Qu'est-ce qu'ils ne comprennent pas dans « ne touchez à rien » ? C'est pourtant simple. Il n'a pas besoin de développer son avertissement pour qu'ils pigent l'essentiel, non? Alors pourquoi n'ont-ils pas écouté? Tout ce que le brun voulait dire, c'est qu'ils gardent leurs fichues mains pleines de doigts dans leurs poches. Point. Faut croire qu'ils ne font pas un cerveau entier à trois, pour ne pas suivre les directives du vendeur déjà sur les nerfs après avoir retrouvé l'instrument abîmé. Sky se masse la tempe, les yeux rivés sur la guitare au sol, échoué comme une baleine hors de son habitat naturel. Bon Dieu, pourquoi les gens font-ils des gamins si c'est pour ne pas s'en occuper? Un soupir franchit ses lèvres, exaspéré de constater les dégâts de ces petits imbéciles. Il les voit venir généralement. à leur tenue, à leur façon d'observer, à la manière de communiquer entre eux comme une sorte de bande primitive sur le point de commettre une bêtise plus grosse qu'eux. Et il avait raison, il a toujours raison quand ça concerne des petits merdeux de ce genre. D'abord ils tournent dans la boutique en examinant le matériel, puis ils commencent à poser leurs empreintes de partout sur les instruments en vente et à la fin, ça se termine avec de la casse.
« Fichus gamins. Qu'il râle entre ses dents serrées, après s'être accroupis pour récupérer la guitare. Fait chier. C'est plus fort que lui, quand il voit les rayures sur le bois vernis. »
Impossible de vendre cet objet dans cet état. Sky se demande si la chute ne l'a pas endommagé au-delà de son analyse visuelle. Même s'il sait en jouer et l'accorder, il n'a aucune compétence dans les réparations. ça, c'est le boulot de quelqu'un d'autre et cette personne, il sait parfaitement où la trouver. Il n'a pas besoin de fouiller sur internet pour dégoter le numéro d'un professionnel dont il ne sait rien, quand cette boutique est déjà reliée avec un luthier depuis des années déjà. Suffit de prendre son portable et d'envoyer un message au fils Akabane, comme il le surnomme. Sky est bref, il lui demande de passer à la boutique quand il peut pour vérifier un instrument. Aucune heure, aucun délai, il lui fait pleinement confiance pour répondre à sa requête et s'inviter quand il le souhaite.
La guitare rangée dans l'arrière-boutique, le brun revient à son poste d'observation derrière le comptoir de la boutique. Les clients se font capricieux ces derniers temps, il n'y a pas foule même aux heures de pointe. Si ce n'est des imbéciles qui feraient mieux d'aller à l'école qu'ennuyer les honnêtes citoyens, dans l'optique où Sky en est un. Ce magasin pourrait être une couverture pour lui et sa fabrique de drogue, pourtant ce n'est rien de tout ceci. Il aime vraiment travailler ici, entre les instruments de musique, le matériel et les CD en tous genres. S'il n'avait pas ce travail, sûrement aurait-il perdu une part de son humanité ou de sa citoyenneté. à ne plus voir le jour, ainsi enfermé dans un laboratoire au sous-sol d'un nightclub, sans fenêtre, sans air frais à respirer. Rien que d'y penser, le vendeur songe à s'acheter un brumisateur pour purifier l'air étouffant de cette pièce sans issue.
C'est en se perdant de la sorte dans ses pensées que le temps s'écoule plus rapidement. Le temps de songer à son laboratoire et à tout le boulot qui lui reste à faire là-bas, une bonne demi-heure est passée. Sky lâche un nouveau soupir, tandis qu'il récupère une canette de soda dans le mini-frigo de la réserve. Il s'ennuie, ça se sent à sa manière de faire le tour de la boutique en s'assurant que tout soit bien à sa place. Il l'a déjà fait après la visite des importuns et depuis, personne n'est revenu. Néanmoins il recommence, pour occuper ses heures de service et pour rentabiliser sa paye. Histoire de ne pas entendre qu'il ne fout rien, bien que son patron n'ait rien à lui reprocher. Les caméras de sécurité sont justement là pour la sécurité et pour la protection du magasin, en dehors des heures d'ouverture.
