OOTD × Sa mère lui en avait tellement parlé de ce fameux grand frère. Une bien triste histoire d'après elle. Trop jeune pour élever un enfant, trop toxique pour lui. Alors elle n'a rien trouvé de mieux que l'abandonner derrière elle et partir sans se retourner. Enfin, ça c'est ce qu'il s'imagine quand il tente de visualiser la scène contée par sa génitrice. Elena peut avoir l'allure d'une brave femme, elle n'en est pas moins un personnage mitigé, le genre qu'on ne sait dans quelle case rangé à la fin de la série. Lewis aime sa mère, ce n'est pas le problème. Il ferait tout pour l'épargner d'un nouveau malheur mais faut dire qu'elle s'attire elle-même des ennuis et des problèmes qui le touchent forcément à lui aussi. Il a beau être un garçon avec du caractère, posséder un tempérament électrisant et un courage sans failles... Il ne pourra pas toujours l'aider ou la sauver.
D'après les dernières nouvelles, Mal a rejeté la pauvre femme. Elle n'est pas sa mère, elle ne l'a jamais été à ses yeux. Lewis revoit le visage en larmes qui l'a accueilli à son retour dans la chambre d'hôtel. Une femme dans la moyenne d'âge, dévastée, bouffée par la culpabilité et d'une chiantise à toute épreuve. Quand elle commence à pleurer et à remettre tout en cause, cela peut durer des heures et son fils peut trouver toutes les bonnes paroles du monde, ça passe d'une oreille pour sortir de l'autre. Autant lui servir une boisson fraîche ou chaude -selon la saison- et se faire tout petit pour ne pas empirer son état.
Son vieux portable à la main, le bicolore regarde le plan de la ville grâce à la map mais peine à trouver la fameuse bibliothèque où travaille son frère. Sa mère n'a pas su lui expliquer exactement où se trouvait le bâtiment et le garçonnet n'a pas cherché plus loin avant de s'enfuir rapidement de la chambre envahie par la voix tremblante et les reniflements agaçants de sa mère. Elle s'en remettra, se dit-il en tombant enfin sur un panneau de direction lui indiquant la route à suivre jusqu'à son point d'arrivée. Il ne pensait pas tomber sur une université, un complexe assez grand pour se perdre à nouveau. Lewis est peut-être un merdeux mal éduqué mais il sait demander son chemin avec politesse, ce qu'il fait pour finalement être accompagné par une étudiante très sympathique.
Devant l'entrée de la bibliothèque, il n'hésite pas une seconde à pousser les portes et franchir le seuil, cherchant aussitôt un blondinet des yeux. Encore une fois, sa mère ne l'a pas décrit à la perfection... Il sait seulement où il pourrait se trouver. Du coup l'Australien se dirige vers le guichet plutôt que tenter les nombreux rayons décorés par des tonnes d'ouvrages divers.
« Bonjour. Est-ce que Saito Malvin serait ici? Demande-t-il calmement à la personne face à lui. »
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Re: my dear brother // saito mal Dim 26 Juil - 19:56
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outfit Même s'il n'en avait pas eu envie, Mal était retourné à la bibliothèque ce matin, déposé par Hibiki qui lui avait promis de revenir le chercher à la fin de la journée. Il avait rencontré sa mère la veille, sa mère biologique, celle qui l'avait abandonné à la naissance, celle qui n'était jamais revenue le chercher pendant dix ans qu'il a été à l'orphelinat. On pouvait dire que Mal avait plutôt mal réagit, et il espérait que cette Elena ne reviendrait donc pas, mais il était tout de même entré dans le bâtiment avec appréhension et les jambes tremblantes. Sa responsable n'avait rien dit pour son retard de dix minutes et l'avait accueilli avec un sourire compatissant, lui demandant s'il allait mieux mais sans lui demander de détails. Après l'avoir rassurée, Mal avait commencé sa journée et le travail l'aida à se changer les idées.
Les heures passèrent sans que l'ombre d'une australienne ne passe la porte d'entrée, et Mal finit par se détendre un peu, reprenant son comportement habituel alors qu'il déambulait dans les allées avec un écouteur dans une oreille. Un léger sourire aux lèvres, il chantonnait à voix basses en rangeant les bouquins, saluant des habitués présents même pendant les vacances. Il profita également de la fréquentation réduite pour commencer un élagage dans un rayon désert et nettoyer en même temps les bouquins poussiéreux. On pourrait croire que, sans usagers venant emprunter des bouquins, les bibliothécaires se tournaient les pouces derrière leur bureau, mais c'était justement là qu'ils étaient le plus actifs.
N'ayant pas besoin de rester au comptoir à attendre les visiteurs, il pouvait ranger, nettoyer, élaguer, réarranger dans les rayons. Il pouvait aussi sélectionner des futurs achats ou rentrer les dernières acquisitions dans le système, les équiper d'un code-barre et d'une cote de rangement qui les rendrait plus faciles à remettre à leur place. Il se montrait très efficace aujourd'hui, ayant besoin de se noyer dans le travail pour ne pas penser à la conversation qu'il avait eue la veille. Il ne voulait pas donner d'importance à cette femme qui ne l'avait pas jugé assez important pour lui donner une chance. Il ne voulait pas qu'elle lui pourrisse la vie, qu'elle perturbe son quotidien, qu'elle vienne chambouler sa famille. Il ne voulait pas d'elle, tout simplement.
