Revenir en haut Aller en bas
Lost Souls
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Not welcome into my house ❈ Li Qiao Lan

 :: RPS
Ishihara Akiharu
Evil artist devoted to creativity
Ishihara Akiharu
Avatar : Lee Daehwi (AB6IX)
Crédits : Me (avatar)
Messages : 198
Date d'inscription : 28/02/2020
Not welcome into my house ❈ Li Qiao Lan Sam 14 Mar - 10:51


NOT WELCOME INTO MY HOUSE
Your world is not mine, my world is not yours and it's the same thing about this house. Each time we meet each other too closely, the same scene is repeating. Do not stay here, do not come back between these walls and go far away from my sight ! Also, dont you dare to rob me my twin !
L'atelier d'Akiharu, tout comme sa chambre, était à l'étage mais les deux pièces ne se jouxtaient pas. En fait, son atelier était juste au-dessus du laboratoire de Fumiya qui, lui, se trouvait au rez-de-chaussée - ce qui permettait à certaines personnes d'entrer en toute clandestinité chez eux sans risquer une terrible chute depuis l'une des fenêtres du labo' à son jumeau. Ah, là, pour sûr, l'emplacement choisi pour installer tout son matériel de parfait chimiste était bien pratique ! -. Assis sur un humble tabouret de bois beige clair, devant son chevalet où reposait sa réalisation d'acrylique en cours, Akiharu avait un pied sur le sol, l'autre en appui sur une barre de son modeste siège et une main en l'air qui tenait un cutter à courte lame. Lequel perçait quelques trous stratégiques dans sa toile pour lui donner un effet grunge et usé... un peu loupé. Les petites coupures étaient un brin trop nettes pour rendre naturel et cela se voyait que les espaces entre chaque taillade étaient calculés. Trop réguliers, non-suffisamment aléatoires et imprévisibles. Technique à raviser et à améliorer. Avec un claquement de langue contrarié, l'artiste de 14 ans fixa sa peinture comme si elle avait fait exprès de le décevoir. Le professeur d'arts plastiques le lui disait au collège : ' Tu as un don réel pour le dessin et la peinture Akiharu, un excellent sens d'harmonisation des couleurs et de proportion des reliefs, un saisissant souci du réalisme pour ton âge et la touche de fantaisie que tu y appliques t'es propre mais tes méthodes sont encore trop maîtrisées et trop réfléchies. Si tu souhaites voir ton talent évoluer, apprends à relâcher ton besoin de contrôle.' Tseuh... Et de quel droit se permettait-il de le tutoyer, tout d'abord, hm ?? Agacé par cet échec, le garçon rétracta la lame de son cutter, le délaissa sur le rebord de son chevalet avant de se lever, retira ses lunettes de lecture et les posa sur le premier meuble qui passa à son niveau.

Un petit tour en dehors de la salle lui ferait du bien.

Le bout de ses ongles et de ses doigts étaient légèrement tachés de bordeaux, de pourpre, de turquoise ainsi que de vert pin. De la peinture séchée qui rendait son toucher désagréablement semblable à une feuille de papier mais s'il y avait des taches qu'il ne considérait pas comme de la saleté, c'étaient bien celles délaissées par ce liquide pigmentaire avec lequel il aimait tant donner de la couleur à ses œuvres sur toile. La main sur la poignée de sa porte, il l'avait à peine refermée lorsque des éclats de voix lui parvinrent du salon. La première, c'était celle de Fumi. La seconde... Il ne la reconnaissait pas. Pas d'ici. Néanmoins, il avait bien une idée sur l'identité de la personne -ou plutôt de l'intrus- qui se trouvait en bas avec son jumeau. Carrant la mâchoire et fronçant ses sourcils sombres, il s'avança dans le couloir jusqu'à la rambarde de l'escalier où il put apercevoir ce qu'il se passait sans se faire remarquer. Deux graines de scientifique étaient penchées au-dessus de la table sur un bric à brac de livres ouverts, de stylos bille bleu, noir, rouge, d'outils de mesure mathématique : équerre, règle, compas, calculatrice, etc... ; et de cahiers couverts d'écriture d'encre. Séance de devoir scolaire en duo, supposément. Pourtant, si Akiharu se souvenait bien, l'intrus était un lycéen - serait-il une graine de génie le violateur de domicile qui s'amusait à faire irruption chez autrui en passant par leurs fenêtres ? - Pas un collégien comme Fumiya. Ils ne pouvaient donc pas avoir les mêmes devoirs à réaliser mais, soit, qu'importe.

Un rictus de mépris sur le visage, il se détourna néanmoins pour descendre les marches et se diriger jusqu'à la cuisine sans faire mine de leur prêter attention ni à l'un ni à l'autre. Oh il ne snobait pas son jumeau, simplement le cadet avait pour habitude de passer son chemin lorsque l'aîné était entouré par de parfaits inconnus aux yeux  d'Akiharu qui n'était pas le moins du monde intéressé par la perspective d'en faire des connaissances à son tour. Aki se sentait très bien sans encombrant "ami" pour empiéter sur son temps libre et lui réclamer une précieuse attention qu'il n'aimait vouer qu'à ses passions. Sauf qu'en remarquant sa présence Fumiya l'interpella pour lui demander ce qu'il faisait... ce à quoi Akiharu se contenta de répondre qu'il allait se verser un verre de thé glacé, sans préciser qu'il en prendrait un au goût de litchi et sans même un regard en arrière. A son retour, une fois désaltéré, il avait un verre vide à la main et une bouteille de la boisson favorite de son jumeau dans l'autre. L'artiste avait remarqué que son frère n'avait encore rien pris à grignoter alors il lui versa un verre du liquide pour le poser sur un coin dégagé de la table, près de lui. Ce serait mieux que de ne rien avaler durant son dur labeur et ça lui rafraichirait les méninges. Pour l'autre dont il ne se souvenait même pas du prénom ? - quelque chose de chinois qu'il avait du mal à retenir malgré toutes les fois où Fumi' le lui avait répété - Évidemment, il ne lui avait rien apporté du tout.

Conseillant à son jumeau de manger quelque chose en accompagnement et lui laissant la bouteille pour qu'il puisse se resservir à loisir, il s'en fut avec un air de dédain réprobateur pour le bazar de l'amoureux d'ingénierie. Celui de Fumiya ne l'ennuyait pas autant, c'était le sien. Sauf que son nouvel ami scientifique n'étant pas le bienvenu ici, lui, il avait intérêt à ne pas trop s'étaler comme si cette table hors de prix lui appartenait.

Le garçon lui-même ? Aki ne lui avait pas même accordé un coup d’œil.
Royale ignorance.

☾✰☽

Une heure plus tard, il était installé dans un coin du jardin à lire un livre de conte lorsqu'il entendit du bruit du côté du labo' de Fumiya. Ah ! C'était le chinois, en train de s'évader par la fenêtre comme un voleur, encore une fois. Observant la scène depuis son poste, en partie caché par la végétation tel un chat en embuscade prêt à bondir sur un indésirable en pleine fugue, il attendit que son frère ait refermée sa vitre pour se redresser et se diriger droit sur l'étranger. Son livre abandonné sur le siège du banc, un marque-page dépassant de ses 52 pages.

Akiharu n'aimait ni toucher ni être touché par d'autres individus. Il avait l'habitude des contacts affectifs de son jumeau, des gifles rigides de son paternel, des griffes douloureuses de sa belle-mère, des poignes fermes comme un étau de son enseignant en self-defense et il acceptait tout juste les mains de ses professeurs particuliers en chant, danse et maintien qui étaient bien obligés de les utiliser pour réctifier ses postures. Mais c'était tout. Les étreintes de sa mère... étaient des souvenirs de plus en plus flous. Ainsi dût-il se faire violence pour intercepter le lycéen en l'attrapant soudainement par le bras pour le mener à l'écart sans préavis. Ses doigts, aux phalanges encore plus tachées de peinture sèche que tantôt - seuls bémols dans son allure autrement impeccable -, avaient refermée leur emprise comme des serres de rapace sur une proie. ' Bonne chance pour t'en défaire. ' Mais ce contact désagréable cessa dès qu'il l'eut emmené à quelques mètres de là, où Fumi ne risquait ni de les voir ni de les entendre.