Le jeune était en train de travailler durement sur son sujet quand son téléphone l’a interpelé. Relevant un sourcil en voyant de qui cela provient, il exhale un léger soupir qu’il fait pour un rien. Cela doit certainement provenir d’un bambin ou adolescent ayant bousculé et brisé un instrument, cela est fatiguant, mais lui permet d’avoir une belle somme en rentrant. Alors il essaie de finir rapidement son devoir bien avancé, avant de laisse tomber pour se lever. Son sac craqué à cause du matériel peu léger, il vérifie que tout y ait pour déguerpir sous les paroles de son père inquiet. Il n’a pas répondu et est suivi par Koda pour une promenade méritée. Le chien est toujours accepté, car il est discret et s’arrête à l’entrée pour se coucher. Une fois arrivé, il pousse la porte en n’apercevant personne à son entré, mais le samoyède ne perd pas son temps pour aller contre l’interlocuteur discret. Hibiki lève son regard fatigué en lançant sa main pour le saluer, intimant à son chien « Koda, à l’entrée » pour laisser ses pas se rapprocher pour parler.
— Salut. Tu vas bien ? Où est l’instrument ?
Il n’est pas prêt pour tenir une conversation comme il fait à l’accoutumer, perturbé entre les demandes intensives répétées et sa culpabilité revenue soudainement à l’éreinter. Il sait qu’il est proche d’une dépression non assumée, mais se contente de la balayer pour se laisser guider vers l’instrument à soigner. Un léger regard vers son chien adoré, il pose son doigt sur ses lèvres pour lui demander de ne pas aboyer et son fidèle ami se pose pour le laisser. Il hoche la tête avant de se retourner et découvrir l’objet de sa venue inopinée. Il se dirige d’une traite comme s’il savait vers la guitare endommagée. Il l’examine pendant un long instant, avant d’être rassurer en se retournant.
— Pas trop de casse. C’est surtout visuellement que s’en a pris un coup, mais pour faire simple, un client pourra y jouer sans problème. Je vais l’accorder par contre et voir s’il y a des dégâts internes, on sait jamais. Tu peux retourner de l’autre si tu veux, ça va être chiant à regarder.
Il sait que la plupart aiment tout de même l’observer alors qu’il la soulève pour la déposer sur la table fait exprès. Il laisse la lumière bien éclairée pour mieux identifier, glissant ses doigts pour démonter et apercevoir les problèmes s’il y en a. Il agit avec un mécanisme impressionnant, pouvant le faire les yeux fermés tant il connait sans s’en soucier. Ses gestes sont une précision chirurgicale et d’une douceur pour ne pas abîmer l’objet sans se faire mal. Il a tendance à omettre ce qui l’entoure pour se laisser aller comme enfermé dans sa propre tour. Il effectue avec minutie et rapidité, ayant déjà réalisé et répéter. Une fois bien réparé, il soulève la tête et retourne hors de l’atelier pour la déposer là où elle se trouvait, ayant aperçu l’espace vidé depuis l’accident avant son arrivée. Il revient vers le jeune homme qui lui tend une canette et la prend en hochant la tête.
— Merci. Koda remue beaucoup depuis que je vais à l’université alors désolé s’il fait la fête, je ne le sors plus autant qu’avant. Et de ton côté, tout se passe bien ?
Il feint presque une amabilité, mais on peut nettement apercevoir une mélancolie s’exprimer de ce regard toujours affaissé comme s’il ne mérite pas de contempler la beauté de ce monde et s’émerveiller. Il n’est plus souriant comme avant, plus avenant et riant. Il n’a même pas esquissé le moindre intérêt par curiosité et avec sincérité. Il est difficile de vivre avec une peine insérée, plus qu’elle ne devrait être dans cet espace confiné, saturé par des sentiments entremêlés. C’est compliqué de vivre pour ce jeune à la tristesse avérée, c’est compliqué de côtoyer quand on ne va pas bien et surtout d’aussi près.
C'est dans la réserve que le vendeur a finie par se rendre après plusieurs tours dans la boutique, à vérifier les instruments et à ranger la moindre petite chose de travers. Il en a profité pour jeter sa canette vide et se laver les mains aux toilettes à côté du coin vestiaire. Une pièce réduite, assez grande pour lui et ses affaires. C'est le moment opportun qu'a choisi son acolyte pour débarquer au magasin, alors que le brun revient peu de temps après vers le comptoir où il aperçoit le jeune homme. D'un mouvement de main, il salue ce dernier, posant ses yeux sur l'animal. Son chien est la bienvenue, Sky n'a rien contre les bestiaux.