En revenant au comptoir avec une pile de bouquins trop abimés pour être sauvés, il fut interpellé par sa responsable. Face à elle se tenait un garçon qui le cherchait apparemment, et Mal posa sur lui un regard poli. Retirant son écouteur, il s'approcha après avoir déposé ses bouquins et afficha une mine professionnelle.
Bonjour. Je peux vous aider ?
N'ayant pas entendu qu'il cherchait Saito Malvin, il ne fit pas le lien entre lui et sa mère biologique, ne se méfia pas de sa bouille juvénile, ne se doutant pas de qui il était. Vu son jeune âge, Mal compris bien qu'il n'était pas étudiant à l'université, mais peut-être était-il un lycéen venu étudier pour un travail de vacances ou cherchant des informations pour s'inscrire ici dans les prochaines années ? Après, pourquoi voulait-il parler à Mal en particulier, il ne le devinait pas...
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Re: my dear brother // saito mal Lun 27 Juil - 23:10
OOTD × En venant ici aujourd'hui, Lewis ne savait pas à quoi s'attendre de celui étant son frère. Sa mère l'avait décrit mais le plus jeune ne peut faire confiance au regard d'une mère, surtout la sienne qui vit dans le regret depuis des années. Elle aurait pu le décrire de toutes les façons possibles qu'il ne l'aurait pas reconnu en posant ses yeux sur lui. C'est donc ce garçon qui partage une partie de son sang? Un air familier les rapproche sûrement mais l'Australien ne peut pas en juger. Son silence tombe tandis que le blond l'accueil poliment sans se douter de rien. Comment doit-il se comporter avec lui? Sa mère a passé des années à en parler comme elle le ferait pour un fils défunt, regretté. Sauf qu'elle l'a traîné ici pour le trouver...
« Vous êtes Malvin? Demande-t-il pour s'assurer d'être face au bon garçon. Je suis Lewis. Lewis Smith. Il est sûr qu'avec son nom de famille, il pourrait comprendre. »
Le truc, c'est que le bicolore parle dans un anglais de son pays natal. Il a parlé en Eastlandais avec la dame de l'accueil mais a de suite employé sa propre langue pour s'adresser à son frère. Malvin ne doit sûrement pas s'attendre à voir un petit frère débarquer subitement dans sa vie, peu de temps après avoir officiellement rencontré sa mère biologique.
« Je suis ton petit frère, demi. Ils n'ont pas le même père, bien que le sien soit aussi asiatique comme le sien. Maman m'a longtemps parlé de toi. Je m'attendais à rencontrer un fils de bonne famille mais tu as l'air bien modeste. »
Lewis le juge, scrutant son visage pour voir une expression différente. Moins poli, moins courtois. Le jeune frère teste le plus vieux, s'attendant à diverses réactions de sa part en sachant qui il est. S'il pensait reprendre une journée normale après le départ de sa mère, il se trompe lourdement. Lewis n'est pas prêt de partir pour le moment, pour une raison qui l'échappe lui-même puisque jusqu'à maintenant il ne voulait pas tant le rencontrer.
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Re: my dear brother // saito mal Mar 28 Juil - 10:21
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outfitMalvin. Encore ce prénom, cet anglais au fort accent, ces rappels douloureux de ses origines. Encore un fantôme du passé, mais lequel ? Hochant la tête sans répondre, Mal perdit toute forme de sourire en entendant le nom de famille de ce Lewis, le même que celui qu'avait donné la femme venue hier lui annoncer qu'elle était sa mère. Capable d'additionner deux et deux, le bibliothécaire compris le lien qui les unissait avant que Lewis ne le précise, son coeur effectuant un saut périlleux dans sa poitrine. Un frère. Demi, certes, mais biologique. S'il s'était attendu à ça...
Un peu blessé d'apprendre que leur "mère" avait eu et gardé un second fils, Mal déglutit avec difficulté face à ces révélations et haussa un sourcil suite au commentaire méprisant de son frangin. Quoi, il avait l'air trop pauvre pour lui ? S'il savait par quoi il était passé et où il était arrivé aujourd'hui, il ne penserait certainement pas pareil, mais Mal comprit que c'était juste de la provoc venant d'un adolescent qui n'avait clairement pas envie d'être là. Était-ce Elena qui l'avait envoyé pour que Mal accepte de la revoir ? Se servait-elle de son deuxième fils pour amadouer le premier ? Soupirant, il secoua la tête pour chasser ces mauvaises pensées, n'étant habituellement pas du genre à juger sans connaître.
C'est pas l'argent qui définit une bonne famille, c'est la façon dont des parents s'occupent de leur enfant.