Le tout jeune peintre aux cheveux noirs comme le Yin du Taiji fit face au garçon venu de Chine qui s'était immiscé dans leur vie depuis quelques mois, maintenant, et le toisa avec toute la condescendance, toute l'hostilité, dont il était capable.
- Toi ! Je t'avertis immédiatement : c'est la dernière fois que je veux te voir revenir dans cette maison avec tout ton bric-à-brac à l'épaule ! Ici, ce n'est pas la demeure de la charité où l'on peut entrer et sortir à loisir sans avoir à s'annoncer au propriétaire des lieux !
Son ton était agressif, coupant et acerbe. Limite semblable à un félin qui feule.
- Pour qui te prends-tu à faire irruption dans notre jardin et à rentrer chez nous par la fenêtre de la sorte ?! Un chat de gouttière à la recherche de son squat ? Notre résidence aurait-elle un air de refuge pour sans-abris ??
Dans son indignation en surdose de voltage, Akiharu ne laissa même pas à l'autre ado' le temps de respirer qu'il enchaîna sur une autre rafale de piques.
- Fumiya et toi vous fréquentez d'ors et déjà bien à votre gré à Neverland. Il y a également de nombreux endroits où vous avez les moyens de vous rencontrer en ville. D'ailleurs, pourquoi serait-ce constamment à toi de trainer tes baskets crasseuses ici ?
A vrai dire, si Fumi' avait déjà mis les pieds chez ce garçon, Aki n'en était pas au courant ou alors il aurait aisément pu passer ce malheureux détail dans le gouffre de ses oubliettes en y prêtant qu'une attention distraite et désintéressée lorsque son jumeau lui en avait parlé. Ce traîne-savate lui sortait par les yeux ! Et ce n'était pas sans raison.
code by bat'phanie
Li Qiao Lan
Lost In Wonderland
Li Qiao Lan
Avatar : Renjun (nct dream)
Crédits : Myself
Messages : 78
Date d'inscription : 28/02/2020
Re: Not welcome into my house ❈ Li Qiao Lan Jeu 19 Mar - 21:08


NOT WELCOME INTO MY HOUSE
Your world is not mine, my world is not yours and it's the same thing about this house. Each time we meet each other too closely, the same scene is repeating. Do not stay here, do not come back between these walls and go far away from my sight ! Also, dont you dare to rob me my twin !
Qu'il soit au collège ou au lycée, des devoirs, il en avait toujours et des tonnes. La différence entre lui et les autres élèves, c'est qu'il est assidu dans ses études. Le truc agaçant chez Qiao Lan, c'est qu'il fait ses devoirs en cours, en même temps qu'il écoute et prend des notes. C'est le genre de comportement agaçant dont les autres étudiants détestent, parce qu'eux galèrent à suivre ou à faire leurs devoirs. Pour le Chinois ce n'est pas un souci, son cerveau parvient à démêler ce beau bordel que représentent les études. Faut dire qu'il a la capacité de faire plusieurs choses à la fois sans s'emmêler les pinceaux et ça, ce n'est pas donné à tout le monde. Et encore, si ce n'était que ça... Mais le garçon est si renfermé sur lui-même, si silencieux et froid envers autrui, que quasiment personne ne l'approche. Les messes basses à son sujet ne l'atteignent plus, voire pas du tout. Que les autres le traitent d'ennuyant, de ringard ou de sale Chinois ne lui fait rien. Ils auraient autant de chances de pisser dans un violon que de blesser l'adolescent fermé à toutes ses bêtises. Le seul capable de faire sortir l'étranger de son cocon stratégiquement ficelé, se trouve être le seul qui est parvenu à entrer dedans sans se faire repousser. Disons qu'avec le temps et les rencontres, Lan l'a accepté plus facilement. Aujourd'hui, si Fumiya parvient à lui arracher un sourire ou quelques mots sympathiques, c'est uniquement parce que l'intéressé l'a désiré. Sans vouloir se mentir à lui-même, sa présence l'apaise et il trouve un élément réconfortant chez son cadet de quelques mois.

En parlant de Fumiya, celui-ci l'a invité chez lui pour faire leurs devoirs ensemble. Qiao Lan ayant un niveau supplémentaire à celui de son ami, peut l'aider si jamais il ne trouve pas les réponses à ses exercices. Ce sont tout de même deux matheux, donc en dehors d'eux-même, personne n'est susceptible de parvenir à les aider. Lan est même plutôt en avance sur son programme, tout cela parce qu'il étudie sans arrêt et surtout sans se forcer. Le nez dans ses cahiers, c'est à peine s'il fait attention au désordre sur la table où se sont installés les deux garçons. Fumiya s'occupe de ses devoirs, tandis que le plus vieux se préoccupe des siens. En vérité, il est surtout en train de remplir les exercices d'un devoir de seconde année. Son propre programme l'ennui, comme s'il en avait fait cent fois le tour avant de revenir dessus, las. Avec les autres, il n'avance pas, alors qu'avec lui-même il peut aller très loin. Bien au-delà des recommandations de ses professeurs soucieux de son niveau et de son intérêt pour le programme en cours.

Un stylo rouge entre les lèvres, Qiao Lan relève ses yeux vers le nouvel arrivant quand sa présence est annoncée par son ami. Son frère? Quelle importance. L'étudiant ramène ses iris sur ses feuilles déjà bien remplies, toujours son stylo coincé dans sa bouche. Il ne se soucie pas des membres de la famille Ishihara, les saluant brièvement quand il croise les parents. Par politesse, parce que ses propres parents lui ont appris à dire bonjour aux adultes, mais il n'en fait pas autant avec la copie de son meilleur ami. Quand l'autre revient, c'est uniquement pour se coller à son frère et ne prêter aucune attention à son invité. Tant mieux, il ne comptait pas lui adresser la parole, ni jouer un rôle qu'il n'apprécie pas. Si l'un ne regarde pas l'autre, c'est aussi le cas dans le sens inverse. Lan n'a accordé aucun regard à ce petit vaniteux, faisant comme si Fumiya était le seul ici présent. Fumiya et ses fiches d'exercices.

☾✰☽

Son temps d'étudier venait de se terminer pour l'ingénieur en herbe. Encore une fois, il avait fait bien plus qu'il n'aurait dû, attirant l'attention de son ami sur son intérêt pour les mathématiques et pour sa manie d'aller trop loin. D'ici la fin du lycée, il en saurait bien plus sur le programme universitaire que les étudiants eux-mêmes. Peut-être n'a-t-il pas besoin d'école pour s'en sortir, même si un diplôme officiel vaut mieux qu'un niveau officieux. Il ne peut rien prouver sans un papier qui l'indique, malheureux. Après avoir dit au revoir à Fumiya, le brun s'est glissé par la fenêtre de son laboratoire pour atterrir les deux pieds dans l'herbe bien entretenue de son jardin. Ni vu, ni connu, comme dirait son ami. C'est une mauvaise habitude qu'il a pris depuis que son cadet a compris qu'il n'était pas très à l'aise avec la porte d'entrée. Dire bonjour, s'incliner, entamer une discussion de courtoisie, faire le bon ami devant les parents, très peu pour lui. Il préfère encore s'écorcher les mains ou les genoux sur le rebord de l'encadrement de la fenêtre.

Plus proche de la sortie que de la fenêtre, une ombre vient subitement interférer dans sa fuite. Une teigne, pas plus haut que trois pommes -ni plus haut que lui-même d'ailleurs-, qui vient l'attraper par le bras. Qiao Lan tilte légèrement à ce contact, fronçant les sourcils en fixant les doigts fins le retenant contre son gré et l'entraînant à part. Que lui veut-il? Une heure plus tôt il n'accordait aucune attention à sa présence et maintenant il l'attaque? Lan retient un soupir, laissant le plus jeune le traîner dans un coin reculé où personne ne pourrait les entendre. Ce regard, il ne l'aime pas. Le brun ne fera aucun commentaire sur ses yeux de rapace, mais il n'en pense pas moins.

Les hostilités sont lancées. La vipère crache son venin sur sa proie, cherchant sûrement à l'effrayer ou à l'atteindre d'une quelconque façon. Obligé de l'écouter, Qiao Lan ne peut faire autrement qu'accuser le coup. Chat de gouttière? Sans-abri? Il devrait tenir un bloc-notes avec toutes les comparaisons de cet importun. Blablabla. C'est tout ce qu'il entend. Du vent, beaucoup de vent, telle une tempête qui se déchaîne dans ses oreilles.

« T'as fini? » Lâche-t-il brusquement, d'une voix cinglante et indifférente. »

Lan ne compte pas s'étaler sur sa vie privée, ni dire qu'il vit dans une famille d'accueil depuis plusieurs mois et que de ce fait, il ne peut pas inviter Fumiya chez lui. Il aimerait bien, pour changer un peu la donne, mais ce n'est pas sa maison.

