Un rire résonna dans la salle alors qu’il ne bouge plus. Il connaît suffisamment son amant pour savoir qu’il réalise toujours ce qu’il dit, surtout cette menace badine, même s’il se rapproche de quelques millimètres avant de lever les mains en signe de reddition, se rendant définitivement face au regard de son compagnon. Il l’observe simplement réaliser les différents plats avec la tête penchée sur le côté. Même s’il n’apprécie pas vraiment la marque dans son cou, il reviendra dessus une prochaine fois.
Il le regarde faire avec un intérêt particulier, se rendant compte que ce n’est pas si gênant d’être celui qui observe plutôt que le cuisinier habituellement. Il apprécie ces petits changements, mais qui sont si naturelles et agréables. Un peu singulier pour lui, mais il ne veut rien changer. Au contraire, il se retire seulement lorsque les préparations sont terminées pour se poser à table avec lui. Seulement, au moment où le militaire se tourne pour s’assoir, Min-Ho passe ses bras autour de sa nuque pour l’approcher de lui.
Il lui offre un long baiser, amoureux, tendre. Se laissant aller contre les exigences de son compagnon avec une affection particulière, sans s’en cacher et même être plus incisif. Les pupilles plus brillantes, un sourire s’esquissant sur ses lèvres, restant avec cette proximité qui les définit et dont l’organisateur d’événements à appris a grandement apprécier.
▬ Tu es un plus grand secret, mon ange. Sois-en satisfait, cela ne durera pas.
Et se recule avec un baiser rapide pour s’assoir et attendre de commencer une fois son conjoint installé. Il n’a pas grand appétit, mais ne n'églige aucunement le repas préparé avec ce qu’il y avait actuellement. Il se contente de peu depuis qu’il l’a rencontré, mangeant sans sourciller et lâcher quelques sonorités devant les mimiques de son cadet et de ses réponses. Une ambiance apaisante et amusante, quelque chose qu’il n’a pas retrouvé depuis longtemps et qu’il ne pensait pas autant vouloir retrouver, confiant à Jun que cela lui avait grandement manquer. D’être simplement tout les deux et partager, communiquer, mieux s’aimer. Seulement, il revient sur un léger sujet.
▬ Je sais certaines choses qui rejoint conjointement nos existences, mon ange. Je n’avais pas l’existence de la mafia de ton frère, mais je ne te cache pas que je n’ai pas été surpris. Adonis a toujours eu une réputation assez particulière, mais les Ninomea ont toujours été intouchables, notamment dues à cette fratrie inébranlable et inébranlée encore aujourd’hui.
Il marque une légère pause en continuant le repas. Après tout, chacun possède ses sombres secrets et Adonis a toujours eu un intérêt pour cet aspect peu recommandable. D’où leur connaissance dans un milieu où beaucoup de mouvements ont eu lieux. Il penche la tête sur le côté en se posant quelques questions. Quelle sera la réaction de son énamouré en sachant certains côtés de son adolescence, de sa raison de tant connaître cette famille et quelques cachotteries sur leur relation professionnelle ? Car même le Corbeau ne semble s’être épancher sur le sujet, ayant certainement considérer que c’est au plus âgé de se confier. Il en soupire presque.
▬ Cependant, oui, nous nous sommes connus lors de certaines « soirées » mondaines. Appelle-là comme tu souhaites, mais c’est un cercle fort privé de personnalité reconnu dans leur catégorie professionnelle. Nous parlons principalement de tout cela et des avancés. À l’époque, les Ninomea étaient assez discrets, jusqu’à ce que je décide de « faire un tri », obligeant Adonis à reprendre les rênes.
Pour ne pas dire explicitement qu’il a déchus ses parents de leur statut et que le frère aîné a dû revenir sur un trône non souhaité afin de conserver une place chez une bourgeoisie très marquée. Il hausse les épaules à tout cela, n’ayant encore aucun regret à avoir effectué cela. Il lui confie qu’il se considère déjà comme une ancienne génération.
▬ Les choses changent plus rapidement que nous pouvons l’imaginer. Surtout ces dernières années. Mais les relations sont toujours indéniables tant que le poste est encore d’actualité. De ce fait, je peux parler distraitement et discrètement à quelques collègues concernant cette affaire avec les hauts gradés. Je ne peux te garantir un résultat concluant, mais sûrement quelques pistes notoires ou personnes avec qui dialoguer.
