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Lost Souls
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Never let you wear chains ❈ My lovely FumiTwin

 :: RPS
Ishihara Akiharu
Evil artist devoted to creativity
Ishihara Akiharu
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Never let you wear chains ❈ My lovely FumiTwin Mer 4 Mar - 13:16


NEVER LET YOU WEAR CHAINS
Fumiya you already know it but I'll never let you marry someone that you don't love with all your heart and without a true passion. Father is trying to break our lives but we won't let him do as he wishes. It is his demands that we will smash to the ground. Together. As always we are one in the crime.
Sa chambre. La pièce qui lui était la plus personnelle de la maison, avant-même son atelier d'arts graphiques. Ici, il y avait une part de tout ce dont il était attaché. Une part de contes. Une part de romans. Une part de magazines sur le thème de l'art, de la mode, de l'opéra, même l'architecture, quelques-uns sur le cinéma. Une part de crayons de couleur, de feuilles de papier de toutes sortes, de pinceaux de tailles diverses, soigneusement entretenus et rangés dans leurs pochettes préservatrices. Les murs étaient harmonieusement décorés de motifs fins et complexes par endroit. Des motifs représentant des étoiles stellaires miniatures -il y avait même la constellation du Scorpion, le signe astrologique des jumeaux- ou de tailles moyennes, d'astres divers, de planètes mais aussi de fleurs, de cerfs, d'oiseaux, d'éléments représentant la nature. Certains collés à même la surface murale, d'autres tracés de la main habile et créative d'Akiharu. L'un de ces murs était entièrement bleu. Un bleu céleste, clair, avec quelque chose d'onirique dans ses pigments froids. Il n'y avait pas une seule salle où il se sentait davantage chez lui et en sécurité que dans le confortable cocon de sa chambre à coucher qui respirait son goût pour la fantaisie, la lumière et l'équilibre. Pratiquement personne n'avait le droit d'entrer ici à moins de n'être que de passage. C'était son sanctuaire. Si le rôle de confident pouvait être attribué à une unité d'habitation cloisonnée alors ce rôle d'honneur aurait été donné à cette pièce-là. Témoin architectural de ses peines, de ses joies, de ses colères, de ses amours, de ses fantasmes fantaisistes et de tout le reste.

Le jeune garçon ne possédait pas d'armoire. Sa penderie était une autre salle à elle seule, trois fois plus grande que sa "confidente". Manteaux, pulls, chemises, pantalons, chaussures, couvre-chefs, écharpes. Tout était classé. Par saison. Par textile. Par coloris quand c'était possible. Par forme pour ses possessions de cordonnerie. Ses bijoux, ses accessoires et ses parfums étaient également alignés dans ce vaste petit palais du sur-mesure. Quatre miroirs en hauteur séparaient les secteurs Hiver, Printemps, Été et Automne. Plus pratique qu'un large miroir unique tout au fond de la penderie qui l'obligerait à faire des aller-retours et lui ferait perdre un temps précieux entre chaque essayage.

Et dans cette fameuse penderie, cet après-midi là,
se produisit un déplorable accident.

SHRIIIIIK. PAF. Exclamation catastrophée... O.u.p.s. Le malheureux périodique d'environs 120 fines ailes plastifiées se déployait tristement sur le sol marbré tel un oiseau blessé qui venait de se faire cruellement estropié. Son aile manquante pendait entre l'index et le pouce droit d'Akiharu, témoignant d'une déchirure qui avait bifurqué en arc de cercle avant que la page ne fasse ses adieux précipités à son corps de papier. « Je suis navré, mon pauvre chéri... Réellement navré. » Une désolation qui aurait parfaitement pu s'adresser à son frère car il était davantage embarrassé pour Fumiya que pour le magazine numéro... 500 et des poussières qui reposait à ses pieds. Il n'y avait plus qu'à espérer que son jumeau n'accordait que peu d'importance à l'article recto-verso consacré à Isaac Newton. Un article qui avait eu le mérite d'accaparer l'attention d'Akiharu. Il s'agissait de la cinquième page d'une biographie apparemment très complète sur le grand savant. Rédigée par une plume qui amènerait n’importe quel féru de lecture à une soif de curiosité intriguée, il y avait même les imprimés de somptueux portraits du scientifique. Les parcours des grandes personnalités de l'Histoire étaient enrichissants à lire. Néanmoins, dans la main du Déchireur reposait un schéma mathématique sur le principe d'inertie auquel il avait à peine jeté un coup d’œil. Le récit du parcours professionnel ou/et personnel : oui. Les mathématiques brutes : non.