Là où Elena l'avait abandonné quelques heures après sa naissance, les Saito s'étaient occupé de lui comme s'il était né dans leur foyer, avaient appris à le connaître, l'avaient rendu heureux et lui avaient offert une vraie famille. Alors non, ils n'étaient pas riches comme l'étaient les Akabane ou les Noguchi, mais ils avaient un toit au-dessus de leur tête, de la nourriture en abondance et les parents faisaient toujours en sorte que leurs fils aient tout ce qu'ils désiraient. S'ils étaient aussi pauvres que ça, Slaw n'aurait jamais eu de violoncelle ou de cours particuliers avec un Noguchi, et Mal ne serait jamais devenu un Saito s'ils n'avaient pas eu les moyens de s'occuper de lui pendant plus de dix ans. Mais, tout ça, Lewis était probablement trop jeune pour le comprendre. Détournant le regard, Mal avisa l'heure sur une horloge puis reporta son attention sur le plus jeune.
J'ai ma pause déjeuner dans dix minutes, t'as qu'à m'attendre à une table et on ira manger ensemble, ça te va ? J'imagine que t'as des choses à me dire...
Après toute une vie passée à entendre parler d'un frère qu'il ne connaissait pas, Lewis avait certainement des choses à raconter ou envie de l'accuser de certains maux, bien que Mal soit tout autant une victime dans l'histoire. Hochant la tête pour signaler que c'était décidé, il se détourna pour terminer son travail pendant les dix minutes restantes, puis il revint le chercher, ne sachant pas trop comment se comporter avec lui.
Viens, le restaurant universitaire est assez vide pour le moment, on sera tranquilles. Je t'invite.
Ouvrant la voie, il guida le plus jeune vers le bâtiment au centre du campus et l'invita à le suivre jusqu'au self où il lui plaça un plateau entre les mains. Bien que ça soit les vacances d'été, il y avait pas mal de choix, entre plats de viande, végétariens, gras, salades ou simplement sandwiches pour les petits creux. Faisant le tour, il invita Lewis à prendre ce qu'il voulait, tandis que lui-même se servait généreusement. Puis il paya les deux repas et se dirigea vers une table isolée pour pouvoir discuter calmement.
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Re: my dear brother // saito mal Lun 10 Aoû - 13:24
OOTD × Lewis est ce genre de garçon à être facilement jaloux, même s'il a toujours vécu avec sa mère biologique, cela ne veut pas dire que ce soit la meilleure expérience de sa vie. Malvin a été séparé à sa naissance mais peut-être a-t-il échappé à ce que son frère affronte tous les jours avec cette personne. Une fuite perpétuelle. Ils ne savent même pas où ils vont, ni s'ils ont une destination finale. C'est fatigant, vraiment éreintant. Il y a de quoi envier son aîné, que sa famille soit riche ou pauvre, tant qu'elle est aimante et stable. Ce qu'il n'a pas, ce qu'il n'a jamais eu aux côtés de sa mère. Son frère a raison, ce n'est pas l'argent qui définit une bonne famille et il le sait très bien. Même si l'argent contribue à une bonne hygiène de vie, d'après lui. Sans, c'est de suite moins évident.
étrangement, l'Australien sent comme un pique entêtant chatouiller sa poitrine à ces paroles, cette vérité qu'il a du mal à assimiler. Lui, il n'a jamais vraiment eu de bonne famille avec sa mère et ce sale type. Il ne dit pas ne pas l'aimer, car c'est tout de même sa mère et il ferait tout pour elle, jusqu'à l'impossible. C'est donc normal que le plus jeune se sente ainsi, envieux et jaloux envers son grand frère qui a bien vécu malgré tout. malgré l'abandon. Ce n'est pas pour autant qu'il voudrait vivre pareil ou se séparer de sa génitrice. Juste... Que ce soit moins compliqué, moins sauvage.
Malvin l'invite à prendre sa pause ensemble, ce qui le surprend. Il ne s'attendait pas à une telle gentillesse de la part d'un frère qu'il n'a jamais vu par le passé. Est-il ainsi avec tout le monde ou cherche-t-il seulement à faire preuve de compassion face à un pauvre gosse dans son genre? Lewis est mitigé mais il acquiesce avec une petite moue, l'air de dire « ok, c'est dans mes moyens. » C'est ainsi que le bicolore s'éloigne de l'accueil pour s'asseoir à une table libre, les mains vides et les yeux se baladant sur les étagères autour de lui. Une lueur curieuse dans le regard mais les lèvres closes par manque d'auditoire.
Puis finalement Malvin revient vers lui, attirant son attention dès les premières syllabes prononcées. Le restaurant universitaire? Il peut se rendre là-bas sans être étudiant dans cette école? L'Australien ne se pose pas plus de question en quittant son siège pour le suivre où il voudra. ça l'importe peu après tout. Arrivé au self, son frère lui place un plateau dans les mains et le laisse choisir ce qu'il désire manger. Ce n'est pas un gros mangeur, surtout qu'il est difficile avec certains aliments mais il y a suffisamment de choix pour convenir aux besoins de l'adolescent. Son assiette pleine et payée par la générosité de son aîné, il le suivit vers une table et s'installa calmement.