Il sait qu’il lui offrira des noms ou des informations quoi que cela lui en coûtera. Les paroles sont a maniés avec modération, mais mesuré comme il est, il sait où sont les limites et là où il peut aller sans sourciller.
Tendrement, sa main se posait sur la sienne. En un signe de remerciement. Parce que malgré tout, son homme se dévoilait un petit peu quant à son passif avec son frère et acceptait d’enquêter sur des éléments du passé alors, qu’il n’en était pas obligé. Serrant sa main, il pensait à l’évolution de leur couple en un si court laps de temps et remercier encore Adonis de l’avoir amené dans sa vie. De cette manière, il a pu rencontrer son chef de projet et entrevoir un avenir différent de ce qu’il avait imagé. Même s’il restait des parts d’ombres. C’est peut-être cette pensée qui le fit se relever de sa chaine et venir à la rencontre de son danseur. Il captura ses lèvres en un baiser enfiévré, ce dernier se demandant sûrement pourquoi un tel entrain pour si peu de mot. Les mains de Jun tenaient le visage de Min en coupe, ses pouces traçant des cercles sur sa peau doucement et il posait son front contre celui de sa moitié.
- Merci. Même si tu restes dans le flou.
Encore une légère boutade, mais rien de réellement méchant. Jun ne lui en voulait compte tenu du fait que même Adonis souhaitait garder le secret là-dessus. Jun aura le fin mot de l’histoire, mais pas ce soir. Il soupira donc pour signifier qu’il abandonnait le sujet avant d’embrasser de nouveau son partenaire, connectant leurs lèvres pour un baiser plus approfondi. C’était presque du gâchis de laisser son plat préparé à peine touché, mais dans l’instant, Jun n’en avait strictement rien à foutre. Tout ce qu’il voulait, c’était sentir de nouveau son conjoint contre sa personne. De l’avoir dans ses bras, contre lui et avec lui.
Il le soulevait donc aisément, faisant en sorte que son chef de projet utilise le moins possible sa jambe avant de le porter. Ses lèvres restaient posées sur celles de son aîné, incapable de s’en séparer. Même si son appartement était neuf, il connaissait les pièces qui n’avaient pas changés d’emplacement. Il buta par moment dans des cartons ou des éléments qu’il n’identifiait pas – et dont il se moquait éperdument avant de finalement coincer son partenaire entre lui et la porte. A cet instant, il se sépara légèrement de lui et reprit son souffle.
- J’ai l’intention de découvrir tout tes secrets avant, my love.
Min-Ho ouvrit la porte pour lui, il le remerciait en traînant ses lippes masculines dans le cou de son amant, soufflant tout bas son interrogation sur le fait qu’il n’appréciait pas ses marques dans son cou. « Pourquoi ? » Peut être obtiendra-t-il une réponse. Dans tous les cas, le jeune homme ne s’arrêtera pas pour autant de lui en faire dès qu’il en aura l’occasion. Parce que Jun avait appris à connaitre chaque petite préférence de son partenaire. Ce qu’il aime et ce qu’il préfère éviter. Ce qu’il accepte, ce qu’il déteste plus que tout. Avec du temps et de la patience. Avec un touché délicat et plus brutal. Avec surprise et demande. Mélangeant les deux, apprenant à connaître l’autre.
« Pourquoi ne pas essayer ? » Murmurer entre deux morsures de leurs lèvres qui se retrouvaient et leurs corps qui s’entrechoquaient. « Pourquoi tant refuser ? » Réelles questions de la part du détective privé. Entre deux soupirs exhalés de l’un comme de l’autre. Pour en découvrir davantage ou faire découvrir. Pour savoir et s’engager ou se retirer. Parce que Min a ses habitudes et que Jun aime le bousculer. Mais devant les plaisirs donnés, il n’était pas sûr de recevoir des réponses à ses interrogations. Tant pis. Il s’armera encore de patience et réitéra l’expérience.
Min-Ho n’appréciait pas tant le contact avant. Avant lui. Min-Ho ne s’ouvrait pas beaucoup avant. Avant lui. Peut-être parviendra-t-il à quelques accords de la part de sa moitié. Sans un brin de jalousie flottant dans l’air.
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