Haaa... Qu'allait-il faire, à présent ? Qu'allait-il dire à Fumi pour justifier cette regrettable petite bévue ? Bon, tant pis, il avait de  plus urgentes préoccupations. Ce problème secondaire se poserait à lui ultérieurement. Avec un peu de chance, Fumiya ne devait même pas avoir remarqué ce petit empreint et Akiharu aurait le temps de lui trouver un nouvel exemplaire avant que son jumeau ne s'aperçoive de cette disparition subite, ni vu ni connu. Vous avez dit boulette ? Où ça une boulette ? Il n'y a pas de boulette !

Pliant l'article en quatre pour le glisser dans la poche de son pantalon en lin, le "prince" ramassa le magazine scientifique de son jumeau et fit irruption dans sa chambre en refermant derrière lui les portes en bois d'acajou sculptées avec raffinement, peintes d'un blanc nuageux. Il cacherait le périodique parmi ses magazines d'art, ceux qui faisaient la même hauteur, en attendant de réparer sa bêtise. Parfois, la maladresse de Fumi' semblait lui déteindre dessus... et encore, ici le problème n'était qu'un malheureux lambeau de feuille aux couleurs d'un très célèbre physicien. Il arrivait à Akiharu de mettre le nez dans les revues et les livres de science de son jumeau. Ce n'était pas un secret. L'artiste n'était pas complètement fermé à cet univers, bien au contraire. N'aimait-il pas l'espace ? Ne s'intéressait-il pas au mouvement des planètes, à leurs curieux déplacements orbitaux ou à leurs atmosphères trop inhospitalières pour permettre à la vie d'y foisonner ? Neptune, la huitième planète du système solaire, toute parée de bleu, géante de glace, était sa grande favorite. Sa reine astrale.

Et puis, il était utile de garder ses portes ouvertes à la science pour rendre ses graphismes réalistes. Entre fidélité physique et illusionnisme magique.
- ... a-TCHOUM !!! Fichtre... Remarquable discrétion, je mérite au moins une palme de bronze. Pour le faufilage silencieux, nous repasserons le casting.
"Nous" étaient lui-même ainsi que le couloir entre les murs duquel s'était répercuté son éternuement au sortir de sa chambre. On aurait cru qu'il avait eu un mégaphone juste devant la bouche. Un mégaphone qui avait agi comme une alarme puisque dix secondes plus tard, la voix de Fumiya retentissait depuis l'entrée de son laboratoire pour lui demander, avec une inquiétude très perceptible dans la voix, s'il allait bien. Akiharu eut un rire discret.
- Oui, je vais bien, Fumi. Ne te fais pas de mouron inutile.
Aki était déjà tombé malade l'automne dernier, un très vilain rhume qui l'avait cloué au lit plus d'une interminable semaine durant. S'il avait été raisonnable, à ce moment-là, sa convalescence aurait été de sept jours tout au plus mais la crise de nerfs qui avait alors eue cours avec son père l'avait doublement affaibli... Résultat, il avait manquées deux semaines complètes de cours. Abominable.

La tête à Fumiya dépassait de l'entrebâillement de sa porte. Une vision tellement adorable qu'Akiharu lui en fit un bisou spontané sur la joue en arrivant à sa hauteur, lui prenant le menton entre pouce, index et majeur avec délicatesse, avant de baisser le ton pour que seul son jumeau l'entende.
- Je sors respirer l'air chaud du jardin. Pourras-tu me rejoindre lorsque tu auras terminées tes expériences de chimiste, s'il-te-plaît ? Il faut que nous reparlions de cette inconcevable histoire de fiançailles.
Sur ce, la graine d'artiste lança un regard appuyé à sa graine de scientifique. Parler des fiançailles de Fumiya et des siennes ? Non. Comploter pour tout faire capoter. Ainsi était le devoir qu'ils s'étaient communément donné. Une fois que Fumi lui eut répondu par l'affirmative, Akiharu s'en retourna en lançant un taquin « Je t'aime, petit-frère. » et rejoignit le jardin avec le bonheur chanceux de ne pas croiser une seule seconde la belle-maman sur son chemin de marbre et de gravier. Il n'avait pas spécialement l'intention de rester bien longuement à l'extérieur, c'était seulement pour prendre une bouffée d'air hivernal.
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Re: Never let you wear chains ❈ My lovely FumiTwin Dim 8 Mar - 17:33