« J'aurais pu me le payer moi-même. Fit-il, un brin enfantin et dédaigneux. Sa façon à lui de dire merci, certainement. »
Maintenant qu'il est là face à son grand frère, il ne sait pas quoi lui dire. Sa mère lui a tellement parlé de lui sans l'avoir réellement vu, toujours en se basant sur ce qu'elle apprenait au fil du temps. Il ignore d'ailleurs comment elle se débrouillait pour avoir ce genre d'information et il s'en fiche, n'ayant pas envie de le savoir.
« Maman m'a beaucoup parlé de toi. Elle est devenue obsédée par ce que tu devenais, c'était vraiment agaçant. Marmonne le garçonnet sur la fin. »
Elle en avait plus après son fils abandonné que celui à ses côtés. Des fois Lewis se dit qu'elle est bouffée par la culpabilité et qu'une part d'elle ne parvient pas à avancer, à tirer un trait sur le passé. Pour elle, Malvin a toujours été son enfant et c'est sûrement la raison de leur visite.
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Re: my dear brother // saito mal Mar 8 Sep - 21:50
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outfit Ca ne dérangeait pas Mal de payer le repas de Lewis, loin de là. Il avait un job qui payait assez pour pouvoir se le permettre et, de toute façon, le restaurant universitaire n'était pas très cher. Il haussa donc les épaules au commentaire du plus jeune, prenant ça pour un merci et s'installant à la table qu'il avait choisie sans répondre. Ne sachant pas trop quoi lui dire, il prit une gorgée de la bouteille d'eau qu'il avait achetée et regarda autour de lui, peu habitué à voir la salle aussi vide à cette heure de la journée. Il voyait des visages familiers, des habitués de la bibliothèque qui venaient même étudier pendant les vacances, mais aucun avec qui il avait l'habitude de parler en dehors du travail.
Entendre parler de sa "mère" était la dernière chose que souhaitait Mal. Il ne voulait pas savoir qu'elle regrettait de l'avoir abandonné ni qu'elle avait gardé un oeil sur lui pour savoir ce qu'il était devenu. Il se fichait bien qu'elle ait été triste ou qu'elle ait économisé toute sa vie pour pouvoir le récupérer. Elle l'avait abandonné, elle avait eu un autre fils, lui avait eu une autre famille, fin de l'histoire. Il ne voulait rien avoir à faire avec elle, mais exclure et rejeter Lewis serait injuste pour ce garçon qui n'était responsable de rien. Cependant, il n'était pas d'humeur à parler de "maman".
Ca t'embête si on parle d'autre chose ? Honnêtement j'ai pas envie de la plaindre.
Levant les yeux vers le plus jeune, il fit une moue désolée, ne voulant pas se montrer rude ou impoli, mais n'ayant pas envie non plus de faire semblant. La veille, l'arrivée de sa mère biologique dans sa vie l'avait totalement chamboulé et il n'était pas encore prêt à l'accepter, lui pardonner ou même simplement envisager de parler avec elle. Il avait vécu vingt ans sans l'avoir dans sa vie, alors pourquoi aurait-il besoin d'elle maintenant ? Il avait sa famille, ses amis et Hibiki, il était heureux avant qu'elle ne débarque comme un cheveu dans la soupe.
Parle-moi plutôt de toi. T'as quel âge ? T'es en quelle année ? Tes passions, projets d'avenir, tout ça. Ton père est venu avec vous ?
La conversation lancée, il commença à manger en attendant les réponses de son demi-frère, curieux d'en savoir un peu plus sur celui qui, apparemment, en savait déjà beaucoup sur lui. Enfin, en ce qui concernait les infos pratiques, parce qu'il ne devait certainement pas connaître son plat préféré, son penchant pour les films d'horreur ou même le fait qu'il soit gay. Mais, s'ils en avaient le temps, ça viendrait. En tout cas, Mal avait envie d'en apprendre le maximum possible sur lui pendant qu'il était sur l'île, et après... advienne que pourra, comme on disait.
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Re: my dear brother // saito mal Ven 25 Sep - 20:38
OOTD × Sa mère reste sa mère, bien qu'elle n'ait pas été souvent à ses petits soins comme le devrait une mère. Lewis a grandi par lui-même, apprenant la vie dans la rue pour mieux pouvoir s'en sortir plus tard en devenant un adulte. Sa mère était plus occupé à penser à elle, à ses erreurs, à ses regrets et cela quitte à négliger son second fils. Malgré tout Lewis l'aime et ne veut pas l'abandonner, il a décidé de la suivre dans sa fuite jusqu'à arriver ici pour retrouver son premier fils. Pour quoi au juste? Pour entendre qu'il n'a pas envie de parler d'elle, ni de la plaindre. Dans un sens, il peut le comprendre après des années, une vie entière, à n'avoir aucunes nouvelles de cette femme. Haussant les épaules avec désinvolture, le coloré fait comprendre que cela lui importe peu et qu'ils peuvent parfaitement arrêter de l'ajouter à la conversation. Ce n'est pas pour autant qu'elle va disparaître, lui non plus. Leur mère est toujours dans la ville, quelque part prête à resurgir à tout moment pour tenter d'obtenir une seconde chance auprès de son aîné. Peine perdue se dit-il, mais tant pis.