« Je doute que tu connaisses le sens de la charité. Qu'il ajoute, neutre. Ni de la courtoisie. Rajoute-t-il, sans ciller. Et il ne me semble pas que tu sois le propriétaire majeur de ces lieux. »

code by bat'phanie
Ishihara Akiharu
Evil artist devoted to creativity
Ishihara Akiharu
Avatar : Lee Daehwi (AB6IX)
Crédits : Me (avatar)
Messages : 198
Date d'inscription : 28/02/2020
Re: Not welcome into my house ❈ Li Qiao Lan Mar 31 Mar - 14:00


NOT WELCOME INTO MY HOUSE
Your world is not mine, my world is not yours and it's the same thing about this house. Each time we meet each other too closely, the same scene is repeating. Do not stay here, do not come back between these walls and go far away from my sight ! Also, dont you dare to rob me my twin !
Ce n'était pas la première fois qu'Akiharu provoquait ce garçon. En revanche, c'était la première fois qu'il se montrait à ce point acerbe envers lui. D'ordinaire, il se contentait de lui lancer des piques immatures au détour d'un couloir à Neverland ou d'une visite express au laboratoire de Fumiya. Des remarques d'une bassesse éhontée, mesquines, et d'une nature purement méchante qui visaient à blesser l'intrus... sans que, néanmoins, celui-ci ne semble jamais en être atteint une seule milliseconde. Comme mystérieusement imperméable à tout ce qui heurtait habituellement l'humain dans son intégrité. Ces remontrances guère constamment justifiées sonnaient comme : il est encore là ton arpenteur des rues ? N'a-t-il donc nulle part ailleurs où semer tous ses détritus mécaniques ? ; Tu devrais au moins prendre la peine d'aplatir tes épis, cela donnerait l'illusion que tu te coiffes en sortant du lit. Mais peut-être n'as-tu pas les moyens de t'offrir ne serait-ce qu'un peigne ? ; Ça ouvre à peine la bouche pour marmonner quelques mots et ça passe au lycée avec un an d'avance ? Les critères de passage en niveau supérieur se sont relâchés, visiblement. ; Les ingénieurs... tous des prétentieux tellement drogués par les chiffres et le calcul qu'ils se persuadent d'avoir un raisonnement infaillible et ne voient plus quand ils ont tort ; A force de se vêtir dans les friperies, il ressemble à un vieux patchwork usagé et effilé ton... 'meilleur ami' -en s'adressant à Fumiya devant le principal concerné- ; etc... Les friperies représentaient les décharges de la mode pour le peintre vaniteux. Il traitait le lycéen de débile écervelé incapable de prononcer une phrase raisonnée et cohérente, de frimeur qui se prenait pour un intellectuel alors qu'il ne connaissait même pas la définition du terme Réflexion, de faux-matheux qui se donnait juste un genre en étalant ses livres remplis de formules de calcul en tous genres au vu et au su de tous, de clochard qui s'habillait avec la première chose qui lui atterrissait sous la main, ce qui revenait à se contenter de se mettre un sac poubelle en forme de jean, de t-shirt de geek et de veste négligée sur le dos pour Akiharu.

Tout était bon pour dénigrer l'étranger sans en perdre son langage soutenu. Quand bien même ces accusations pouvaient être... creuses, ridicules, incorrectes sinon vraies mais si bien assumées que sa provocation en était réduite à l'état de Nul.

Présentement, Aki l'écoutait avec les mâchoires de l'agacement. Fermées à s'en pincer finement les lèvres qui n'en devenaient plus qu'un trait uni d'indignation. Ses paupières, elles, se plissaient sous de continuels signaux d'avertissement corporel. Il surveillait, attendait les renvois piquants comme des débris de stalactites rocheux qui volent pour tenter de blesser son égo ou sa sensibilité, se préparait à renvoyer l'eau fumante en train de bouillir dans son récipient crânien pour ébouillanter par voie orale celui-là même qu'il venait de provoquer verbalement et qui allait lui rugir furieusement au faciès en guise de -légitime ?- retour défensif d'après ses auto-expectations. Sauf que la réponse ne vint pas telle qu'il l'avait cru. Elle fut même plus pertinente que prévue. Concis mais véridique, sa cible était allée à l'essentiel sans plus de tergiversation. Non mais c'était tout ? Il venait de lui déblatérer plus d'une bonne centaine de mots exprès pour le toucher derrière la cage thoracique et lui ôter toute envie de revenir mettre les pieds dans sa maison mais lui, il lui en ripostait... à peine plus d'une trentaine complètement dénués de nuances coléreuses ou humiliées ? Mis à part le cinglant et la brusquerie éphémères de sa première réplique. Ce scientifique se fichait comme d'une guigne de ses ressentiments, c'en devenait offensant... L'aspirant illustrateur était tombé sur bien plus réactifs à ses vives attaques par le passé. Là, c'était à peine s'il lui renvoyait ses assauts vocaux, avec une neutralité parfaite qui n'en était que plus irritante.
- Non, je n'ai pas terminé ! persifla-t-il.
Le petit bourgeois observait l'ingénieur en herbe comme s'il cherchait ses faiblesses, une faille quelque part dans sa coquille rêche où il pourrait rentrer ses ongles pointus et avoir sa chair au vif. Il cherchait comme si ces fêlures pouvaient être visibles sur ses vêtements et qu'il les avait seulement manquées, passant à côté par pure négligence. Elles devaient être là, cachées quelque part, assez fines pour n'être aperçues, assez peu nombreuses peut-être pour qu'il ne puisse les discerner avec facilité, mais ? Ce lycéen en avait indubitablement. Tout être humain en était doté. Il fallait juste en trouver les traces.
- La charité, c'est très peu pour moi, en effet. La courtoisie, il est certain que ce n'est pas avec toi que j'en userai. Bien qu'il soit déjà fort courtois de ma part de... "tolérer" ta présence en ces lieux.
Akiharu non plus n'était pas particulièrement atteint par la répartie de son interlocuteur, pour l'instant, ce qui l'agaçait réellement c'était son je-m'en-foutisme notoire. Ce voyou avait dit des choses authentiques, basées sur des faits indiscutables que le collégien ne perdrait pas son temps à nier vainement. Quoique le chinois se trompait pour la courtoisie puisque le jeune artiste de 14 ans la maniait avec sournoiserie et duperie auprès de sa belle-mère, de son père et de toute gens de la haute envers qui il n'accordait pas sa confiance. Cependant qui était-il pour lui rappeler ses manquements à la courtoisie, cet espèce de lémurien bordélique et grimpeur de vitre ? Un jour, ce serait leurs portes qu'il se mettrait à escalader comme une pente montagneuse abrupte et raide ! Akiharu ne serait presque pas surpris de finir par le retrouver sur leur toiture et s'il n'arrivait pas à redescendre, eh bien, bien fait pour lui ! Il mourrait bêtement de faim et de soif sous les rayons solaires tropicaux d'Eastland -jusqu'à ce que Fumiya ne le sauve généreusement de la famine et de la déshydratation, par élan d'humanité et surtout de fichue amitié-.
- Quelle perspicacité remarquable. Son sarcasme émanait des effluves perceptibles à des kilomètres. Le propriétaire majeur des lieux c'est mon père et il n'apprécierait précisément pas de savoir que tu entres chez lui à la manière d'un voleur.
En réalité, tant que le scientifique ne cassait et ne dérobait rien, Mr Ishihara ne ferait pas un si grand cas de savoir que le meilleur ami de son fils n'utilisait pas les moyens exigés par la bienséance pour faire irruption dans sa demeure. Il avait d'autres indésirables à cravacher qu'un jeune adolescent mal éduqué. Quand bien même ce malotru préférait se comporter tel un Peter Pan qui a été coupé du monde réel depuis une éternité à privilégier l'accès par une ouverture carrée d'un mètre de hauteur plutôt que de franchir les portes comme quelqu'un d'un minimum civilisé. C'était Akiharu le premier à désapprouver cet inconnu chez eux. Lui, qui était outré par ses manières de hors-la-loi. Lui, qui en était dérangé. Lui, qui s'en sentait menacé. Lui, qui s'insurgeait pour des bagatelles. Lui, qui détestait le voir si proche de Fumi.
- Si tu n'étais pas le meilleur ami de mon jumeau, j'aurais fait en sorte que tu ne puisses plus revenir ici. Je t'aurais fait passer pour un casseur de verre et de porcelaine. Un voleur de bijoux de valeur ou d'engins high tech. Dès lors tu n'aurais plus eu aucun droit de remettre les pieds chez nous.
Du bluff. Du vent again, pour l'intimider, le dissuader. Il n'emploierait jamais des moyens aussi extrêmes pour des raisons si faibles et sans réelle consistance. En fait, s'il n'y avait pas ce lien fusionnel qui le liait à Fumiya, il ne se montrerait même pas aussi mauvais avec lui. Pas au point de lui chercher toutes ces noises, de vouloir le chasser si injustement de leur résidence familiale. La faute de l'ingénieur, c'était qu'il apportait quelque chose de nouveau et de particulier à son chimiste de jumeau, que l'illustrateur ne pouvait pas concurrencer. Akiharu était piégé par sa déraisonnable jalousie fraternelle et, le pire, c'était qu'il savait qu'il ne devait pas l'écouter car elle était étouffante pour tout le monde.