« Hey. ça va et toi? Politesse oblige, il se contente des formalités habituelles avant de désigner la réserve. Je l'ai mis de côté. »
Tournant les talons pour revenir à son point de départ, Sky abandonne le comptoir de vente pour passer une nouvelle fois par cette porte menant à l'arrière-boutique. La guitare est posée là, en évidence, tenue par son socle d'origine. Le temps qu'Hibiki examine la pauvre victime de la stupidité de ces terribles adolescents, le grand garçon garde un oeil dans son commerce et un autre sur la silhouette en pleine réflexion de son ami. Le verdict tombe et le vendeur hoche sa tête, attentif mais pas moins agacé par ce malheur incident.
« Une chance pour ces morveux que ce ne soit pas cassé. Lâche-t-il, prêt à les retrouver pour leur faire payer. Ici ou de l'autre côté, ça ne change pas grand-chose pour moi. Pour l'ennuie, pour la chiantise de cette journée de travail où il n'y a pas un chat. »
Sky se dit que, si client il y a, le chien à l'entrée fera certainement du bruit pour les avertir. De ce fait, il peut se permettre d'observer le garçon et la guitare légèrement abîmée, mais rien de grave. C'est bien le genre de truc qui énerve le vendeur, que l'on complique ses journées quand elles sont censées être longue et ennuyeuse à mourir. Il préfère cela aux complications et aux prises de tête qu'il essuie déjà avec sa soeur ou certains membres du clan. Néanmoins, au bout de plusieurs minutes, le brun se décide à laisser travailler l'autre et retourne dans la boutique vérifier qu'aucun visiteur ne débarque en silence. C'est quand le plus jeune remet l'instrument à sa place que Sky s'en va lui proposer une canette.
« Pas de problème, tant qu'il ne casse rien. Si la boule de poils veut s'amuser à faire le tour, ce n'est pas le vendeur qui va rechigner. ça peut aller. L'éclate totale comme tu peux le voir. C'est ironique, il se fait vraiment chier entre ces murs mais nullement d'autres choix à sa portée. »
Le fabricant remarque bien la différence chez Hibiki, sa mélancolie, son manque de sourire, son humeur terne, presque flétri. Pourtant il ne dit rien, se contentant de l'observer de temps en temps. Que pourrait-il dire? Il se doute que certains sujets ne sont pas bons à aborder. Quitte à faire semblant, autant se centrer sur un point qui ne risque pas de les ébranler.
« ça se passe comment à l'université? Qu'il demande, testant un terrain plus ou moins stable d'après lui. »
Il hausse les épaules aux propos énoncés sans laisser la note puisque ce n’est qu’un petit contrôle sans rien assurer. Si cela avait été cassé, le propriétaire aurait été prévenu pour lui envoyer la facture et être rapidement payer. Il se dit qu’au moins il a pu faire une sortie avec son chien qui aboie sans arrêt pour être à ses côtés. Il retourne près de l’énerver en acceptant la boisson et d’un merci prononcé.
Il laisse l’ombre d’un sourire se poser sur ses lèvres auparavant fermer devant l’ironie du jeune homme à la franchise exaspérée. Lui-même peut comprendre l’emmerdement à rester dans une boutique sans pouvoir faire quelque chose de concret. Il va vers Koda afin de le caresser comme demander par la bête éduquée.
— Et tu joues pas d’instrument ? Ca peut faire un peu passer le temps, surtout si c’est trop chiant. Il y en a dans la réserve.
Ce n’est qu’une simple proposition ne sachant réellement si le jeune est épris de passion pour ces instruments ou s’il fait ce travail pour avoir un salaire comme beaucoup en ces temps. Il hausse de nouveau les épaules en remontant ses manches de ses bras tatoués avec la chaleur de son chien à ses côtés.
Il lui prodigue des caresses et d’autres papouilles longtemps réclamer par son chien adoré, s’excusant tout bas auprès de lui de ne pas être assez présent à ses côtés, surtout ces derniers temps avec l’Université. D’ailleurs, c’est le point qu’à décider d’aborder son interlocuteur sans grande timidité.
— Ca se passe assez bien. J’ai quand même les profs qui me collent aux basques pour que je fasse un double cursus. Sauf que j’ai pas le temps, mais ça, ils s’en foutent. De ton côté, ça te dérange pas d’être vendeur dans cette boutique ? Tu m’avais pas dit une fois que tu étais diplômé, mais pas en musique donc pourquoi tu cherches pas dans ton domaine ?
Il essaie au moins de faire la conversation même si elle n’est pas dès plus agréable à première vue, mais au moins il peut s’élancer sans réellement penser et en être dépourvu. Puis, il connaît Sky depuis un moment alors il n’éprouve pas de retenue à converser le temps d’un instant.