Parler de lui? étonné par cette question, Lewis lève un regard ahuri sur son grand frère. Que veut-il bien entendre de lui? Mal se montre bien curieux, comparé à sa mère qu'il préférerait oublier. Veut-il vraiment savoir ou le questionne-t-il pour la forme? Bah, de toute façon, qu'est-ce que ça change. Le garçon se montre d'abord silencieux, réfléchissant aux choses à dire ou à ne pas dire mais aussi parce qu'il entame son repas en même temps.
« J'ai seize ans et je suis en seconde, même si j'ai dû arrêter le lycée depuis quelques temps. Par la faute de sa mère et de leur cavale à travers l'Australie. J'aime le sport, le skate, le vélo. Aucun projet d'avenir. Comment pourrait-il ? Quant à son père... »
Lewis garde expressément le silence, son regard plongé dans son plat. Il mange sans rien dire, ne voulant pas aborder ce sujet comme Mal ne veut pas parler de sa mère. S'il commence à le faire, il va se montrer agressif et vulgaire, jurant à tout va en souhaitant porter malheur à cet homme.
« Il est mort. Ment-il avec froideur et colère, pour lui il l'est. »
Piochant dans son assiette, il rumine bruyamment comme si cela allait faire redescendre sa pression sanguine et son envie meurtrière envers son « père ». Il n'a jamais été bon pour lui ou pour sa mère, pourtant elle l'a voulu au point de faire un gosse avec. Lewis ne peut rien dire puisque c'est lui l'enfant en question et qu'il ne reproche nullement sa naissance à qui que ce soit. Il est là, c'est ainsi. Finalement, les frères ne sont pas bien différent, sauf que l'un a été laissé pour compte comparé à l'autre qui a subi cette vie difficile. Dans le fond, Lewis l'envie, il a peut-être été abandonné mais au moins a-t-il trouvé une bonne famille.
« Franchement tu ne rates rien. Souffle le lycéen en sous-entend que son abandon n'est pas une mauvaise chose. »
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Re: my dear brother // saito mal Lun 19 Oct - 18:28
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outfit Satisfait de ne plus entendre parler de sa génitrice, Mal écouta Lewis avec attention, retenant chaque information qu'il lui cédait du bout des lèvres. Seize ans, cinq de moins que lui. Sa mère avait peut-être eu le temps de soigner son addiction entre temps, certainement que c'était pour ça qu'elle l'avait gardé au lieu de l'abandonner comme elle avait fait avec Mal. Peut-être qu'elle s'était trouvé un joli appart, un bon métier et un mari pour élever son fils avec elle. Peut-être aussi qu'elle n'avait pas assez d'argent pour venir rechercher son aîné et que c'était pour ça qu'elle l'avait laissé encore cinq ans dans un orphelinat au lieu de le reprendre et de vivre une belle vie de famille avec lui.
Mal plissa des yeux en entendant que son frère avait du arrêter le lycée. Pourquoi ? Pas pour suivre une formation professionnelle dans un autre établissement, vu qu'il ajouta juste après ne pas avoir de projet d'avenir. Le bibliothécaire connaissait bien ça, n'ayant trouvé sa voie qu'après avoir redoublé sa terminale, quand il avait passé beaucoup de temps à la bibliothèque du lycée pour étudier. Il lui offrit un sourire compréhensif, sachant bien ce qu'il devait ressentir. Il devait se croire bon à rien, s'imaginer au chômage ou caissier dans la supérette du coin, mais Mal espérait qu'il finisse par trouver une passion lui aussi. Quant à son père...
Je suis désolé pour ton père. Ca fait longtemps ?
Vu le ton employé par Lewis, il n'était pas vraiment triste de ce décès, et Mal se demanda ce qui s'était passé dans cette famille pour qu'un fils ne pleure pas la perte de son père. Si monsieur Saito venait à mourir, Mal serait complètement inconsolable, et il pensait même qu'il ressentirait un petit quelque chose si on lui annonçait qu'un de ses géniteurs avait perdu la vie. Il hésita à demander à son cadet pourquoi il avait cet air froid sur le visage en parlant de lui, mais il renonça, se disant qu'ils ne se connaissaient pas encore assez pour ce genre de confidences. Puis Lewis reprit la parole et Mal esquissa un rictus amer.
Parce que tu crois que passer dix ans à espérer tous les soirs que ta mère vienne te chercher c'est mieux ? Je dis pas que ma vie a été pire que la tienne, t'as pas l'air franchement heureux non plus, mais ne crois pas que ça a été facile pour moi.
Faisant une moue, il baissa les yeux vers son assiette, ne sachant pas quoi dire d'autre. Lewis avait l'air de penser que Mal avait eu une belle vie à côté de la sienne, et c'était vrai que depuis son adoption il était heureux, mais il avait vécu un véritable cauchemar les dix premières années alors bon... Soupirant, il reprit son repas en silence pendant un instant, avant de rebondir sur les paroles précédentes de son frère.