Lui, le premier.
code by bat'phanie
Li Qiao Lan
Lost In Wonderland
Li Qiao Lan
Avatar : Renjun (nct dream)
Crédits : Myself
Messages : 78
Date d'inscription : 28/02/2020
Re: Not welcome into my house ❈ Li Qiao Lan Mar 14 Avr - 0:07


NOT WELCOME INTO MY HOUSE
Your world is not mine, my world is not yours and it's the same thing about this house. Each time we meet each other too closely, the same scene is repeating. Do not stay here, do not come back between these walls and go far away from my sight ! Also, dont you dare to rob me my twin !
Cela fait une éternité que l'ingénieur a cessé d'écouter les murmures dans les couloirs ou les paroles de ses petits camarades. Déjà en étant enfant, il ne se mêlait jamais aux autres pour des raisons qui échappent à tout le monde. Ce n'est qu'un profond désintérêt qui s'observe chez ce gosse indifférent à son entourage et seulement fasciné par ses petites expériences. L'être humain n'a rien à se faire admirer à ses yeux, ils sont futiles et égoïstes, ne représente qu'un danger pour la terre et la nature s'en porterait mieux sans. Qiao Lan ne se met pas à part, il sait qu'il est humain lui aussi et qu'il représente le même danger pour son environnement mais ce n'est pas pour autant qu'il va faire copain-copain avec les autres enfants. Parler l'ennuie, se faire des amis l'ennuie, faire semblant l'ennuie. Il n'y a vraiment que Fumiya pour lui donner cette sensation de zenitude, d'acceptation et de sérénité qu'il ne trouve chez personne d'autre. Fumiya est particulier, sans savoir dire pourquoi au juste. Alors les commentaires désobligeants du frère de son meilleur ami ne l'atteignent pas des masses, même pas du tout. Disons qu'il a pris l'habitude de l'entendre se plaindre dès qu'il le remarque, dès que leurs regards se croisent pour mieux s'ignorer ensuite. Lan se moque de la présence de son cadet, de ses états d'âme et de tout ce qu'il a lui dire pour faire passer des messages subliminaux. Au pire, il s'arrêtera bien un jour de brasser inutilement l'air en espérant le chasser de sa demeure.

à force de subir le comportement immature de son vis-à-vis quant à la façon de rentrer dans sa propre maison ou peu importe ce qu'il lui reproche, le châtain se permet d'ouvrir la bouche pour le remettre au possible à sa petite place. Qui est-il pour le juger ou lui dire quoi faire? Il ne se souvient pas qu'Akiharu puisse être son père ou sa mère, ni aucun membre de sa famille pour lui dicter sa conduite. Monsieur peut bien s'en sentir vexé ou afficher une tête contrariée, l'autre ne reviendra pas sur ses paroles. Il l'a dit et il le pense. Le Chinois en dit peu mais c'est suffisant pour répondre à l'autre et rabattre un temps son caquet de pipelette. Il est fatigué. Fatigué de devoir le supporter à nouveau même quand il cherche à s'en aller. Fatigué d'encaisser ses remarques de sale gamin pourri gâté et jalousie d'une simple amitié. Fatigué de voir ce visage aux traits railleurs et inquisiteurs. Lan n'a pas besoin de citer un roman pour se faire comprendre, il en est venu à l'essentiel en réclamant la paix et le silence. S'il pouvait le laisser partir sans essayer de le retenir davantage, ça sera vraiment bien pour les deux.

Il n'a pas terminé, génial. Ses yeux roulent de lassitude, se levant un instant au ciel avant de se reposer sur la silhouette fine du jeune homme face à lui. Qu'est-ce qu'il peut bien ajouter de plus pour lui casser les oreilles? Lan se prépare à tout mais surtout à faire comme s'il n'avait rien entendu. Sa réponse était juste, charité n'a pas de grande importance pour l'artiste et il ose parler de celle-ci sans connaître la définition exacte de ce mot. La charité qui peut séparer deux mondes, du riche donnant au pauvre et du pauvre recevant du riche. Ou tout simplement d'une personne bienveillante à une autre dans le besoin. Donc rien à voir avec ce garçon imbu de sa petite personne à la bouche toujours grande ouverte.

« Je ne viens pas pour toi. Fit-il remarquer en parlant de tolérance. »

Qu'Akiharu ne le tolère pas en ces lieux lui passe au-dessus de la tête. S'il vient ici, c'est pour voir Fumiya. N'ayant pas les moyens de l'inviter chez lui, dans cette famille qui l'accueille, Lan fait donc avec cette seule solution de squatter chez son cadet. Ce n'est donc pas non plus pour leurs parents, ni pour le voir à lui. Quel intérêt de passer par la porte, dans ce cas-là? Pour faire bonne figure et donner l'illusion d'un bon garçon? Encore une fois, il s'en fiche de l'image qu'il renvoie aux autres ou de ce qu'ils pourraient penser à son sujet. ça ne l'empêchera pas de dormir ce soir, ni de continuer à vivre demain. D'un haussement d'épaules, le garçon fit comprendre à son interlocuteur qu'il se moque de savoir qui est le propriétaire des lieux et si ce dernier le mettrait à la porte en apprenant ses mauvaises manières. Au pire Fumiya trouvera un autre moyen de le faire venir chez lui sans être repéré ou que sait-il d'autre. De toute façon, le plus vieux n'est pas décidé à capituler devant l'artiste, ni à s'écraser vulgairement devant lui sous prétexte que c'est sa maison, donc son terrain de chasse.

« Je ne suis pas un voleur. Il peut le traiter de tout, mais pas de ça. Il ne fait rien de mal à passer par une fenêtre pour venir voir son meilleur ami, donc il refuse d'être ainsi comparé à ce genre de délinquant. Ce qui te dérange en réalité, c'est que ton frère soit proche de moi. »

Sa façon de toujours ramener les choses à ce dernier comme si c'était l'unique excuse à son débordement. Si Fumiya n'était pas là, si ce n'était pas son meilleur ami, alors il le chasserait de la pointe d'une fourche en hurlant au crime ou au bûcher. ça en devient presque déroutant et accablant, de subir un tel traitement quand ses visites n'ont rien de nocif. Akiharu voit le mal où il a envie de le voir juste par jalousie, juste pour l'éloigner de son jumeau et Lan ne le cautionne pas. Celui-ci ne va pas demander son reste, ni la permission de partir. Il n'a qu'à se dégager de l'emprise de l'illustrateur et reprendre sa route vers la sortie en continuant de se fermer à toutes attaques verbales de sa part. Son venin ne peut l'atteindre car il en connaît le remède et que ce dernier coule dans ses veines depuis une éternité.

code by bat'phanie
Ishihara Akiharu
Evil artist devoted to creativity
Ishihara Akiharu
Avatar : Lee Daehwi (AB6IX)
Crédits : Me (avatar)
Messages : 198
Date d'inscription : 28/02/2020
Re: Not welcome into my house ❈ Li Qiao Lan Dim 26 Avr - 15:01


