L’humidité semble s’infiltrer par le moindre interstice, le soleil peinant à percer la couche nuageuse loin de la ville animée depuis qu’il est parti en ce début de matinée. Ces allées et venues dans la société ont perdu un certain réconfort au creux de son palpitant depuis que cette idée viciée s’est implantée dans son esprit, quelques semaines auparavant. Réaliser quelques recherches en faisant mine d’ignorer les problématiques les concernant, le besoin d’éclaircir les idées pulsées comme jamais auparavant dans ses veines.
Ses pas sont silencieux, habileté affirmée depuis tant d’années, assimilé à une démarche assurée dans cet espace confiné qui va certainement devenir familier. L’oreille est tout de même alertée, reconnaissant ces sons parmi tant d’autres au sein de son organisation ténébreuse. Il n’a même pas besoin de lever les yeux pour reconnaître l’ombre qui se dessine.
▬ Je ne suis pas en train de vandaliser une tombe ou d’enterrer un corps, j’ai d’autres mains pour le faire à ma place. Adonis se relève, étire sa stature et fait face un jeune frère dubitatif. J’ai besoin de m’assurer certaines choses.
Cette fois, le Corbeau se dresse de toute sa splendeur, le regard acéré de ce Roi de la Nuit, prêt à dépecer chaque âme qui profane son territoire. Les traits sont nettement plus marqués, signe d’un esprit échauffé qui ne se laisse bercer par Morphée. La fragrance du nécrosé n’atteint plus les hommes habitués, ni même cette vue décomposée dont certains membres sont manquants, aux tracés chirurgicaux. Le patriarche pointe de la tête cet amas putrescent.
▬ Il s’avère qu’un Vautour s’aventure sur notre territoire et pille nos cadavres destinés à nos petites transactions. Sauf que ce tas d’os était vivant, avant d’atterrir ici. Le sourire du Moire se fait nettement plus dévoreur. Qui que ce chien est, il est hors de question qu’il s’approprie nos marchandises pour les siennes. Les filles sont également sur le coup.
Il lui confie les crises hystériques de l’une d’entre elles, dont la colère a tant enflé que même le plus âgé de la fratrie s’est volatilisé et ne pas recevoir le courroux de la plus dérangée. Ainsi, le plus adoré est aujourd’hui dans la confidence, même si Adonis arbore un faciès des plus contrarié. Les mains gantées dans ses poches, ses lèvres pincées révèlent que la curiosité de son interlocuteur n’aurait pas dû l’emmener jusqu’en ces lieux.
▬ Ne fais pas cette tronche, c’est une histoire qui va au-delà ce qui est convenu pour toi. Tu gères le trafic d’arme, pas des macchabées dont la source est encore incertaine. Pour cette fois, je ne suis pas sûr que nous serons tous d’accord avec cette optique.
Le seigneur des ombres est certain que ses sœurs ne seront pas enchantées d’apprendre que le préféré a pris connaissance de cette affaire. Même lui ne l’avait pas souhaité.
L’interrogation se dessinait sur ses traits quant au lieu qu’il foulait, mais seul le silence accompagnait ses pas jusqu’à la silhouette du corbeau qui reposait là. Le plus jeune ne rétorquait rien sur la véritable raison qui poussait Adonis à faire face à une tombe et remettait en question ses propos, mais gardait bien pour lui les remarques désobligeantes à ce sujet. A la place, ses pupilles d’onyx observaient la gestuelle précise de son frère et son visage s’assombrissait aux nouvelles annoncées. Le fait que ses propres sœurs soient sur le cou n’inauguraient rien de bon pour le chien ayant traîné sur le territoire des Ninomea.
Un soupir silencieux poussait Jun à relever les yeux vers son aîné et d’afficher une moue qui disparaissait aussi vite qu’elle était arrivée. Il comprenait la réticence de son frère quant à parler d’affaire privée, mais n’appréciait pas d’être ainsi mit tout le temps sur la touche pour le protéger. Il appréciait plus qu’il n’osait avouer adorer cette position de préféré, jusqu’à en jouer avec outrance, mais parfois ce rôle l’incombait. Comme maintenant.
C’est pourquoi le brunet secouait la tête avant de reporter son attention complète sur le macchabé. Aucun haut de cœur ne venait le déranger, aucun spasme ou dégoût supplanter son cœur, non il ne persistait qu’une grande curiosité après de ce jeune détective privé.
▬ Il est trop tard maintenant donc autant tout me raconter puisque je fais partie des confidences, que cela vous plaise ou non à tous les trois. Jun s’accroupissait comme avait fait Adonis avant lui et un coude sur sa jambe, son menton reposait nonchalamment dessus tandis qu’il relevait des yeux bien sombres vers son frère. Si tu veux que je participe comme à ta guise, je t’écoute et ne lésine pas sur les détails.