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Ishihara Fumiya  ϟ  Ishihara Akiharu

Assis sur son tabouret, concentré sur son expérience, Fumi était en train de distiller une solution acide, tâchant de vider son esprit et de contrôler les tremblements de ses mains. Il ne voulait pas penser à cette fiancée que son père qui avait imposée ou à sa meilleure amie qui avait piqué une crise en apprenant la nouvelle. Jalouse, évidemment, mais le pauvre n’y était pour rien et, de toute façon, ne ressentirait pour elle jamais rien de plus qu’une amitié profonde. Pas d’amour pour ses mèches blondes et ses yeux qui le regardaient avec tendresse. Juste de la fraternité et de la pitié pour ses sentiments à jamais déçus. Il ne voulait pas non plus penser à Ame, l’amie de sa fiancée, cette jeune littéraire avec qui il s’était vite entendu. Quand les fiançailles seraient brisées, il ne les reverrait plus, ni l’une ni l’autre, et ce serait très bien ainsi.

L’annonce des fiançailles de Fumi fut le début d’une guerre froide entre lui et son père. Il n’avait pas crié, n’avait rien cassé, n’avait même pas riposté. Il n’avait rien dit, se contentant de regarder son paternel dans les yeux avec toute la haine dont il était capable, attendant d’être libre de partir pour s’enfermer dans sa chambre. Ce jour-là, même Akiharu n’avait pas reçu l’autorisation de le rejoindre, le plus âgé ayant eu un besoin inédit de solitude et de silence. Il ne voulait pas en parler, ne voulait pas que des mots rendent les choses encore plus réelles. Il avait juste voulu que tout s’arrête, que le temps se fige ou revienne en arrière. Que sa mère ne soit jamais morte…

Soupirant, le scientifique attrapa un tube à essai qu’il lança contre le mur, pour calmer sa frustration, pour évacuer sa colère, pour arrêter de penser à tout ça. Appuyant ses coudes sur sa paillasse, il enfouit son visage entre ses mains, désespéré. Même le repas foireux chez Sakura, quelques jours plus tôt, n’avait rien changé. Ils avaient passé la soirée à se jeter des piques et des insultes, mais les parents de sa fiancée avaient considéré que c’était normal, qu’ils allaient apprendre à se connaître et s’apprécier. Qu’ils finiraient par s’aimer. Restant immobile quelques minutes pour se calmer, Fumi releva la tête en entendant son frère éternuer. Se levant, il ouvrit la porte de son labo pour passer la tête dans le couloir.

Aki ? Ca va ?

Attendant que son frère apparaisse au coin du couloir pour croiser son regard, il afficha un sourire soulagé quand il lui répondit que ça allait. Aki avait toujours eu une petite santé, tombant malade au premier virus qui passait et restant au lit plusieurs jours pour un rhume des plus banals. Fumi, au contraire, avait hérité du système immunitaire de son père, certainement une des seules choses qu’il ait réussi à transmettre à un de ses fils. Laissant Aki embrasser sa joue, le plus âgé le regarda avec curiosité, devinant qu’il avait quelque chose à lui dire. Un sourire étira ses lèvres à la perspective d’une discussion à propos de ses fiançailles, impatient d’entendre les idées de son frère pour faire capoter ce plan foireux.

J’arrive dans une minute. Je t’aime aussi frangin.

Ayant levé les yeux à l’appellation de petit frère que lui avait attribuée le plus jeune, Fumi avait décidé de ne pas relever pour cette fois. Retournant à son labo, il nettoya les bris de verre avec précaution, réussissant à ne se couper qu’à un endroit, au centre de sa paume gauche. Grimaçant en sentant la piqûre du verre, il jeta les morceaux dans sa poubelle spéciale puis s’empara d’un pansement dans un tiroir et appuya un mouchoir sur sa plaie. Sortant finalement de son labo, il traversa la maison pour rejoindre son frère au jardin. Lui tendant le sparadrap, il ouvrit sa main vers le haut pour lui montrer sa coupure.