NOT WELCOME INTO MY HOUSE
Your world is not mine, my world is not yours and it's the same thing about this house. Each time we meet each other too closely, the same scene is repeating. Do not stay here, do not come back between these walls and go far away from my sight ! Also, dont you dare to rob me my twin !
Avant même que les jumeaux ne perdent leur mère, Akiharu était déjà seul à cette époque mais d'une manière bien moindre qu'aujourd'hui. Il l'avait elle. Il l'avait lui. Et il les avait eux, ces quelques amis qui ne faisaient pas tous partie de sa caste. L'enfant avait alors moins de 8 ans. Il avait déjà un caractère pourri gâté, malicieux, espiègle et égoïste mais pas autant qu'en ce présent où il se faisait orphelin de l'une des deux uniques personnes à l'aimer ou l'avoir aimé sincèrement. Quand Mme Seri Ishihara était encore en vie, elle lui apprenait ce qu'était la bienveillance et la bonté. C'est elle qui lui a appris à aimer la nature et à voir les animaux comme des êtres pures et vulnérables face à l'homme, des êtres dont il fallait prendre soin et qu'il ne fallait pas maltraiter. C'était aussi grâce à elle qu'il ne traitait pas avec autant de dédain les personnes censées être de classe sociale inférieure à la sienne. Il se pavanait, il était fier d'être né chez les riches et le montrait ostensiblement mais cela n'interdisait pas les moyens ou même les pauvres à faire partie de ses jeux. En particulier lorsqu'ils montraient l'envie de s'y joindre. Évidemment, en groupe, c'était Akiharu qui commandait. Il décidait du rôle de chacun, qui ferait quoi, qui se placerait où, déjà doté d'une imagination débordante à en faire pâlir d'envie Léonard de Vinci. Un jour il râlait et se faisait blessant comme de l'acide quand on exécutait mal ses directives. L'autre jour il avait la patience d'expliquer le plus précisément possible comment s'y prendre. Parfois prince tyrannique. Parfois professeur impliqué. On ne savait pas toujours bien sur quel pied danser avec lui. Peut-être parce qu'au fond, lui-même ne savait pas bien quelle image de sa personne il souhaitait faire ressortir au grand jour ni quelle attitude adopter face à une situation donnée à laquelle il fallait réagir avec vivacité, sans attendre, sans perdre de temps. Certains de ces amis n'étaient que des gens de passage, ils changeaient sans cesse, avaient rarement les mêmes visages. Rencontres de croisière sur un des paquebots de son père, promeneurs dans le parc du quartier, connaissances d'une des rares réceptions où les tout jeunes jumeaux étaient autorisés à participer, etc... Les autres il les voyait à l'école, les invitait à la maison à quelques occasions pour les inclure dans des activités partagées avec Fumiya et ses amis à lui. On s'amusait, on protestait contre l'autorité du cadet, on pleurait de rire ou de chagrin sous ses farces. Puis subitement, quand tout a basculé, il a tourné le dos à tout. Ces liens éphémères, ces enfantillages ridicules, ces chamailleries épuisantes. La coupure fut nette. Beaucoup fut perdu.

Dès lors, il ne lui restait plus que Fumiya. 'C'est juste toi et moi maintenant...' lui avait dit son jumeau le soir où ils avaient perdue leur étoile guide. Personne d'autre ne lui manquait aussi cruellement que leur mère. Tout le reste, tout ce qui n'avait pas de rapport avec ces deux êtres chers, Akiharu s'en fichait éperdument. L'âme de l'artiste était détruite pour le restant de sa vie. S'il n'avait pas un coeur si sensible, facile à briser, à tordre, à taillader... son caractère aurait pu se forger différemment. Or, cette impitoyable et profonde fêlure l'avait fait sombrer. L'irruption de la marâtre n'avait rien fait pour l'arranger. Son seul repère tangible, dernière source de bien-être et de réconfort : c'était Fumi. L'amour qu'il ne pouvait plus donner à leur mère, il le donnait à son jumeau. L'attention qu'il ne pouvait plus donner à leur mère, il la donnait à son jumeau. Aki s'était accroché à Fumi' plus obstinément qu'à une bouée de sauvetage. S'il le perdait, lui aussi, il ne serait pas seulement complètement seul. Il serait également défait de la dernière personne qui le comprenait et qui l'aimait inconditionnellement malgré tous ses monstrueux défauts. Le cadet en mourrait définitivement de l'intérieur. Fumiya, il voulait le protéger. Fumiya, il voulait prendre soin de lui. Fumiya, il n'aimait pas le partager mais y était bien obligé. Sauf que cet ingénieur, là, il prenait trop de place et s'accaparait une part trop grande de l'affection de son aîné. Alors, oui, Akiharu était jaloux et n'acceptait pas cette réalité parfaitement imprévue dans son planning. Comment avait-il osé s'imposer à l'encre indélébile sur leur agenda, celui-là ?! Allait-il finir par effacer son fichu traçage de là, oui ?! Apparemment... Son vœu n'était pas prêt d'être exaucé. « Je ne viens pas pour toi. » Une remarque accueillie par un claquement de langue agacé.
- Non, tu viens pour Fumiya. gronda-t-il. Sauf qu'il n'y a que lui qui t'accepte dans cette maison où tu n'as pas ta place et où tu ne l'auras jamais. Incessamment il cherche la faille qui blessera l'étudiant en ingénierie. Le point sensible qui lui fera du mal et le dissuadera de revenir. C'est pour ça que tu ne resteras pas. Tu ne fais que passer. Ici, comme dans la vie de Fumiya. Éphémère amitié qui n'aura qu'une courte durée. Il t'oubliera et tu n'auras plus aucune importance pour lui. Sinon pas davantage qu'un écrou rouillé, érodé, ripé, bon à jeter. Une burette cassée qui ne lui est plus d'aucune utilité. Epargne-toi donc un peu de souffrance et pars, dès maintenant.
Alors que lui, Akiharu, son jumeau, son double, sa moitié, sa paire inégalable, il en aurait une éternelle. Le chinois ne faisait pas le poids face à lui. Personne n'avait jamais fait le poids face à lui et ça ne démarrerait pas avec cet intrus. Eux, c'était une histoire de sang, de biologie, d'hérédité naturelle. Lui, là, qu'était-ce ? La science. Un domaine passionnel, une discipline intellectuelle. Rien de plus. Comment aurait-il pu concurrencer un lien aussi fort ? Ils n'étaient même pas addict de la même branche d'étude tous les deux, entre chimie et ingénierie, le fossé était large. L'un comptait soigner des maladies, l'autre fabriquer des robots. Peuh. On ne pouvait pas faire plus divergent ~ Leur amitié vivait peut-être une sorte de pic ces derniers mois mais d'ici peu elle régresserait et perdrait toute signification. Leur amour fraternel, lui, n'aurait pas d'horizon et irait aussi loin que l'infini. Ce garçon ne serait bientôt plus qu'un souvenir entre leurs murs, une simple ombre pas plus haute que la sienne bientôt éclipsée par la course du soleil qui projetait ses rayons dans la demeure pour en balayer les zones de ténèbres nocives. Ce venu d'Asie ne serait qu'un parmi tant d'autres. Il aurait marqué Fumiya plus que ses précédents copains de récré, certes, mais n'aurait pas eu assez d'impact sur lui pour l'empêcher de passer à autre chose, à quelqu'un d'autre, de tourner la page : ' Chemistry & Engineering Fusion '. Akiharu en était persuadé. Il fallait que ça se passe ainsi. Ce... vandale n'avait pas le droit de rester chez eux ! Le temps serait son allié et ferait son œuvre d'ici quelques mois de plus. Un an, un an et demi si leur relation s’avérait aussi spéciale qu'il y paraissait mais leur partie de l'histoire n'irait pas au-delà. Non. Non. Non. Pas moyen d'éprouver plus longtemps sa patience. Le cadet y veillerait. Il n'avait pas de problème à accepter les amitiés de son jumeau d'habitude, après-tout il ne voulait pas voir Fumi se faire solitaire, cela ne lui correspondait pas. Ici, en revanche, le cas était exceptionnel... Fusionnel à en rimer avec inacceptable. Pourtant il n'en touchait pas un mot à son aîné de ses ressentiments envers la connexion indicible qu'il partageait avec le petit génie. Il ne passait ses nerfs et n'évacuait son mécontentement que sur ce dernier. Sans venir l'invectiver chaque fois qu'il en avait l'occasion, il le mordait néanmoins par syllabe limées sans prévenir. Quand est-ce que cela le fatiguerait-il assez pour qu'il n'entre plus dans son champ de vision aussi fréquemment ?

Ça allait venir. Personne n'était fait en diamant.

L'illustrateur se trahit en écarquillant spontanément les yeux. S'il s'attendait à ce que l'étranger tape dans le mille... Cette fois, sa perspicacité semblait véritablement remarquable et elle le prit suffisamment au dépourvu pour qu'Akiharu se taise l'espace d'un instant. Ouvrant d'abord la bouche puis la refermant. Hébété par la manière dont le lycéen l'avait percé à jour si aisément. Lui qui ne le connaissait absolument pas, qui ne savait pratiquement rien de sa personne mis à part ce qui ressortait si perceptiblement en surface que l'on ne percevait rien d'autre de qui il était. Comment avait-il fait ? Était-il si obvious que ça ?... Combien de fois avait-il prononcé le prénom de Fumiya ? A trois reprises... Et il l'avait mentionné une fois de plus. La fois de trop ? Peut-être son blanc troublé avait-il duré trente bonnes secondes ou plus. Une absence où Aki avait cherché l'indice qu'il avait laissé échappé, son erreur, le secret dévoilé par processus indélibéré. Les yeux perdu sur la pelouse, sur le t-shirt de l'ingénieur, sur ses propres doigts peinturlurés de couleurs desséchées. Comment répliquer ? Comment se défendre ? Comment le faire vite et sans offrir la possibilité d'une riposte bien centrée ? Son hésitation était déjà la preuve que l'étranger avait touchée une de ses cordes sensibles. Il devait se reprendre. Immédiatement.

