Garant sa voiture devant la maison de son ami, Kami attendit un instant avant de sortir, ayant un texto à envoyer. Sa femme. Soupirant, il tapa quelques mots sur le clavier de son portable, lui disant qu'il dînerait chez Josuke, qu'il rentrerait tard, qu'elle ne devait pas l'attendre. Il n'avait pas prévu de passer chez lui, mais son ami l'avait appelé, ayant besoin d'inspiration pour continuer son roman. Et Kami était en quelques sortes sa muse...
Les deux se connaissaient depuis l'arrivée de Jo à Neozone, dix ans plus tôt, et ils étaient rapidement devenus amis. En fait, Kami avait été une des rares personnes que l'autre avait acceptés, peut-être parce qu'il avait accepté de ne jamais le toucher et de ne jamais lui poser de questions sur sa vie à Londres. Il connaissait les bases de son passé, quelques souvenirs insignifiants, le nom de l'école où il avait étudié, le nom de son ami d'enfance, mais il avait bien senti qu'il ne fallait pas pousser plus loin. Lui demander s'il avait eu des relations amoureuses à Londres, demander les raisons du déménagement, ce genre de choses, était exclu, et Kami l'avait accepté.
Ayant reçu une réponse de sa femme qui disait l'attendre pour dormir, Kami rangea son téléphone en grimaçant, imaginant déjà ce qu'elle attendrait de lui le soir. Enceinte de quatre mois, son ventre n'était pas encore assez large pour les déranger et ses hormones étaient assez nombreuses pour augmenter sa libido.
Fortement. Et lui devait chaque fois fermer les yeux et imaginer un autre corps en-dessous de lui pour parvenir à satisfaire madame... Le visage de Slaw, la plupart du temps, ces traits si séduisants et ce corps si sensuel auquel il avait notamment pensé le soir de la conception de son second fils.
Soupirant, il s'efforça de chasser cette perspective de son esprit, frappant à la porte de chez Jo avec un sourire de façade. Quand l'autre lui ouvrit, Kami le salua d'un hochement de tête, sans plus avoir le réflexe de tendre la main, la joue ou de le toucher de n'importe quelle façon. Entrant dans la maison, il retira son manteau et ses chaussures.
Bonsoir. Tu vas bien ?Se dirigeant par réflexe dans la cuisine, Kami attrapa le gel hydroalcoolique pour s'en badigeonner les mains, ayant pris l'habitude de se désinfecter avant de toucher quoi que ce soit chez son ami. Josuke était un peu hypocondriaque sur les bords, aussi son ami faisait-il en sorte de le rassurer à chacune de ses visites. Se tournant ensuite vers lui, il l'interrogea du regard.
On commence de suite ? 
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