Tu m’aides ?

Une fois le pansement appliqué, Fumi alla s’asseoir sur un banc à l’ombre d’un cerisier en fleurs sans prendre la peine d’essuyer la terre qui s’y était déposé. Tant pis pour son pantalon en lin couleur crème choisi la veille au soir par son cadet. Son t-shirt blanc serait au moins épargné, sauf s’il décidait de s’allonger, mais pas encore tout de suite. Regardant Aki déblayer l’autre partie du banc pour s’y installer, le scientifique prit une inspiration tremblante, retirant ses chaussures pour enfouir ses orteils dans la pelouse, cherchant une zone chauffée par le soleil.

Si tu as des idées pour arrêter cette mascarade ridicule, je suis preneur. J’ai l’impression que Sakura et moi avons tout tenté mais nos parents ne voient que des chamailleries d’amoureux en devenir. L’amour commence par une dispute, qu’ils disent, ne voyant pas que nous ne serons jamais heureux ensemble.

Appuyant sa tête sur l’épaule de Aki, Fumiya ferma les yeux pour se reposer. Il avait l’impression que son cerveau tournait à plein régime depuis quelques semaines, qu’il se creusait les méninges pour rien. À chaque fois qu’il croyait avoir la solution, les parents réduisaient ses espoirs en miettes en leur trouvant des excuses aussi débile qu’invraisemblables. C’en était désespérant et ça le décourageait tellement qu’il était à deux doigts de céder. À quoi bon se battre pour une guerre perdue d’avance ?

Ishihara Akiharu
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Re: Never let you wear chains ❈ My lovely FumiTwin Mar 31 Mar - 13:52


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Fumiya you already know it but I'll never let you marry someone that you don't love with all your heart and without a true passion. Father is trying to break our lives but we won't let him do as he wishes. It is his demands that we will smash to the ground. Together. As always we are one in the crime.
Akiharu avait relevé le menton vers le ciel une fois à l'extérieur, respirant l'air du dehors avec un sentiment de paix grandement lié à la nature verdoyante qui l'entourait, quelques très fines mèches de ses cheveux châtains se courbant souplement en arrière. Un passage de sa main près de la poche de son pantalon lui indiqua qu'un coin de la feuille du périodique en dépassait... Il jeta alors un coup d’œil vers la maison pour vérifier que Fumiya n'arrivait pas et plia la page en plus petit pour mieux la cacher au fond du compartiment en textile.

Bientôt, des bruits de pas le firent se retourner vers son jumeau qui lui brandissait un sparadrap et levait à son intention une main en hauteur bien visible, coupable de s'être entaillé la paume gauche, faisant goutter un liquide carmin qui lui tachait sa peau claire. Eh bien, cette fois-ci, ils avaient tous deux une déchirure à déplorer... Habitué, tout ce que fit Akiharu pour montrer son vague désenchantement fut de pousser un petit soupir du nez, impatienté. Fut un temps, il lui aurait fait des remontrances face à sa maladresse qui avait le don de le blesser si sottement, comme si le disputer pour quelque chose qu'il ne contrôlait pas serait susceptible d'y changer quoi que ce soit. A présent, il ne le réprimandait que lorsque l'entaille lui semblait représenter une menace pour sa santé. Signifiait ? S'écorcher assez le genou pour avoir la rotule couverte de nectar écarlate était un bon exemple de ce qui représentait une menace à ses yeux protecteurs. Ici, la plaie était si superficielle que l'artiste passa l'éponge dessus sitôt le sparadrap soigneusement mis en place, sans le moindre faux pli. Ayant pris le temps de nettoyer un peu plus la coupure avec le mouchoir que Fumi' tenait encore à la main, avant de poser le pansement et de jeter la boule malmenée, rougie de sang ici ou là, dans une poubelle d'extérieure d'un simple lancer.
- Voilà, il n'y a plus rien.
Suivant son frère jusqu'au banc à l'ombre du cerisier en fleur, il l'observa s'asseoir nonchalamment sur le siège terreux avec une pincée de contrariété... Fumi... C'était bien la peine d'avoir farfouillé dans ses vêtements pour lui prévoir sa tenue du lendemain. Certes, Akiharu connaissait si bien la garde-robe de son frère qu'il avait créé ce simple et élégant assortiment crémeux de début de mois de mars en un tour de main mais tout de même ! Il était bon pour le pressing, à présent. Néanmoins, Akiharu ne broncha pas car il avait parfaitement conscience que son jumeau n'était pas dans son assiette ces temps derniers, une radicale baisse de moral fort justifiée. Père avait frappé avec la rudesse d'un roc de granit en leur annonçant les fiançailles imminentes de Fumiya. Il avait alors convoqué l'aîné dans le salon mais s'était-il réellement imaginé le voir apparaître, face à lui, seul ? Non. Akiharu l'avait spontanément accompagné, sans qu'ils n'aient eu besoin d'en convenir par les mots. Les jumeaux s'étaient assis côte à côte sur le canapé, le cadet avec son habituel port altier, fier, à la limite du défi, une jambe balancée par-dessus l'autre. Aki n'avait pas confiance, il avait des soupçons, ce pourquoi il était précisément là, avec lui. Tous dans la maisonnée savaient que l'épée de Damoclès s’abattrait bientôt sur le premier-né. Ça n'avait pas loupé...