Perturbé, il décida d'éluder la pertinente pique qui venait de lui être assénée.
- Ah non ? Et tous les déchets mécaniques que tu apportes avec toi, tel un chien rapporteur, où les ramasses-tu ? Les chipes-tu dans une décharge ? Une poubelle nauséabonde fourmillante de bactéries ? C'est du vol puisque cela ne t’appartient pas. Tu ne l'as pas acheté, tu l'as pris. Donc, tu es un voleur. Mais, ça, c'était le cadet de ses casse-têtes. Ce qui l'intéressait c'était qu'il s'en aille, qu'il parte, qu'il décampe. Définitivement. Pauvre garçon, la langue de cobra s'acharnait dans son objectif de lui entailler le coeur et celui-ci enchaînait de viles paroles sans en éprouver aucun remord. Écoute-moi bien, le petit génie. Je te préviens pour la dernière fois : reviens-ici et je te ferai regretter ton choix. Reviens-ici et tu sauras ce que c'est qu'un martyr. Recommence à faire comme si tu étais chez toi et je te donnerai de bonnes raisons de voir cet endroit comme un lieu oppressif. Tu ne me résisteras pas deux mois de plus.
Enfin, il s'écarta de son chemin pour lui laisser la liberté de s'en aller.
code by bat'phanie
Li Qiao Lan
Lost In Wonderland
Li Qiao Lan
Avatar : Renjun (nct dream)
Crédits : Myself
Messages : 78
Date d'inscription : 28/02/2020
Re: Not welcome into my house ❈ Li Qiao Lan Lun 27 Avr - 22:32


NOT WELCOME INTO MY HOUSE
Your world is not mine, my world is not yours and it's the same thing about this house. Each time we meet each other too closely, the same scene is repeating. Do not stay here, do not come back between these walls and go far away from my sight ! Also, dont you dare to rob me my twin !
Qiao Lan n'est pas celui qui est entré dans la vie du scientifique. Il n'a jamais voulu de ça, des amis qui ne savent rien de lui et ne comprennent pas sa manière de voir les choses. Depuis qu'il est en âge de rencontrer du monde, le Chinois ne s'est jamais approché des autres enfants en ayant l'idée de se lier d'amitié avec eux car il déteste ça. Il déteste qu'on le dérange et vienne s'immiscer dans sa bulle privatisée. Fumiya s'est rapproché de lui-même, forçant les barrières de son aîné jusqu'à parvenir à s'infiltrer par une fissure dans sa carapace et depuis il a élu domicile dans le cercle très restreint du jeune garçon. Au début, quand il est arrivé à Neozone et qu'il a dû s'habituer à sa nouvelle école, Qiao Lan restait à l'écart des autres élèves de sa classe. Quand une fille venait vers lui pour essayer de lui parler, il l'ignorait et traçait sa route sans un regard pour cette dernière. Quand les garçons lui proposaient de jouer au ballon avec eux, par pure sympathie, celui-ci leur accordait un simple regard las avant de partir de son côté. Petit à petit, ils ont arrêté de vouloir l'inclure, le laissant dans sa solitude qui lui allait très bien. Qiao Lan n'avait besoin de personne, car il était plus amène de savoir se gérer lui-même qu'une tierce personne gravitant autour de lui et apportant son lot de problème contre son gré. Quand nous sommes proches des autres, cela impose de s'inquiéter pour eux, de leur donner de l'importance, de s'ouvrir et de trouver des trucs à dire... Tout ce qu'il n'aime pas faire. Tout ce qu'il a toujours voulu fuir en envoyant paître les plus collants d'entre eux, jusqu'à ce que l'un parvienne à s'accrocher si fort que l'ingénieur n'a pas su s'en défaire facilement. Son premier véritable ami, le seul en date. De toute son existence, l'unique personne en dehors des membres de sa famille pour qui il porte un regard bienveillant et s'escrime pour communiquer avec, bien que ce ne soit pas toujours le plus bavard des deux. Fumiya a une certaine importance pour le garçon qui n'est pas prêt à arrêter de venir dans cette maison en passant par la fenêtre du laboratoire de son meilleur ami. Quoi qu'en dise son frère jumeau, qu'importe les menaces et les piques, il n'est pas décidé à se laisser marcher dessus, ni à lâcher le plus vieux de la fratrie.

Qiao Lan pense avoir assez de patience face à Akiharu pour l'ignorer à merveille, mais c'était sans compter sans l'agacement qu'évoquait l'artiste pour le meilleur ami de son frère. Un ennui qui le gagne rapidement quand il se décide enfin à ouvrir sa bouche pour répliquer. Quand ça devient trop chiant, l'ingénieur se défend sèchement en retournant les épines contre son propriétaire. Si le peintre veut s'amuser à ce petit jeu, très bien. Ce ne sera pas un souci pour lui d'utiliser un peu de sa salive pour protester et mettre ainsi les choses au clair avec cet enquiquineur. évidemment qu'il vient pour Fumiya, qui d'autre? Le blond vénitien se sent nullement blessé par les paroles de son vis-à-vis, se fichant complètement que son ami soit le seul à l'accepter dans sa résidence. à quoi s'attend Akiharu en lui disant une telle chose? Qu'il s'apitoie sur son sort en chouinant? Ce n'est pas son genre, puis il sait déjà que son meilleur ami est la seule personne qu'il a envie de voir ici. Ni son père, ni sa belle-mère et encore moins cette diva.

« ça me va. Acquiesce le Chinois le plus naturellement possible. Akiharu le teste, cherchant à le blesser en usant de son amitié avec son aîné. ça ne marche pas sur Lan qui hausse un sourcil en le dévisageant. Fumiya n'est pas comme toi. Il rétorque, toujours aussi calmement. Tu es le seul à jeter les gens comme des déchets. Fumiya est le premier à être venu vers moi et c'est lui aussi qui s'est accroché pour que l'on soit amis. S'il me jette, il en sera sûrement le plus blessé des deux mais je suis persuadé qu'il n'est pas du genre à traiter les gens comme toi tu le fais. Avec mépris et cet air hautain qui te scie à la perfection. »

C'est bien la première fois qu'il parle autant, mais fallait que ça sorte avant que l'autre ne se méprenne sur l'indifférence du plus vieux. Ce n'est pas parce qu'il n'énonce jamais rien qu'il se fiche totalement de Fumiya. La raison pour laquelle il vient de répondre cash au plus jeune des deux frères. Si vraiment Fumiya voulait rompre son lien avec Qiao Lan, dans ce cas il n'aurait qu'à le faire. Qu'est-ce qu'il peut bien changer à ça, hein? Sa tendance à être insensible le protège de ce genre d'événement qui en blesse plus d'un. Si Fumiya ne veut plus de lui dans sa vie, alors qu'il le laisse et ne se tracasse pas davantage. Qiao Lan saura s'en remettre comme il l'a toujours fait en évitant les autres, en fermant une nouvelle fois les portes à la moindre âme voulant tenter sa chance avec lui. Le problème ce n'est pas lui, mais Akiharu. Son jumeau est tellement obsessionnel qu'il en devient ridicule aux yeux du plus vieux. Ce sera quoi la prochaine étape pour se débarrasser de lui? Lancer des rumeurs sur son compte en espérant que Fumi soit choqué et dégoûté? Ou alors commettre une erreur et la balancer sur son dos en allant se plaindre à l'autre? Sa façon de le vouloir que pour lui est vraiment agaçante et il n'a pas que ça à foutre de sa vie que de se chamailler avec un môme en manque d'affection ou réclamant toute l'attention de son frère. S'il croit le faire partir en jouant la carte de la menace et celle de l'insulte facile, alors il se fourre le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. Au pire Lan continuera de le trouver embêtant et voudra surtout ne pas le croiser à lui, mais il ne cessera pas de venir rendre visite au scientifique pour autant. C'est perdu d'avance, il devrait déjà s'en douter en regardant le Chinois dans les yeux.

La cible touchée, Qiao Lan a visé juste en soulignant son lien fraternel avec son jumeau. Son obsession plutôt. Sa façon de tenir Fumiya entre ses griffes pour le préserver des autres, pour le protéger quitte à l'étouffer de ses bras. Pense-t-il seulement à lui en agissant aussi égoïstement? Fumiya souhaite-t-il vraiment que son frère se mêle de ses relations et cherche à tout prix à faire fuir ses amis les plus proches? Et si Lan en parlait avec lui pour dénoncer son jumeau? Une chance pour ce dernier, il n'est pas comme ça. Le voilà a happé l'air sans parvenir à formuler un seul mot, aucune réplique digne de ce nom. Aurait-il enfin la paix et l'occasion de filer avant que l'autre ne trouve un moyen de surenchérir? Si pour la plupart des gens ce n'est pas évident de le remarquer, pour Lan s'est assez simple à discerner. Cette façon qu'il a de le chasser, de le faire crouler sous les avertissements en usant du prénom de son frère sans arrêt. Il a bien compris son attachement envers lui, son besoin maladif de le garder à ses côtés quitte à se heurter à plus grand et plus fort que lui. S'il ne répond rien à la seconde même où il a analysé les paroles de son aîné, c'est que celui-ci à vue juste. Trop tard, Qiao Lan vient de percevoir son trouble, retenant son manque de répartie soudain et la perte de ce masque sournois quand il s'adresse à lui comme s'il parlait à un imbécile retardé.

