisme irrité, il ouvre la portière et laisser le virtuose s’engouffrer tandis qu’il prend la place du côté conducteur. Vérifiant son téléphone, il papillonne des cils avant de soupirer silencieusement, puis démarre, connaissant la route par cœur.

▬ J’espère bien que tu en prendras soin. Et si un problème survient ou s’il faut remplacer les cordes, envoies-moi un SMS. Je viendrai les changer.

Comme à l’accoutumé. Hibiki est toujours venu à titre gratuit pour que Slaw puisse jouer de son instrument avec rapidité et sans se blesser. Sans demander un quelconque retour, le réalisant pour son ami.

Encore une chose qu’il a donné sans compter, sans se poser de questions.
Il clôt ses lèvres pour le reste du trajet, dialoguer ne sera d’aucune utilité de toute manière, parlant dans le vide depuis tant de temps. La fatigue, la tristesse se lit sur son visage en arrêtant la voiture sur les graviers. Sortant pour récupérer l’instrument jusqu’à l’entrée de la porte.

▬ Tu passeras le bonjour à la famille. Je dois retourner travailler.

Et de lever la main en guise de salutations.

De faire demi-tour.

Et de partir avec une lourdeur au cœur.

Mais résolu.
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Re: Je cicatrice mes plaies • Slaw Mar 28 Juil - 14:43

and that's okay
My friends just looking for a call, they want to say hi. They wonder if the person they knew's still inside. Seems so simple, it's really so hard. I don't think I'm okay. It feels so good to say I don't think I'm okay and that's okay. Maybe I lost myself in the search of your acceptance but when…
D'un point de vue externe, le musicien doit vraiment passer pour le pire des connards. Un ami qu'on ne voudrait pas rencontrer, ni apprendre à connaître. était-il ainsi par le passé ou l'est-il devenu récemment? Une personne toxique, comme l'a dit Jun. Quelqu'un qu'on n'a pas envie connaître, d'avoir dans sa vie. Il ne sait faire que du mal à son entourage, blessant coup après coup sans réaliser l'impact de son comportement. Si c'est le cas, autant arrêter les frais et libérer ceux qui ne méritent pas de souffrir de la sorte. Intérieurement, Slaw se fait violence pour ne pas tourner dans tous les sens comme une girouette prise dans une tempête de vent. S'il s'excuse, s'il se met à ramper, ça ne serait jamais pris au sérieux. Encore un prétexte pour mieux reculer ensuite. Il lâche l'affaire, se résignant à vouloir se sauver et conserver cette amitié qui les détruit tous les deux.

C'est vrai qu'il n'a jamais été question d'argent dès le départ. Slaw s'en rend compte, ils n'ont pas parlé prix ou quoi que ce soit d'autre car c'était la volonté de l'ébéniste. Encore une preuve de gentillesse qu'il vint de balayer injustement, brutalement. Aura-t-il seulement le coeur à toucher cet instrument sans penser à la douleur qu'il inflige à son aîné? Il craint que non. Son courage sera absent, l'abandonnant comme il le fait actuellement avec son vieil ami. Le violoncelle rangé dans un nouvel étui, Slaw les examine avec un pincement au coeur. ça fait mal. Il a mal. Il aimerait lui dire, être franc mais ça serait encore une excuse aux yeux de l'ébéniste. Une excuse qu'il ne voudrait pas croire, comme à chaque fois qu'il prononce ces quelques mots.

Si ce n'était pas avec Ambre, sûrement l'aurait-il laissé partir sans demander son reste. Le blond acquiesce, la gorge serrée. Il n'a pas le coeur de protester, de tenter une fuite anticipée pour ne pas subir un trajet silencieux et mortel, car ça va finir par le tuer. Les choses se seraient-elles déroulées ainsi s'il n'avait rien dit pour Jun? De toute façon, ce qui est fait ne peut être changé. Il a merdé, mettant certaines choses à plat qui restait trop longtemps sous silence. Il a parlé, ce qu'il ne voulait pas faire de base et maintenant il s'en mord les doigts.

De tout le trajet, le musicien n'a pas pipé mot. Il retombe dans son mutisme, écoeuré de cette tournure mais aussi blessée par ses propres actions. Jun a raison, il est toxique, il ne sait faire que du mal à son entourage. Hibiki est toujours aussi professionnel, même si désormais leurs échanges se résument à Ambre.

« Merci. Se contente-t-il de dire, simplement. »

S'il prononce un mot de plus, ce sera sa fin. Autant se taire, attendre et disparaître quand le moment est opportun. Quand la voiture est à l'arrêt et qu'il peut s'en extirper, laissant une part de lui en arrière. Devant sa porte, ses yeux restent fixés dessus tandis qu'il écoute les paroles du brun. Un bonjour à sa famille, rien de compliquer à faire. Slaw se tourne face à lui, tendant une légère esquisse qui ne donne rien de bon. Finalement il laisse le coin de ses lèvres retomber, ne se forçant pas à sourire quand il ne veut pas le faire.

« Je le ferais. Bon courage. »

Et il le laisse partir, sortir de sa vie. Les lèvres pincées et le coeur en miettes. Il ne sait plus comment agir avec les gens, se perdant lui-même au détour.

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