Tout en dégageant la terre du banc à mains nues qu'il épousseta ensuite entre elles et en s'asseyant à côté de son frère, l'aspirant illustrateur se souvenait de la fureur qui lui avait prise. Fumiya était resté d'un calme olympien de façade tout au long du monologue de Mr Ishihara et c'était l'une des seules raisons pour lesquelles Aki s'était abstenu de crier in extremis sur leur père. Cela en plus du fait que... le nouveau-fiancé était aisément en proie à des migraines très tatillonnes et que le sujet abordé ici-bas sonnait comme une condamnation sans appel. Inutile d'en rajouter une couche. Pas maintenant. Fumiya était ensuite reparti dans sa chambre sans un mot, une haine incommensurable aux prunelles. Akiharu ne l'avait pas quitté des yeux jusqu'à ce que sa moitié ne disparaisse de son champ de vision. Après quoi, il avait fait volte-face vers le patriarche et les cris avaient surgis. Le jeune homme n'avait pas sortie de phrase, à son avis plate, vaine et sans impact, telle que "Vous n'avez aucun droit de décider de notre avenir conjugale à notre place !" ou "Je ne vous laisserai pas gâcher la vie de Fumiya ou la mienne ainsi !". A la place, il avait fait le moralisateur. Une de ses spécialités. Ne se privant aucunement de lui cracher bien des atrocités au faciès sans en regretter une seule formulation car elles n'étaient rien de moins que les messagères de la vérité.

Aki connaissait très bien le besoin de s'isoler, lui-même avait interdit Fumiya de lui tenir compagnie lorsqu'il avait ressenti l'impérieux empressement de retrouver sa solitude, à bien plus d'une reprise durant leur longue vie commune. Cela aurait été mesquin de sa part de lui en vouloir quand ce fut au tour de Fumi' de lui fermer sa porte. Alors l'artiste avait pris son mal et sa déception en patience, il s'était d'abord accolé le dos contre la porte close de son jumeau puis avait fini par se relever, aller se chercher un roman à lire et revenir s'adosser au mur. Histoire de ne pas basculer en arrière au cas où sa moitié brisée se décidait soudainement à lui ouvrir. Un cumulus d'un gris opaque et morose avait assombri le moral du dessinateur. Akiharu avait hésité à prendre le combiné du téléphone pour appeler Qiao Lan, le meilleur ami de Fumiya, qui le comprenait mieux que personne. En tout cas, il comprenait mieux sa passion pour la science qu'Akiharu ne saurait jamais le faire, ces deux scientifiques n'étaient pas fusionnels pour rien et ce n'était pas pour rien non plus qu'il avait ressenti une sordide jalousie à l'égard de l'ingénieur par le passé. Peut-être que l'étudiant en ingénierie aurait pu changer la donne et tenir compagnie à Fumi. Peut-être qu'il aurait pu le raisonner ou simplement le soutenir sans mot dire. Peut-être que... Soupir. L'illustrateur n'en savait rien, en fait. Si son propre jumeau ne lui ouvrait pas sa porte, l'ouvrirait-il pour lui ? Certainement pas, ce serait insensé. Voilà donc ce qui lui avait fait renoncer à son idée de rameuter le deuxième matheux à la maison. De toute évidence, ce dernier aurait voulu passer par la fenêtre du labo' et Aki n'en possédait pas la clé. La clé était enfermée dans la même pièce où se trouvait son propriétaire en ce moment-même. Echec et mat.