Pourquoi tu as arrêté le lycée ? Et ne t'inquiète pas pour l'avenir, j'avais dix-huit ans quand j'ai décidé ce que je voulais faire donc t'es pas en retard.
Nouveau sourire. Espérant un peu briser la glace, il attendit sa réponse, se demandant vraiment pourquoi son frère n'avait pas droit à une éducation normale et continue.
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Re: my dear brother // saito mal Sam 14 Nov - 17:46
OOTD × Aux yeux de la société, Lewis est sûrement un cas perdu, irrattrapable. Le genre qui ne sert à rien, ni à personne. Ses parents ne l'ont jamais motivé à devenir grand, à être quelqu'un. Ils l'ont souvent ignoré, mal jugé et au final, c'est dans la rue qu'il s'est retrouvé à évoluer. Jusqu'au jour où sa mère a décidé de fuir son propre malheur pour engendré celui de son fils. Loin de ses potes habituels, loin de ses repères à vivre une vie d'aventure indésirées. Est-ce qu'il en veut à cette femme? Un peu, mais elle reste sa mère et il se voit mal l'abandonner en partant égoïstement de son côté. Alors qu'elle... Elle, elle a abandonné son premier enfant en se trouvant toute sorte d'excuse pour l'accepter et regardez-là aujourd'hui! Incapable de vivre pleinement à cause du remord. Lewis sait que c'est trop tard, qu'elle aurait dû faire quelque chose plus tôt et avant que Malvin ne soit aussi grand et conscient du problème. C'est de sa faute à elle, pour Mal et pour lui.
Pourtant l'Australien a davantage de haine envers son père, celui qui s'est contenté de posséder sa mère sans véritable amour. Il ne sait même pas pourquoi ils étaient ensemble, toujours à se chamailler, à se crier dessus, à se faire frapper. Un fou avec une folle, un couple certainement parfait. Comment était le père de Mal? Qui était-il? Un toxico comme le sien ou un mec bien? Même s'il n'est que lui-même, il se pose parfois des questions sur l'identité de son aîné, de ses origines. Plutôt qu'expliquer qui est l'ordure qui l'a conçu, le garçon préfère dire qu'il est mort. Désolé? Lewis renifle légèrement, marque de dédain incontrôlé. Les mots ne viennent pas, il hausse seulement les épaules comme s'il s'en moquait éperdument de la date de ce faux décès.
Lewis est amer, cela doit se sentir dans sa voix et se voir dans son regard. Il déteste son père à mort et reproche beaucoup de chose à sa mère, sans pouvoir vraiment lui en vouloir. Il envie presque son frère aîné d'avoir été abandonné pour rencontré une famille en or alors que lui ... Lui, il n'a rien de tout cela.
« Tu aurais préféré vivre dix sept ans avec des toxico? Il emploi le pluriel, mettant les deux parents dans le même sac. »
Mal semble heureux désormais, il a connu de bonnes choses après un temps à vivre dans l'incertitude et le doute mais ce n'est pas le cas de son jeune frère qui éprouve toujours autant de rancoeur envers tout et tout le monde. S'il devait se comparé à Mal, il serait dans cette période de dix ans où il se demande si quelqu'un va venir le chercher et lui offrir mieux.
« Comment pourrais-je être inscrit dans un établissement en déménageant en si peu de temps? J'ai à peine le temps de connaître l'endroit qu'on doit déjà repartir. Leur mère est cinglée, le sait-il? Peut-être est-elle légèrement parano sur les bords, voire complètement. »
Quant à savoir ce qu'il voulait faire plus tard, il n'est pas sûr de le savoir à ses dix huit ans ou même à ses trente ans. Lewis n'a plus d'appétit, parler de tout ceci le rend maussade et il se contente de mettre sa nourriture en miette avec son couvert.
« Maman a toujours peur, elle fuit constamment sans me laisser le choix. Marmonne-t-il, les sourcils froncés et le regard porté à son plat en piteuse état. »
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Re: my dear brother // saito mal Mer 2 Déc - 20:36
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outfit Des toxicos. Pluriel. Sa mère n'avait donc pas changé depuis qu'elle avait abandonné Mal à cause de ses addictions, et elle avait certainement gardé Lewis parce qu'elle n'était pas seule, que le père du gamin était avec elle. Il ne savait pas trop ce qu'il avait espéré pour ce frère qu'il venait de découvrir, mais il avait au moins pensé que leur génitrice s'était sevrée pour lui, qu'elle l'avait gardé parce qu'elle ne touchait plus aux drogues... Non, définitivement, il ne voulait pas lui laisser une chance d'entrer dans sa vie, pas alors qu'elle faisait si peu d'efforts pour ses enfants.