Il se lève afin de ne pas tellement déranger le jeune homme qui travaille en se poussant dans un coin avec son chien cette belle trouvaille. Ainsi, les personnes peuvent entrer sans se confronter à une grosse boule de poils blanche qui reste tout de même accueillante et à la grande jovialité.
La musique n'est pas sa passion première, il aime bien ça grâce à son ami lui ayant montré ce qu'il faisait mais en dehors de ça il ne consacre pas sa vie à jouer d'un instrument. Si c'était le cas, il jouerait plus qu'il ne travaillerait et pas sûr que son patron apprécie que son employé abîme sa marchandise en pratiquant à ses dépens.
« Je fais de la batterie, même si j'aime bien toucher à tout. Shiki lui a déjà montré comment jouer de la guitare mais il est plus fort avec des baguettes. J'évite de toucher sans autorisation. »
C'est normal, il ne s'autorise pas à en faire qu'à sa tête. Et puis, son travail ne consiste pas en jouer à des instruments toute la journée ou durant les heures creuses. Peut-être devrait-il en discuter avec son patron, ça ne coûterait rien et s'il refuse une telle distraction, dans ce cas tant pis. Il continuera de s'ennuyer en regardant les gens passer à travers la vitrine de la boutique. Hibiki semble proche de son chien, il peut percevoir le son de sa voix quand il discute tout bas avec l'animal. Une belle complicité pense le vendeur avec un sourire attendri. Si lui-même possédait un chien, sûrement serait-il pareil avec lui. Malheureusement, il n'a pas les moyens de nourrir une énième bouche, ni le temps à consacrer à une boule de poils.
« Un double cursus pour quoi faire? S'interroge le brun en haussant un sourcil. Je suis diplômé en chimie mais c'est plus difficile de trouver dans ce domaine qu'être là. Et l'offre est tombée plus tôt. »
Il ne regrette pas de travailler dans cette boutique, aussi ennuyantes soient les journées à attendre la clientèle et à ranger sans fin. Sky ne peut pas parler de son autre boulot, celui qui met en profit ce dont il est réellement capable. Si les gens apprenaient qu'il utilisait ses connaissances en chimie pour fabriquer de la drogue... Bon déjà, il serait en prison si ça se savait. Sa famille pourrait en prendre un coup aussi et il est hors de question de porter préjugé à sa mère et à sa petite soeur.
« J'aime bien être ici, mais faut pas s'leurrer, j'ai surtout besoin d'argent et je n'ai pas le temps de courir après des recherches d'emplois dans le domaine scientifique. Soupire-t-il en buvant une gorgée de sa boisson. »
Ce serait une perte de temps, mais si jamais une offre venait à surgir de nulle part, dans ce cas il l'accepterait volontiers.
— Un double cursus Art/Musique pour ma part. Je voudrai bien t’aider dans ton cas, mais je ne vois pas grand-monde dans mon entourage qui recherche dans ce domaine. Tu veux pas être chercheur ?
Sky a plutôt raison, car ce domaine est compétitif et suffisamment compliqué. Des opportunités sont sans doute présentes ici et là, mais le réparateur d’instrument n’en a jamais entendu vraiment parler dans ses relations. Il faut dire qu’il ne maîtrise absolument pas ces domaines malheureusement. Il hoche la tête face à la situation de son interlocuteur. Hibiki ne peut que parfaitement comprendre, puisqu’il est dans la même situation.
— Je comprends, c’est pareil pour moi. Je répare des instruments pour aider mon père et je touche au bois pour aider mon grand-père. J’ai pas une bonne tête comme toi, donc je suis plus habile de mes mains. Tu veux pas être prof de chimie ?
Il en rirait presque, mais affiche néanmoins un léger sourire pour détendre un peu la difficulté de la situation des deux jeunes hommes. C’est peut-être pour cela qu’ils s’entendent bien, de ces similitudes sur la vie de chienne et quelques traits qui en ressortent. Le tatoué est peut-être un peu moins agressif que son compère, mais pas moins prêt à tout accepter quitte en être fatigué ou blasé. Il joue un peu avec son chien qui réclame des câlins en levant les yeux vers le vendeur.
— Et dans la police ? Je crois qu’ils demandent des gens à la police scientifique et je crois que ça paie quand même pas si mal, je crois. Tu veux pas aller voir ?
Évidemment, il n’est au courant de rien, mais pense que cela peut être utile à Sky dans la mesure où une stabilité est davantage assurée. Il ne connaît pas vraiment le service de police puisqu’il n’a jamais eu un quelconque souci avec eux, mais une place est sans doute à prendre et jamais en manque de jeune qui peuvent venir aider, surtout dans un domaine aussi spécifique.