A présent, il observait les pieds de l'aîné, occupés à pianoter dans l'herbe coupée et chauffée par le soleil... Trouvant l'idée bonne, le cadet en fit de même. Ainsi se retrouvèrent-ils tous deux les pieds nus dans la pelouse, ce qui eut pour effet d'étirer un sourire délecté à Akiharu. La nature, il n'y avait rien de tel pour se revigorer. S'il se laissait aller, il s'allongerait sur le parterre délicieusement vert. Après leur conversation, il se peut qu'il se l'autorise. Son humeur n'y était pas encore.
- L'amour commence par une dispute ?
Il voyait où les Inoue voulaient en venir par-là mais c'était d'un ridicule affligeant dans leur cas. Posant la joue sur la tête de Fumiya, il prit également sa main dans la sienne pour entrelacer leurs doigts et caresser doucement son pouce, pensif.
- Et le désamour, par quelle démonstration affective ou non-affective commence-t-il, dans ce cas ? Père et mère se disputaient et ils ne se sont pas aimés une seule seconde, du début à la fin. Quand bien même leur quotidien n'était guère un désaccord permanent. L'amour n'est pas aussi simple à appréhender ou à "apprivoiser", c'est plus complexe que ça. Trop complexe, même, pour des formules mathématiques.
Il eut un petit sourire en coin un peu taquin à son adresse.
Et puis, sans vouloir te vexer Fumiya, je te soupçonne de ne pas avoir eue la capacité de te montrer réellement méprisable. J'aurais dû t'entraîner, t'aider à accomplir quelques exercices pratiques pour t'y préparer, ce n'est pas dans tes habitudes ou dans ton caractère de faire preuve de vilenie. Ça, c'est dans le mien.
A un autre que Fumiya, il aurait prononcées ces dernières syllabes avec un orgueil calculé. Montrant son vrai visage à son frère, il laissait transparaître avec clarté son amertume désabusée envers lui-même. Dans ses plus jeunes années cette vilenie était purement gamine, puérile, cruellement enfantine, volontairement capricieuse. Avec le temps, c'était devenu tout un système de défense et d'attaque face au monde, face à ceux qui ne l'acceptaient pas tel qu'il était et qui le critiquaient pour le tranchant impitoyable, vache, de sa personnalité. Il se protégeait également de ceux qui n'aimaient pas l'art et confondaient l'originalité avec la folie ou la débilité. Il se protégeait de ces gens qui faisaient partie de sa sphère sociale par la richesse de leur compte en banque et où il ne percevait aucun comparse en qui placer sa confiance. Tous des renards aux rires déments, des serpents aux sifflements insidieux, des fouines aux habiles petites pattes fourbes, des requins affamés aux sourires carnassiers, des mygales tisseuses de toiles mensongères et gluantes. A force de se rétracter sous son bouclier protecteur hérissé d'épines et de s'exprimer par une hostilité aiguisée comme la lame d'un rasoir, il n'arrivait plus à s'en départir. Sinon pour les bonnes causes et il n'y avait que sa famille pour savoir qu'il se traînerait dans la boue pour venir en aide à un animal blessé ou se planterait avec cette obstination légendaire sur la trajectoire d'une tronçonneuse pour empêcher la décapitation d'un arbre centenaire. La méchanceté était son arme première et lui servait tout autant de carapace impénétrable. Ce haïssable trait de caractère faisait partie intégrante de son identité. S'il en était démuni, il serait exposé à toute la moisissure de l’humanité. Et n'y survivrait pas...

Ainsi Ishihara Akiharu était et resterait une détestable langue de cobra jusqu'à son dernier souffle.
- Considères ces chamailleries comme une simple première étape, un échauffement pour ce qui va suivre. Le terrain est labouré, à nous de semer les graines de la discorde. Et si malgré tous les efforts que nous déploierons, notre Père persiste à souhaiter nous marier à de parfaites étrangères, soit. Il devra faire face à un chantage dont il me faut encore dessiner soigneusement les contours. J'ai bien l'intention de le manipuler s'il le faut puisqu'il ose nous traiter comme des... possessions à échanger contre des bénéfices.
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Re: Never let you wear chains ❈ My lovely FumiTwin

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