vu dans les journaux + Arisa

three dads

O O T D - C'était partout dans les journaux, ça faisait la une des quotidiens et la couverture des magazines people, Xiong n'aurait pas pu le louper. Pendant toute sa garde de nuit, il avait vu ces photos partout où il posait les yeux et avait reçu les commentaires de ses collègues, forcé de les ignorer avec son flegme habituel. Pourquoi réagirait-il, de toute façon ? Ca s'était passé avant qu'il ait des sentiments pour la jeune femme et qu'il se mette en couple avec elle, alors pourquoi lui reprocherait-il d'avoir couché avec deux hommes différents à seulement quelques heures d'intervalles et de tomber enceinte des deux ? D'autant qu'il savait bien ce qu'elle faisait comme métier alors il n'y avait aucune surprise de ce côté-là.

En fait, ça faisait déjà un moment qu'il savait que ses jumelles avaient deux pères différents, ayant lui-même fait le premier test de paternité qui avait conclu que Jumelle A était la fille d'un Noguchi mais que Jumelle B ne l'était pas. Il n'avait juste pas eu l'information comme quoi le deuxième homme était un prince. Bon, ok, un bâtard, mais ça n'empêchait qu'il était connu, médiatisé et que ça ferait scandale. Hajime allait-il reconnaître l'enfant ? Allait-il aider Arisa financièrement ? Xiong le ferait, évidemment, il sera là pour elle après l'accouchement, mais son salaire était limité puisqu'il était toujours étudiant et il ne pourrait pas subvenir aux besoins d'une femme et de deux nourrissons. Ne restait qu'à espérer que les pères allaient mettre la main à la poche pour que leurs filles puissent grandir sereinement.

Quand sa garde fut terminée, aux aurores, Xiong ne reprit pas le chemin de son appartement et se dirigea vers une boulangerie pas loin pour acheter croissants et pains au chocolat avant de filer vers les dortoirs universitaires, garant sa voiture au bord de la route devant le bâtiment. Il n'avait certainement pas le droit de se mettre là, mais il s'en fichait et était prêt à assumer si jamais un flic lui mettait une contravention. Sortant de sa voiture, il s'appuya contre la portière et sortit son portable pour envoyer un texto à Arisa :

"Petit dèj ? Je suis dehors."

Pas de smiley, comme d'habitude. Elle en avait l'habitude à présent et savait aussi qu'elle pouvait prendre son temps pour se préparer, Xiong ne s'impatienterait pas. Il était fatigué par sa nuit de travail, mais il avait envie de la voir et de lui parler avant qu'elle aille en cours, pourrait dormir après pendant plusieurs heures pour être en forme le lendemain matin pour reprendre le taff.

Quand l'étudiante sorti du bâtiment, l'albinos l'accueilli avec un léger sourire et ouvrit les bras pour qu'elle vienne s'y réfugier. Pourtant pas du genre tactile ou démonstratif, il déposa un baiser sur ses lèvres et passa ses mains dans son dos pour la réconforter et la réchauffer en cette fraîche matinée. Puis il s'écarta et tendit le bras par la vitre ouverte pour s'emparer du sachet contenant les viennoiseries et l'ouvrit sous le nez de la future maman pour qu'elle se serve.

J'ai supposé que tu aurais besoin de réconfort ce matin. Tous les journaux parlent de toi, tu tiens le coup ?

Il savait bien que le pire serait la réaction de ses parents, qu'elle avait peur de se faire renier et déshériter, mais il se disait que peut-être ils seraient plus compréhensifs que ce qu'elle croyait. Il avait découvert en elle une femme forte et extraordinaire, et même si ses choix de vie laissaient à désirer, elle se reprenait en main et faisait de son mieux pour arranger un peu sa vie avant l'arrivée de ses filles, alors ils pourraient lui laisser une chance non ?

En tout cas on peut dire que tu as des goûts de luxe : un Noguchi et un prince. Je suis sûr que je serais jaloux si j'étais pas... moi.

Haussant les épaules, il mordit dans un pain au chocolat et passa un bras dans le dos d'Arisa pour l'emmener vers un banc public un peu plus loin. Ce n'était pas le top du confort, mais il faisait ensoleillé et il n'avait pas envie d'être au milieu des autres résidents des dortoirs. Il venait de passer la nuit entre les patientes qui criaient à cause des contractions et les médecins qui couraient dans tous les sens, alors il avait envie d'un peu de calme. Il retira tout de même son pull pour l'offrir à Arisa, acceptant d'avoir froid pour qu'elle soit plus confortable.

De son bras passé autour d'elle, il posa les doigts sur son ventre arrondi à l'intérieur duquel grandissaient deux petites filles qu'il avait à la fois hâte et peur de rencontrer. Il aiderait Arisa à les élever, bien entendu, mais il savait déjà que ça serait beaucoup de bouleversements pour lui qui aimait le calme et la monotonie. Devoir se dépêcher et s'inquiéter n'était pas dans ses habitudes, alors il se demandait souvent si il saurait gérer, avant de se dire que de toute façon il ferait ce qu'il aurait à faire.