Il hausse les épaules en le regardant, c’est une proposition comme une autre après tout, il lui donne simplement ce qui lui passe par la tête en ce moment, même si ce n’est pas suffisant. Après, il n’y connaît strictement rien à part l’entreprise familiale donc il n’est pas très bien placé pour dire quoi que ce soit. Il caresse Koda qui aboie en souriant.
— Oui, tu es le plus beau. Il se tourne vers Sky. Je suppose que c’est trop compliqué d’avoir un chien pour toi ? Normalement, nous aussi, mais il était abandonné donc on l’a récupéré quand même.
Un double cursus Art et musique? Même si ça reste deux domaines artistiques, ceux-ci sont bien différents. A-t-il seulement le temps de se concentrer sur les deux à la fois ou à tour de rôle? C'est tout de même bien compliqué son histoire. Sky ne demande pas vraiment son aide, il s'est vite fait à l'idée de travailler dans cette boutique ou d'être fabricant de drogue pour les fireriver. ça ne l'enchante pas toujours dans le second cas, mais c'est plus facile pour lui de ramener de l'argent rapide à la maison. Chercheur? ça aurait été cool, sûrement. Pourtant il doute d'avoir fait assez d'études pour prétendre à ce boulot.
« Je n'ai pas le niveau suffisant pour être chercheur. Disons que c'est le saint Graal pour les gens comme moi? J'aurai dû faire plus d'années d'études et décrocher un doctorat. Lui, il n'a qu'un simple diplôme de chimie. »
Il ne faut pas croire qu'un tel métier demande peu de connaissances en la matière car c'est tout l'inverse. Sky n'est pas bête mais il manque cruellement de bagage. Il n'est pas trop tard pour se remettre à étudier et terminer les quelques années manquantes, mais comme il l'a dit à Hibiki... Il a besoin d'argent, pas de perdre du temps inutilement. L'étudiant peut le comprendre puisqu'ils ont à peu près les mêmes soucis à peu de chose près.
« Je ne suis pas forcément une bonne tête, certains domaines ne me passionnent pas. Comme la littérature ou le dessin. Prof de chimie? Faut passer des concours pour ça. Encore une belle perte de temps. »
S'il parvenait à régler les dettes de son père et blanchir totalement son nom, peut-être pourrait-il se permettre de se relancer dans ce genre de chose qui demande du temps et du travail. Et puis sincèrement, est-ce que Sky parviendrait à tenir des adolescents sans vouloir les baffer? Il n'a pas autant de patience qu'on pourrait le croire et en vient rapidement aux mains quand la parole n'a pas beaucoup d'effet. Autant être chercheur que professeur. Hibiki propose un nouveau job susceptible de lui plaire mais celui-ci le fait frissonner. Dans la police? Alors qu'il est dans un gang de malfrats? Ce n'est pas une bonne idée.
« Je doute que ce soit un domaine pour moi. Fit-il avec un sourire amer. »
Non seulement ça bloquerait avec les fireriver, mais aussi avec la police. Avoir le cul entre deux chaises ne lui plaît clairement pas. Certains postes dans les forces de l'ordre ne demandent pas des tonnes d'années d'études ni de diplômes, mais ça ne change pas son avis sur sa propre sécurité avec ce qu'il fait déjà en cachette. Le brun secoue doucement sa tête comme si toutes ces idées n'étaient pas faite pour lui. Un jour il trouvera chaussure à son pied, en attendant il se contente de cette pointure trop grande ou trop petite.
Un chien? Sky aime vraiment les chiens, il n'a rien contre les animaux en général mais c'est une source d'ennuis plus qu'autre chose. Lâchant un soupir, il se demande bien comment s'il aurait l'audace d'Hibiki pour récupérer une pauvre bête abandonnée, quitte à faire des sacrifices financiers pour sauver sa vie.
« Un chien coûte cher. à quoi bon en prendre un pour ne pas être capable de lui apporter les bonnes choses? Pour la nourriture, le confort mais surtout pour les soins. Je n'ai pas de jardin non plus. Comme si c'était une excuse valable. »
Sky hausse les épaules, observant Koda qui semble heureux aux côtés de son maître. S'il venait à recueillir un chien, celui-ci serait-il aussi joyeux? Ce n'est pas un truc à prendre à la légère. On ne prend pas un animal juste pour avoir un animal ou par envie soudaine, c'est une chose qui demande réflexion. Sachant qu'il a des problèmes d'argent et peu de temps pour lui-même, un animal quelconque serait plus une épine dans le pied qu'un véritable bonheur.
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