Mal ne répondit pas aux paroles de Lewis, se contentant d'un soupir désolé. Les deux avaient vécu des choses bien différentes et ce n'était pas comparable. Mal croyait que son enfance avait été pire à cause de toutes les questions et les doutes qu'il ressassait sans cesse ; Lewis avait connu la vérité, et elle l'avait détruit. Des deux situations, le bibliothécaire ne savait pas laquelle était préférable. Lui au moins avait fini par avoir une famille qui l'aimait, mais Lewis n'avait jamais connu la douleur de l'abandon. Deux poids, deux mesures. Deux blessures qui ne se refermeraient jamais totalement.
Quand il parla de l'école, la réponse de son cadet fit froncer les sourcils de Mal dans une moue contrariée. Son frère était déscolarisé à cause de leur mère, parce qu'ils devaient tout le temps partir à peine après s'être installés. Serait-ce encore le cas cette fois ? Partiraient-ils bientôt pour ne plus jamais revenir ? S'il n'y avait eu que la mère, Mal en aurait été heureux, mais il espérait meilleure vie pour ce frère qu'il commençait tout juste à connaître.
Tu voudrais quoi, toi ? Si... si tu étais majeur, je te dirais de rester ici, je t'aiderais à trouver un endroit où dormir et tu irais au lycée, mais...
Mais Lewis était mineur. Il n'avait pas d'autre choix que d'obéir et de suivre sa mère, sans avoir son mot à dire, sans pouvoir même donner son avis. Mal était certain qu'il pourrait lui offrir un toit, que ça soit chez les Saito ou dans la grande maison d'Hibiki, mais ne serait-ce pas illégal ? Leur mère ne pourrait-elle pas porter plainte ? Le mieux serait qu'elle accepte de le laisser ici, voire qu'elle reste aussi, mais si elle était aussi parano que le disait Lewis...
De quoi a-t-elle peur, au juste ? Est-ce que... elle est recherchée par la police ?
Avait-elle commis un crime plus atroce que celui d'abandonner son nourrisson ? Avait-elle braqué une banque, tué quelqu'un ou un truc du genre ? Il espérait bien que non, espérait que son frère était en sécurité, même avec une mère toxico qui ne semblait pas lui rendre la vie facile. Passant une main dans ses mèches claires, Mal poussa un nouveau soupir, luttant contre l'envie d'arracher son frère à cette emprise et à le cacher sous son lit jusqu'à ses dix-huit ans.
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Re: my dear brother // saito mal Sam 19 Déc - 10:37
OOTD × Lewis ne peut pas s'empêcher de penser à ce que seraient les choses s'il avait été à la place de son frère. Serait-il dans une bonne famille? Aurait-il un avenir meilleur devant lui? Ne passerait-il pas tout son temps à fuir pour sa survie? Il se pose énormément de question mais il n'y a aucune réponse à ces dernières car les choses ne changeront pas, elles ne seront pas différente et cela même avec le temps. Impossible de revenir en arrière, il ne peut pas modifier son passé et les années vécues auprès de ses géniteurs. Même s'il ne connaît pas ce garçon face à lui, même s'il ne l'a jamais rencontré auparavant, Lewis ne parvient pas à se taire devant son frère. Personne ne l'a écouté depuis tout ce temps, personne ne connaît son histoire et si quelqu'un doit la savoir, cela ne peut qu'être Malvin.
Ce qu'il veut? Une vie stable, sans fuir. Il n'est pas majeur, là est le problème. Sans sa mère, il ne peut pas vivre. Aussi triste soit cette réalité, il ne pourrait pas se rendre loin sans sa présence. Si elle décide de mettre les voiles de cette île, il n'aurait pas d'autres choix que partir avec. Ce n'est pas seulement une question d'être majeur ou non, mais plutôt parce qu'il tient encore à cette femme malgré ses antécédents et son histoire dramatique qui l'a conduit là où ils en sont aujourd'hui.
Lewis ne trouve rien à répondre à son aîné. Il ne sait pas réellement ce qu'il désire, ni si c'est possible. La liberté? Impensable. La paix? Dure à obtenir. Une nouvelle vie? Impossible. Le garçonnet soupire, abandonnant l'idée de fournir une réponse qui ne serait qu'un mensonge, une illusion. Quoi qu'il souhaite, cela ne sera pas faisable. Il ne demande pas la charité à son frère, il ne demande absolument rien. Le décoloré ne sait même pas à quoi s'attendre de cet échange, si ce serait positif ou négatif, ou s'ils vont se revoir après. Peut-être voulait-il seulement le rencontrer après tout ce qu'il a entendu sur lui durant des années.
« Non... Elle est juste... Parano. Comment lui expliquer sans parler de son père? Je sais qu'elle t'a fait du mal et que je n'ai pas vécu la meilleure vie à ses côtés mais... Elle aussi n'a pas été gâté. »
ça ne l'excuse pas du tout, Malvin pourrait très bien ne pas le comprendre et refuser de l'admettre mais leur mère a un passif assez désordonné, troublant pour elle. S'il reste à ses côtés et cherche à la protéger, c'est bien parce qu'elle est fragile.