Cette petite connotation d’ordre à la fin de sa phrase faisait esquisser un léger sourire amusé aux coins des lèvres de Jun qui reportait son regard vers le mort devant lui. Il penchait légèrement la tête sur le côté, cherchant le moindre petit élément tout en écoutant les paroles du patriarche. Jun ne savait pas dans quoi il venait de mettre les pieds, mais il ne regrettait nullement. Et puis auprès de son frère, le jeunot ne craignait pas grand-chose. Sa confiance était pleine envers lui. Et envers ses sœurs qui lui tomberont dessus s’il lui arrivait la moindre égratignure.
▬ Vautour. Non tiré au hasard ou as-tu une brève idée derrière la tête pour énoncer ce mot à voix haute, mon frère ?
Tout aussi lentement, l’ancien soldat se redressait pour faire face au corbeau. Comme lui, ses mains étaient gantées et reposaient dans ses poches. N’ayant réellement d’objectifs, le brunet se devait d’attendre les directives avant d’esquisser le moindre mouvement et même si l’attente pouvait être un peu ennuyeuse parfois, elle était nécessaire dans ce cas de figure. Jun sentait que l’erreur n’était pas tolérable, un faux pas pouvait tout faire foirer donc comme le soldat de l’époque, il écoutait.
EXORDIUM.
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Re: ▬ Mauvais Vautour Dim 4 Oct - 13:28
⊱ Mauvais Vautour a touch of death
Un sourire bien caustique se dresse sur les babines du Corbeau, la satisfaction particulière quant aux propos du plus jeune et adorer. « Oui, car il attend que la proie soit éteinte avant de la dévorée. Peu courageux. », mais intrinsèquement ingénieux. Car l’amas de chair décomposée qui se traîne à leurs pieds était à peine vivante, mais la Moire peine à retrouver une trace convenable, les dents mordant l’intérieur de la joue avec irascibilité face à ce constat funeste. Les doutes persistent encore dans son esprit, conservant silencieusement certains aspects. Ses pupilles scrutent avec particularité l’oisillon à ses côtés : pas comme un frère, mais comme un Roi.
▬ « Si cela te permet de te tenir tranquille, sans avoir le besoin de te mettre une laisse, alors je veux bien te laisser participer un minimum. Adonis insiste foncièrement sur le dernier mot. Ce charognard vient de voler une de nos marchandises, seulement, on ne sait pas encore au niveau de quel transaction. Les points relais sont nombreux et les membres tout autant, on commence par agiter au plus près, pour commencer. »
Le Panthéon. Organisation mafieuse dont le but est disparate au fil des ans, mais à la direction rude et organisée. Le plus âgé émet tout de même ses doutes quant à la trahison, le schéma ne ressemblant aucunement à la témérité nécessaire d’un des Membres à effectuer une lubie aussi morbide. De plus, certains messages déposés le laissent supposer cela, mais il se tait volontairement auprès du jeune militaire, gardant ses suspicions scellées.
▬ « On quadrille donc la zone afin de repérer un comportement inhabituel, mais je redoute une implication plus grande et donc une étendue de territoire de la part de ce chien. Il soupire à ces mots. Les raisons sont encore indéfinies honnêtement. Allons dehors, nous n’avons plus rien à faire ici. »
Des petites mains s’occuperont du reste en temps et en heures, attendant simplement que les patriarches quitte l’endroit singulier. Ils se dirigent vers les voitures, le brun s’adossant en croisant les bras sur sa poitrine. L’acariâtreté trahit ses traits nonchalant, cette histoire prenant des ampleurs plus conséquentes, il le ressent.
▬ « Finalement, ton métier peut être plus utile. Fouille au niveau des Membres, tu trouveras rapidement les informations. Après l’analyse du corps, tu feras des recherches pour trouver des achats récents d’objets ou des promeneurs nocturnes traînant autour de nos quartiers. Il hausse un sourcil à la réaction du cadet. Tu veux participer ? Dans une hiérarchie, on commence toujours par la merde. »
Et ainsi l’éloigner pour un temps défini de la problématique. Et ainsi permettre au Roi des Ténèbres d’enquêter de son côté vers une anamnèse dont il aurait préféré être le seul à s’en occuper. Pour l’heure, il observe les faits et gestes avec minuties, détaillant la plus petite des réactions à son encontre, en murmurant du bout des lèvres « Des suggestions ? » , même s’ils savent tous les deux que Jun n’aura aucune ampleur conséquente, pour le moment.
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