« à la poubelle, ils n'appartiennent à personne. Délaissé, abandonné sous prétexte qu'ils ne servent plus à rien une fois cassé. Je leur donne une seconde chance. »

Ce qu'il ne semble ni savoir, ni comprendre et dont il doit sûrement s'en moquer totalement. Serait-il content si on disait que ses dessins et ses peintures étaient inutiles? Rien qui ne fasse avancer la science, rien qui n'aide à l'humain dans son quotidien. S'il veut continuer à lui cracher dessus en cherchant l'entaille à infecter de son poison, c'est lui que ça regarde. Akiharu continue de lui jeter de l'eau bouillante au visage, le chassant de chez lui, le menaçant de ne jamais revenir. Cela fait un moment que l'ingénieur aurait dû arrêter de l'écouter pour s'épargner toute cette agressivité inutile. Un soupir franchit ses lèvres avant même que l'autre ne termine son charabia et il roule des yeux une fois fini, las de lui avoir tout de même accordé autant d'importance alors qu'il aurait pu partir tout bonnement.

« Fini? Assène le blond vénitien en se retenant de bailler pour accentuer ce côté ennuyant de la conversation. Je reviendrais. Demain. Et les autres jours d'après. Loin d'être effrayé par le tempérament bien trempé de son cadet. »

Ils n'ont pas fini d'entendre parler l'un de l'autre, pour mieux se prendre la tête ou pour mieux s'ignorer. Tout dépend de quel côté on regarde, car si Akiharu se tracasse de la présence du Chinois, celui-ci n'en a que faire de l'autre et de ses paroles acerbes, aussi aiguisée que la lame d'un rasoir et piquant que les épines des roses. Puisqu'il a enfin la voie libre, Qiao Lan n'a qu'à se détourner entièrement de l'illustrateur et reprendre sa route sans lui accorder un dernier regard, ni un énième mot qui serait de trop car il en a assez dit pour cette fois et cela a le don de l'agacer d'être aussi bavard quand il aurait pu s'échapper sans dégâts.

code by bat'phanie
Ishihara Akiharu
Evil artist devoted to creativity
Ishihara Akiharu
Avatar : Lee Daehwi (AB6IX)
Crédits : Me (avatar)
Messages : 198
Date d'inscription : 28/02/2020
Re: Not welcome into my house ❈ Li Qiao Lan Ven 8 Mai - 18:09


NOT WELCOME INTO MY HOUSE
Your world is not mine, my world is not yours and it's the same thing about this house. Each time we meet each other too closely, the same scene is repeating. Do not stay here, do not come back between these walls and go far away from my sight ! Also, dont you dare to rob me my twin !
C'était comme un chat qui essayait de mordre et de griffer furieusement une sphère faite de marbre ou d'une autre matière solide dont il ignorait totalement la nature. Le félin aurait beau s'acharner sur cette boule, il ne ferait que s'user les ongles et se casser les dents sur une solidité aussi compacte. Avec le temps, épuisé par tant d'imperméabilité, l'animal comprenait qu'il ne viendrait pas à bout de ce curieux et étrange objet. Ainsi se lassait-il et finissait-il par abandonner ses multiples assauts face à cet intrus qui s'imposait sur son territoire contre sa volonté. Tant que cette chose venue d'ailleurs ne le provoquait pas, tout se passait bien. Sauf les jours où il avait envie de tester à nouveau, d'y refaire soudain resurgir ses canines, de rejouer avec quelques instants bien plus brefs qu'auparavant quitte à se faire mal tout seul durant ce court laps de temps. Sait-on jamais, peut-être élargirait-il une faille qui ne s'y trouvait pas autrefois ? Peut-être trouverait-il un orifice où planter la pointe de son crochet ongulé ? Peut-être arriverait-il enfin à en venir à bout d'une manière ou d'une autre pour pouvoir finalement s'en aller le coeur paisible en laissant son merveilleux carnage derrière lui ? Voilà ce qu'Akiharu était en train d'expérimenter avec le chinois et, pour lui, c'était déroutant. Rien ne l'atteignait. L'ingénieur lui répondait seulement par agacement contre ses attaques faciles, autrement il se fichait totalement de son hargneux numéro d'intimidation et le lui montrait ouvertement. Le dessinateur n'aimait pas ça. Il n'aimait pas qu'on lui tienne tête aussi durement que si son interlocuteur était fait en pierre, que ses menaces n'aient aucun effet lorsqu'il prenait la peine de les formuler et de les aiguiser comme autant de pointes de flèche tirées sur une cible de granit. C'était frustrant. Rageant. Vexant. Pas seulement parce qu'il était royalement refoulé par plus fort d'esprit que lui, plus mature, plus sage. L’enjeu en mettant tant de ferveur dans sa volonté de chasser le chinois de sa demeure n'était pas uniquement de soulager une espèce de caprice immature. Il y avait des sentiments derrière, une émotivité. Toute une histoire que ce... garçon renfermé et insensible était incapable de se figurer. Lui-même trop égoïste et solitaire pour s'intéresser à ce genre de ressentis humains. Il bafouait ces choses-là sans s'en soucier. Comme si ce n'étaient pas les sentiments et les émotions qui octroyaient tout son sens à la vie.

' Pas étonnant qu'il ne souriait jamais. '

La capacité émotionnelle d'Akiharu était comparable à celle d'un puits très profond mais obstrué dont le contenu débordait abondamment au point de risquer d'inonder la totalité du village qu'il abreuvait. A se demander d'où provenait la véritable source de toute cette eau mystérieuse. Tandis que la capacité émotionnelle de cet intello était plutôt comparable à celle d'un bouchon de -petite- bouteille en métal épais et inoxydable. On ne risquait pas de s'étouffer avec son contenu et sa matière résistante ne pouvait ni rouiller ni être tordue par le premier caillou qui le heurtait. Ainsi serait la comparaison un peu poussée qu'Akiharu se ferait plus tard, en commençant à le connaître.
Qiao Lan est comme un satellite insolite en orbite dans une dimension inaccessible à toute autre forme de vie que la sienne. Il faut un code spécial pour en ouvrir l'accès, un code que seul Fumiya a eue la capacité de déchiffrer -ou plutôt de forcer-.
Akiharu l'observe arquer son sourcil et le dévisager, l'écoute lui répondre avec calme que ça lui va de ne jamais trouver sa place sous le toit de son meilleur ami et que Fumiya n'était pas comme son jumeau. Décidément, celui-là, il n'arrivait pas à le cerner... A quelle genre de personne est-ce que cela convenait de ne pas se faire accepter chez son... Quoique, Akiharu aussi en aurait rien à fichtre que la famille de son BFF ne l'aime pas, tant que cela lui permettrait de passer du temps avec cet être exceptionnel à ses yeux, cela ne l'empêcherait pas de faire irruption chez lui quand bien même cela déplaise à ses proches. Hm... Tant d'insolence était énervant. Très énervant. Et le voilà qui se mettait à lui dire ses quatre vérités sans ciller. De bout en bout, l'artiste ne perdait pas un grain de son dédain qui s'accentua même d'un subtil iota à la fin de la tirade du lycéen. Il le savait parfaitement que son attitude de jeune noble méprisant et condescendant lui seyait à la perfection. Créée sur-mesure pour lui-même au fil des années, travaillée jusque dans le moindre mouvement de son corps, de ses jambes, de ses mains, la mimique la plus infime de son visage à l'épiderme sans impureté. Il en attisait de la jalousie avec sa peau divinement lisse chez les autres adolescents qui, eux, luttaient au quotidien contre leurs cataclysmiques ennuis acnéiques. Akiharu était beau, il prenait soin de son enveloppe corporelle, mangeait sainement, préparait ses tenues avec un goût de styliste-né. Très peu d'enfants mâles pouvaient se vanter de lui arriver à la cheville ou de concurrencer sa popularité auprès de la gent féminine et, en prenant de l'âge, le bouton de rose allait devenir une véritable fleur fatale. Fruit de toutes les tentations et de toutes les convoitises qu'absolument personne ne pourrait toucher. Sinon pas sans perdre quelques gouttes de sang écarlate sur le sol fraîchement perlé de la scène de crime.