« Je n'en veux pas à maman, qu'importe ce qu'elle a fait ou ce qu'elle n'a pas fait pour moi. Je n'arrive pas à la détester malgré tout. Il ne lui demande pas d'être comme lui ou de penser comme lui, juste de voir le tableau sous un autre angle.
En son for intérieur, Lewis aimerait bien apprendre davantage de son aîné. Il voudrait savoir ce qu'il vit au quotidien, qui sont ces gens qui l'ont élevé, qui a pris sa place tout au long de ces années où ils ne se sont jamais connu. S'il avait plus de temps ou s'il pouvait rester sur cette île à sa guise, il chercherait vraiment à se rapprocher de ce garçon qui l'intrigue autant que sa mère a pu en parler durant toute sa vie à ses côtés.
codage par aqua
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Re: my dear brother // saito mal Lun 21 Déc - 13:26
you are... what ?
already got a brother
outfit Revenant sur son repas, Mal écouta la réponse de son cadet, ayant du mal à croire que leur mère soit parano sans raison. Pourquoi fuir si elle n'avait rien fait de mal ? Peut-être que quelqu'un lui voulait du mal, mais alors pourquoi Lewis ne lui disait-il pas ? Ce n'étaient pas ses affaires, le bibliothécaire en était conscient, et pourtant il avait envie de savoir, de comprendre et d'aider ce frère qu'il venait de rencontrer.
Entendre que leur mère n'avait pas eu une fille facile fit pincer les lèvres de Mal en une moue sceptique. Elle était toxico, elle l'avait choisi, non ? Il y avait un jour où quelqu'un lui avait proposé de la drogue et où elle avait dit oui au lieu de refuser. C'était son choix, son problème. Mal n'allait certainement pas la plaindre ou la prendre en pitié, elle qui l'avait abandonné à sa naissance parce que son état était tel qu'elle ne pouvait s'occuper de lui.
Il releva les yeux vers Lewis en entendant qu'il n'en voulait pas à sa mère. Comment pouvait-il être aussi compréhensif envers elle après avoir dit qu'il avait eu une enfance pourrie par sa faute ? D'un côté, Mal comprenait qu'il l'aime malgré tout. Elle était sa mère, elle l'avait élevé et avait été là pour lui quand il allait mal, du moins l'espérait-il. Lui, il n'avait aucune raison de l'aimer.
Je comprends... Mais je ne pense pas que je pourrais cesser de la détester un jour.
Il était dur, il en avait conscience, mais n'était-ce pas normal ? Il se réveillait encore parfois en pleurant, après un rêve où un petit garçon appelait sa mère pour qu'elle vienne le chercher. Il faisait encore des cauchemars de l'orphelinat, de ces journées où les parents défilaient et ne le choisissaient jamais. Parfois, il rêvait de ce jour au zoo où il avait rencontré les Saito, sauf qu'ils n'étaient pas là et qu'il tournait en rond pendant des heures, seul au milieu des singes et des léopards. Tout ça à cause des mauvais choix d'une femme qui aurait mieux fait d'avorter.
Ma pause est presque finie, je vais devoir retourner au travail. Je te raccompagne à l'arrêt de bus ?
Soupirant face à ce constat, Mal racla rapidement son assiette puis se leva pour déposer son plateau sur un chariot prévu à cet effet. Il revint ensuite vers Lewis et récupéra ses affaires avant de repousser sa chaise sous la table. Ils sortirent ensuite du restaurant et le plus âgé profita qu'il lui restait quelques minutes pour entraîner son cadet vers l'arrêt de bus. Après lui avoir demandé où il logeait, il lui indiqua quel bus prendre et attendit avec lui, le regard perdu dans le vide. Quand il vit le véhicule arriver, il se tourna vers Lewis, un sourire fade aux lèvres.
On restera en contact ? Ca m'a fait plaisir de te rencontrer.
Il ne mentionna pas leur mère, ayant déjà donné son avis sur elle assez clairement. Il avait envie de rester en contact avec Lewis, d'avoir de ses nouvelles à lui, se fichant pas mal du sort de leur mère tant qu'elle ne blessait pas encore plus un autre enfant innocent. Puis il regarda son frère monter dans le bus et retourna à la bibliothèque d'un pas rapide pour reprendre son service.
Accueil
Même s'il n'en avait pas eu envie, Mal était retourné à la bibliothèque ce matin, déposé par Hibiki qui lui avait promis de revenir le chercher à la fin de la journée. Il avait rencontré sa mère la veille, sa mère biologique, celle qui l'avait abandonné à la naissance, celle qui n'était jamais revenue le chercher pendant dix ans qu'il a été à l'orphelinat. On pouvait dire que Mal avait plutôt mal réagit, et il espérait que cette Elena ne reviendrait donc pas, mais il était tout de même entré dans le bâtiment avec appréhension et les jambes tremblantes. Sa responsable n'avait rien dit pour son retard de dix minutes et l'avait accueilli avec un sourire compatissant, lui demandant s'il allait mieux mais sans lui demander de détails. Après l'avoir rassurée, Mal avait commencé sa journée et le travail l'aida à se changer les idées.