C'était donc Fumiya qui s'était accroché à ce garçon le premier. Tss. Son tendre jumeau s'y était bien réussi. Maintenant, c'était lui qui ne le lâchait plus. Quelle plaie.
- Fumiya a beaucoup de coeur. Parfois, trop. Comme il en est avec toi pour avoir ouvert le sien à quelqu'un d'aussi... renfermé et asocial. Comme il en était aussi avec lui pour aimer si fort un frère aussi horrible en toute connaissance de cause. Comment a-t-il seulement pu te trouver un intérêt ? Tu sembles être ce genre de garçon qui ne s'ouvre à rien d'autre qu'à ce qui active et stimule ses neurones. Il n'y a pas de vie en toi, tu es fade, terne, amorphe. Au départ, tu n'as même pas cessé de lui tourner le dos. D'après ce qu'il venait de lui dire. Toujours est-il que là où il voulait en venir, c'était : Tu ne le mérites pas. Lui. Son amitié. Rien qui ne vienne de sa généreuse part et qui te soit destiné.
Ses propres invectives trouvaient un triste écho en son for intérieur. Un peu comme s'il se faisait la leçon à lui-même. Asocial, solitaire, qui tournait le dos à tout ce qui n'était pas d'ordre artistique, il ne méritait pas Fumi. Sauf que Fumiya c'était son jumeau. A lui et rien qu'à lui. Il était sien depuis son premier souffle de vie et avant ça encore. Quand bien même il n'était pas digne de lui, Akiharu ne le lâcherai pas pour autant et personne ne le lui prendrait. 'Cause I can't breathe without you. Voilà ce qu'il communiquait en silence à cet étranger avec qui il échangeait un regard appuyé où aucun n'avait l'intention de céder un pas à l'autre. Toutefois, le jeune illustrateur était en train de perdre du terrain contre son gré et il en perdait depuis les premières minutes où il l'avait intercepté mais il lui filait davantage entre les phalanges rien qu'à river ses prunelles à celles du chinois. Il n'a aucune intention de s'en aller d'ici une fois pour toute... Constatation qui lui fit imperceptiblement se mordre la lèvre de mécontentement.

Percé à jour. L'espace d'un instant, Akiharu perd de sa superbe et de son assurance toute bourgeoise. Pas bien... Montrer ses failles, ses faiblesses, ses ébranlements, même pour 30 petites secondes d'incertitude et de vulnérabilité, était mauvais pour ses défenses censées être bien ficelées. C'était bien pour Fumiya qu'il faisait cet insupportable cinéma, non pas pour une pauvre fenêtre pseudo-violée. L'ingénieur ne tombait pas dans son panneau hérissé de ronces, il ne s'y laissait pas vicieusement enchevêtré et piégé entre ses vilaines pointes. La manière dont il s'y prenait pour lui résister était une énigme pour Akiharu qui cherchait en vint ses entailles internes si bien protégées ou... inexistantes ? Non, qui n'a pas de fêlure ne peut être humain. Ne l'agaçait-il pas, après-tout, puisqu'il réagissait ? N'était-ce pas la preuve qu'il atteignait le scientifique, quelque part, puisque celui-ci répondait à ses provocations ? En vérité, l'artiste n'était pas bête. Il comprenait ce qui agaçait réellement son interlocuteur dans son comportement envers lui : son insistance fatigante, sa méchanceté offerte en rafale qui finirait par faire parler n'importe qui pour lui renvoyer sa sauce empoisonnée à son visage immaculé mais détestable. Si l'inconnu souhaitait être laissé en paix, il n'avait pas d'autre choix que de lui répondre car Akiharu s'accrochait jusqu'à tant qu'on lui coupe les griffes avec un sécateur. Ce que l'intello à lunette semblait avoir compris, visiblement. Et lui, il avait la section nette.

... Il se souciait de ça, lui ? Donner une seconde chance aux choses -mécaniques- brisées ? Ne se contentait-il pas de les ramasser pour les regarder dans tous les sens et remettre le tout à la casse une fois sa petite curiosité de surdoué assouvie ? Pour tout dire, Akiharu avait beau cherché une réplique bien sentie à lui asséner, il n'en trouva pas. Alors pour la forme, il s'était contenté de cracher un « Très généreux de ta part » toujours aussi sarcastique. Non seulement le chinois le déstabilisait dans ses convictions, ses tempêtes orageuses, mais en plus il venait de sortir une catégorie de phrase qui avait le don de toucher sa sensibilité d'artiste. Le lycéen ne parlait que de machine, de retaper un robot pour lui donner une seconde vie, certes. Sauf qu'un robot c'était une création, la création d'un ingénieur. Une invention qui avait été acheté par un client puis abimé à force d'utilisation ou de négligence. Un objet sorti de la tête d'un inventeur et fabriqué de ses propres mains ou par celles d'ouvriers qualifiés. Akiharu n'était capable de rendre le peuplement de son imagination "réel" que par la voie du dessin et de la peinture. Il ne pouvait pas les tenir entre ses mains. Ses croquis n'avaient ni relief ni creux ni matière. Rien de ce qu'il représentait n'était physique. Rien de ce qu'il inventait ne pouvait exister. Toute cette fantaisie était simplement étalée sur support plat capable de conserver les pigments que sa mine ou son pinceau y implantaient. De plus, ses créations étaient fragiles, bien plus qu'un drone ou un ordinateur. Elles ne résistaient qu'à très peu d'agressions extérieures. Par-là, elles étaient en quelque sorte comme lui... à l'image de leur créateur au coeur de verre teinté d'un carmin intense.

L'intrus montre des signes de fatigue sinon d'impatience en lâchant un soupir avant-même que l'artiste ne termine sa réplique ponctuée en fin de tirade d'un nouveau roulement oculaire blasé de la part de l'ennuyé visé. Eh bien, voilà qui ne montrait-il pas qu'Akiharu devrait arriver à avoir le chinois à l'usure ? Le temps le lui dirait. C'étaient déjà des signes visibles qu'il n'était pas si imperméable qu'il en avait l'air, le lycéen.
- Terminé. dit-il en le perçant d'un regard froid et mauvais. Lâchant un souffle nasal dédaigneux. Je t'épuiserai jusqu'à la moelle. Tu n'auras que très peu de répit. Chaque jour tu te fatigueras un peu plus car je n'ai pas fini de venir t'user les nerfs. Demain. "Et les autres jours d'après."
Non, ils n'avaient pas fini d'entendre parler l'un de l'autre. Loin de là. Chez les Ishihara, à Neverland. Leurs routes croisées seraient ponctuées de hargneux clash, ces fois où ils ne feraient pas tout bonnement comme si le deuxième était invisible à l’œil nu. Les mois qui allaient suivre promettaient d'être agités de fortes houles venteuses. Akiharu n'avait pas l'intention d'en rester là tandis qu'il pulvérisait de ses iris couleur écorce d'arbre foncé la silhouette de plus en plus distante de l'ingénieur qui s'en allait sans lui accorder davantage d'attention superflue. Affreusement énervé, le cadet fit volte-face en direction de sa demeure avec un pas furibond, omettant complètement de reprendre son livre de conte abandonné sur son banc à la 34ème page et en plein soleil. Claquant les portes derrière lui sans se soucier de les abimer, il s'enferma dans sa chambre pour rouvrir la lecture d'un magazine d'art en se plaquant des écouteurs dans les oreilles. Quelques instrumentaux l'aideraient à se calmer. Cependant cela lui pris du temps car cette conversation l'avait prodigieusement irrité et il n'avait de cesse de la ruminer avec rancune. Le garçon n'écoutait sa musique qu'à moitié, se mangeant une lèvre en réfléchissant à la manière dont il allait chasser cette espèce de... sphère insubmersible de chez lui. Ça allait être difficile. A cause du regard inflexible que le surdoué lui avait lancé, il se doutait que ce dernier n'allait pas décoller de là de sitôt... peut-être même jamais. Mais Aki refusait de s'avouer vaincu. La détermination tuée dans l’œuf.

Il lui fendillerait la coquille, l'aurait à l'érosion, piqûre après piqûre. Sans se douter qu'il ne tiendrait qu'environs un an, comme ça, en tout et pour tout. Sans se douter de rien quant à ce que lui réservait l'avenir.
code by bat'phanie
Contenu sponsorisé
Re: Not welcome into my house ❈ Li Qiao Lan

Not welcome into my house ❈ Li Qiao Lan
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1
Sujets similaires
-
» complicité entre scientifiques + Qiao Lan
» away from everything + Qiao Lan
» Crash Impact ❈ Li Qiao Lan
» Time To Feel ❈ Li Qiao Lan
» Li Qiao Lan (+) i don't fucking care

Lost Souls :: RPS-
Sauter vers: