Parcourant les rayons du magasin d’un pas lent, tenant dans ses bras une boite de gants, une nouvelle paire de lunettes de protection, des bouchons pour ses tubes à essais et un nouvel erlenmeyer pour remplacer celui qui lui avait glissé des mains deux jours plus tôt, Fumi vérifiait qu’il n’avait rien oublié. Il n’en avait pas parlé à son père, ne lui avait pas demandé de passer commande, parce qu’il connaissait d’avance sa réaction. Il aurait soupiré lui aurait dit de faire attention, lui aurait rappelé pendant une heure que ça coûtait cher en frais de livraisons. Alors non, il n’avait pas demandé à son père de passer commande et avait préféré passer lui-même dans le magasin près de la maison pour se fournir en matériel, usant son argent de poche en espérant que personne ne le verrai et en parlerait à son paternel. Par personne il entendait sa belle-mère, sa marâtre rapporteuse qui épiait ses moindres faits et gestes pour aller le balancer au moindre écart. Akiharu ne dirait rien, évidemment, et sa meilleure amie savait bien qu’elle était sa relation avec son géniteur alors elle le couvrirait aussi. Quant à sa fiancée, il n’y avait aucune raison pour qu’elle se balade ici.
Passant en caisse avec son matériel de labo, le jeune scientifique paya en liquide, soupçonnant son père de surveiller ses transactions, puis il récupéra son sac avec mille précautions, sa maladresse le rendant capable de briser son erlenmeyer avant même d’avoir passé la porte de sortie. Et ça serait con, parce que ça coûtait cher. Dans la rue, il sorti son portable de sa poche pour vérifier qu’Aki ne lui avait pas envoyé de message, censé le prévenir du retour de leur père pour qu’il planque ses achats avant de rentrer. Il pourrait les cacher sous un buisson dans le jardin ou aller les déposer devant la fenêtre de son labo avant d’entrer par la porte principale et d’aller les récupérer en douce. Tellement de stratagèmes simplement pour ne pas se faire taper sur les doigts…
Son écran n’affichant aucun nouveau message, Fumi expira l’air qu’il avait bloqué avec appréhension et se mit en route vers la maison. Il avait une dizaine de minutes à marcher, ses bouchons d’oreilles le protégeant des bruits des voitures et des cris des adolescents célébrant le début des vacances de fin d’année. Il aimait beaucoup cette période de l’année, quand il pouvait dormir plus tard, jouer du piano quand il voulait et passer tout son temps avec Aki, mais ciel, qu’est-ce qu’il pouvait détester ces jeunes qui hurlaient en jouant au ballon ou simplement en s’extasiant devant leurs portables ! Ils lui donnaient la migraine et il ne pouvait pas aller les trouver pour leur dire de se taire, sinon lui et son allure de bourge ne risquaient pas de rentrer avec un erlenmeyer entier… C’était la faute d’Aki, c’était lui qui lui avait fait mettre ce col roulé crème et ce pantalon noir moulant, ce long manteau marron et cette écharpe en… qu’avait-il dit déjà ? Cachemire ? Ou était-ce de la laine ? Fumi était incapable de faire la différence, de toute façon. Au moins avait-il réussi à échapper au maquillage, ce matin.
Tournant le coin d’une rue, Fumi croisa une jeune fille, leurs regards s’accrochant comme s’ils étaient aimantés, et un sourire étira ses lèvres. Ame. La meilleure amie de sa fiancée imposée, certainement la seule chose positive qui ressortait de cette histoire. Sans ces fiançailles, il n’aurait jamais rencontré cette fille avec qui il s’était directement entendu, comme s’ils se comprenaient, comme s’ils se connaissaient depuis toujours. S’arrêtant avant de la dépasser, il posa une main sur son bras pour qu’elle fasse de même.
Salut ! Ça fait longtemps, qu’est-ce que tu fais là ?
Cela faisait plus de deux semaines qu’ils ne s’étaient pas vus, depuis quelques jours avant la fin des examens. Fumi s’était rendu à la bibliothèque de Wonderland pour y retrouver son frère et il avait croisé Ame au passage, étudiante elle aussi dans cette université, mais depuis ils ne s’étaient plus vus. Il fallait dire qu’aucun n’avait cherché à croiser l’autre d’ailleurs, s’envoyant de temps en temps un même par message mais sans engager de conversation impliquant un rendez-vous.
Comment se sont passés tes examens ? Tu m’avais dit qu’il y avait un cours où tu hésitais, ça a été finalement ?
Il était persuadé que oui, savait qu’elle était intelligente et douée dans son domaine, celui des lettres, et il lui sourit comme si elle lui avait déjà avoué avoir eu la meilleure note de sa classe. Lui n’était pas très doué en textes, en langues ou en écriture, sa graphie étant à peine lisible et ses tournures de phrases ayant pour but d’expliquer et de comprendre plus que d’être jolies, aussi admirait-il la jeune fille pour son choix d’étude opposé au sien. Lire ses textes était comme voir les dessins de Aki, frustrant et merveilleux à la fois…
Re: la complicité du regard + Ame Dim 23 Fév - 22:15
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« Une vie sans chocolat est une vie à laquelle manque l’essentiel. »
Marcia Colman & Frédéric Morton
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« N’oublie pas de le lui apporter ! » « Mais non papa, j’y vais tout de suite ! »
Moelleux. Tel était le baiser d’Ame sur la joue de son père pour lui dire au revoir avant de quitter la chocolaterie d’un signe de la main. Elle attendit que son paternel ne retourne à ses affaires pour disparaître de son champ de vision avec sa petite boîte de chocolat entre les mains. Son sac en bandoulière sur son épaule, elle fêtait plutôt les vacances avec sérénité et travail. Maintenant qu’il n’y avait plus cours pour l’instant, elle pouvait aider son père au magasin toute la journée. Mais ayant une tâche à accomplir à l’extérieur, elle avait quitté son poste. Emmitouflé dans son écharpe rouge et son manteau, ses bottines abîmées tapaient le sol silencieusement le vent soufflant autour d’eux dans une légère brise. Son portable vibra et elle reçut un message d’Hibiki. Le lisant, elle soupira un peu tristement avant de secouer la tête et d’y répondre. Rangeant l’appareil dans sa poche, elle s’apprêtait à tourner dans le coin d’une rue quand ses prunelles tombèrent sur un visage familier. Un doux sourire fleurit sur ses lèvres lorsqu’elle reconnut Fumiya. Le fiancé de sa meilleure amie. Par une demande de cette dernière de l’accompagnait une fois lors d’un rendez-vous et voilà comment les deux jeunes adultes s’étaient rencontrés. Il s’en était suivis d’autres prises de contact sans réellement rapprochement. Chacun continuait sa vie de son côté, ne délivrant rien de particulier de leurs espaces personnels. Même si elle avait l’impression de toujours l’avoir connu tellement c’était simple et… Apaisant ? Quand elle était à ses côtés. Semblable à une compréhension muette et onctueuse. Les jours étaient passés rapidement et deux semaines s’étaient écoulés depuis leur dernière interaction. Elle posa sa main sur son bras en retour avant de la porter à la main du jeune homme, sans pourtant l’obliger à la retirer.
« Salut, Fumiya. Mes examens… Ça a été parfait ! Même si je n’étais pas sûr, au final, ce n’était qu’une inquiétude inutile. Et toi alors ? Tes examens ? Qu’est-ce que tu fais... »
Elle s’arrêta en penchant légèrement la tête afin de mieux observer ce qu’il avait dans les bras. Elle ne posa pas la question, mais son sourire parlait pour elle. Ame connaissait l’amour des sciences de Fumiya et elle se doutait qu’il s’agissait de quelque chose s’y rapportant, mais ne voulant pas être intrusive ou même indiscrète elle ne pipa mot et ne l’obligea pas à lui répondre. Quant à elle, elle leva doucement le paquet de chocolat qu’elle avait entre ses mains. Différentes gourmandises s’y trouvaient. Certains étaient aux caramels, d’autres aux chocolats noirs et des derniers petits assortiments aux chocolats blancs et chocolats aux laits. Les formes étaient diverses, passant des cœurs à des ronds jusqu’aux formes plus élaborées avec les nappages et dessins dessus, presque comme si cela était personnalisé.
« C’est un cadeau pour Hibiki. Papa a fait ces chocolats pour le remercier de me raccompagner le soir après le cours particulier que je lui donne à chaque fois, mais il vient d’annuler. Est-ce… Est-ce que ça te dérangerait de venir avec moi ? »
Elle lui expliqua qu’ils avaient normalement rendez-vous dans un petit café non loin d’ici. C’était très discret et chaleureux, peu de personnes connaissaient cet endroit dû à sa devanture peu accueillante, mais dont l’intérieur n’avait rien de comparable avec l’extérieur. De plus, les propriétaires étaient de véritables boules d’amour sucrés. Elle n’obligeait pas Fumi à accepter sa demande, mais souhaitait quand même passer un peu de temps avec lui. Pour la première fois. C’était une toute nouvelle initiative qui la surprenait autant devait surprendre son interlocuteur. Hormis avec de la compagnie, chacun ne passait pas vraiment de temps seul à seul avec l’autre. Elle leva doucement les mains devant elle avec un petit sourire contrit sur le bout des lèvres, la main du jeune homme ayant quitté son bras avec sa gestuelle sans qu’elle ne l’ait fait exprès.
« Si tu es occupé je comprends et je ne veux pas te déranger, ni t’obliger à venir avec moi. »
Elle mordilla un instant ses lèvres devant le doute qui s’emparait d’elle. C’était un tique nerveux dont elle ne se rendait même plus compte à force de le faire. Parfois, elle se mordait jusqu’au sang surtout quand Ame paniquait de trop. Cependant, en cet instant, ses prunelles s’étaient ancrées dans ceux de Fumiya, attendant un assentiment ou un refus de sa part devant sa proposition. Son paquet de chocolat ramenait contre elle comme un signe de protection contre un obstacle invisible ou à l’occurrence, les paroles de son interlocuteur. S’il refusait, elle reprendrait le cours de sa route sans rien demander de plus, s’il acceptait, en revanche elle s’illuminerait d’un sourire à faire fondre les neiges éternelles, l’emmenant dans son petit jardin secret où elle donnait des cours en privé.
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Re: la complicité du regard + Ame Lun 24 Fév - 12:54
Ame... Cette fille était probablement la seule chose positive qui ressortait de ses fiançailles avec Sakura, rencontre inattendue et pourtant si naturelle. Ils s'étaient de suite entendus, leurs sourires reflétant ceux de l'autre et leurs esprits se connectant aussi vite que son téléphone au réseau de Wonderland. Quand les doigts de la jeune fille effleurèrent les siens Fumi ressentit une douce chaleur se répandre dans son bras, sans pour autant en comprendre la signification. Elle répondit que ses examens s'étaient bien passés et il lui sourit avec joie, ravi pour elle. Lui retournant les questions, elle lui demanda ce qu'il faisait là avant de fixer son sac de courses, arrachant un sourire gêné à Fumi.
J'avais besoin de nouveau matériel pour mon labo... Et sinon j'ai réussi mes examens aussi ! J'étais sûr que tu réussirais aussi, c'était pas possible autrement.
Parce qu'elle était intelligente et douée dans son domaine, parce qu'il savait qu'elle avait les capacités pour avoir des points excellents et réussir ses années avec brio. Retirant finalement sa main du bras de Ame, Fumi baissa les yeux vers la boîte de chocolats qu'elle lui montrait. Un cadeau pour Hibiki, un ami commun, mais ce dernier semblait avoir annulé et la jeune fille se retrouvait seule pour se rendre dans le café où elle devait avoir rendez-vous avec elle. Elle lui proposa de l'accompagner et il hésita une seconde, craignant de briser son erlenmeyer sur le chemin. Lui et sa fichue maladresse...
Voyant certainement son hésitation, Ame reprit la parole, lui disant qu'elle ne l'obligeait pas et comprendrait qu'il soit occupé, mais son visage semblait si triste que Fumi la rassura d'un sourire. Il avait une idée pour que tous les deux soient contents et pour passer un peu de temps avec elle sans risquer de briser sa précieuse verrerie.
Je serais heureux de t'accompagner. Par contre, est-ce qu'on peut faire un détour par chez moi pour que je dépose mon sac ? J'ai trop peur de casser mon erlen...
Il n'habitait qu'à deux minutes, au coin de la rue qu'elle quittait et dans laquelle il entrait. Quand elle accepta, Fumi se plaça à côté d'elle pour lui montrer le chemin, vérifiant une dernière fois sur son portable que Aki ne lui ait pas envoyé de texto. Son fond d'écran n'affichant aucun message, il soupira de soulagement et approchant de la demeure familiale. Remontant l'allée menant à l'entrée, il se tourna vers son amie avec un sourire.
J'en ai pour une minute mais tu peux entrer, si tu veux ! Et je sais pas si ça t'intéresse mais... si tu veux venir voir mon labo...
Parce qu'il avait un labo pour lui tout seul, parce que c'était son antre, plus encore que sa chambre dans laquelle il ne dormait que rarement. Parce qu'il voulait le partager avec cette amie qui ne s'y intéressait pourtant peut-être pas. Poussant la porte, il entra avec la jeune fille, la guidant à travers les pièces pour arriver à son laboratoire. Sortant la clé de sa poche, il le déverrouilla et se glissa dans son sanctuaire, là où personne d'autre ne pouvait entrer sans son autorisation. Posant le sac sur la paillasse, il entreprit de ranger ses achats rapidement, l'erlenmeyer dans son armoire et les autres achats dans ses tiroirs.
Voilà... c'est chez moi. Je crois qu'Aki est au salon, faudra juste que je le prévienne que je repars avec toi, si ça te dérange pas ?
Parce que Aki l'attendait peut-être, tout simplement parce que Fumi voulait qu'il sache où il était en permanence. S'il ne le prévenait pas en face, il lui enverrait un texto à peine sorti de la maison mais préférait lui parler. Et il lui présenterait Ame aussi, ne sachant pas dire s'ils se connaissaient déjà ou pas. Après tout, ils avaient cours dans le même bâtiment, mais savait-on jamais...
Re: la complicité du regard + Ame Dim 29 Mar - 16:12
Désir chocolaté
C’était avec curiosité et amusement qu’elle l’avait suivi jusqu’à chez lui. Inconsciemment, elle en avait été plus que soulagé. Sans savoir réellement pourquoi et sur le moment, elle n’y pensait pas tant que cela. Non, à la place et avec onctuosité, Ame restait auprès de son ami, sa boîte de chocolat précieusement préservé contre elle comme un cadeau inestimable qui ne pourra pas être remit. Elle ne voulait pas l’avouer – parce que cela serait trop méchant, mais la demoiselle se sentait plus qu’heureuse d’avoir rencontré Fumiya et savait qu’Hibiki ne lui en voudrait pas. Au contraire, il serait heureux pour elle. Mais avec un brin de culpabilité en elle, la brunette se promit de revenir vers lui le plus tôt possible. Pour l’heure, il ne régnait dans son cœur et dans son regard que la maisonnée de son interlocuteur qu’elle découvrait avec douceur et délice. Encore plus quand il s’agissait du labo de ce dernier. Parce que c’était la première fois qu’elle entrait réellement dans sa vie hormis pour des banalités. C’était la première fois qu’elle observait de ses grands yeux la demeure de Fumi. Et un fin sourire ne quittait jamais ses lippes quant à la gentillesse de son partenaire à son intention. Tout aussi doucement qu’à son accoutumée, la jeune femme entra dans ce monde qui lui était inconnu, elle qui ne connaissait que les langues et les livres. Elle qui ne connaissait qu’à moitié les arts chimiques. Peut-être osera-t-elle demander au jeune homme de lui donner quelques cours particuliers, pour l’aider à s’améliorer et devant la passion de l’étudiant, il ne refuserait certainement pas. Mâchouillant ses lèvres dans un tic nerveux, la chocolatière regardait autour d’elle avec des yeux émerveillés, mais ne touchait à rien directement, se contentant d’effleurer de façon lointaine, sachant le coût hors de prix de certains ustensiles. Elle ne disait peut-être rien pour le moment, c’était évident qu’elle adorait ce qu’il lui montrait, même si ce n’était que le début. Et lorsqu’il s’adressa à lui, elle hocha la tête joyeusement.
- Je comprends, ne t’inquiète pas. C’est normal après tout et est-ce que… Je pourrais venir avec toi ? Pour le saluer en retour et rencontrer ton frère pour la première fois aussi, s’il est là.
Parce qu’Ame ne voulait pas paraître impoli et s’intéressait réellement au frangin de Fumiya. Mais elle ne voulait pas paraitre envahissante donc elle attendit l’affirmation de son camarade avant de l’accompagner. Ayant toujours sa fameuse boîte dans les bras, la brunette releva soudainement la tête vers le jeune homme à ses côtés et le lui donna directement. D’un coup, comme ça. Parce qu’elle avait attrapé les mains du scientifique pour lui poser les sucreries entre ses paumes et n’attendait pas de refus. Quand leurs regards se croisèrent et qu’elle y lut une certaine incompréhension, un léger rire s’échappa de ses lèvres et elle secoua la tête en réponse.
- Cadeau. J’espère simplement que tu apprécieras comme le reste de ta famille les chocolats à l’intérieur. Il y a un peu de tout, mais davantage ceux au chocolat et au caramel. Je suis désolée. Tu me diras tes préférences et celles de ton frère et je demanderai à papa des autres boîtes spéciales pour vous deux.
Un peu gêné – très légèrement, elle détourna la tête après ses paroles. Heureusement que la coloration de ses joues ne changeait pas sinon ça serait terriblement gênant pour elle. Peut-être que Fumiya ne verrait rien, mais pour Ame, c’était l’équivalent d’aller se cacher dans un trou de souris. Ainsi libéré de son paquet, elle porta ses mains derrière son dos où elle entrelaça ses doigts ensembles, ses pupilles encore ébahis par la demeure de son camarade. Elle qui ne connaissant pas ce grand luxe, c’était un nouveau monde qui s’ouvrait pour elle. Et c’est ainsi que tout doucement, elle suivit son compagnon à travers la bâtisse jusqu’à ce fameux salon pour retrouver le frère de ce dernier. Sur le chemin, muni d’un courage qu’elle ne connaissait pas, la demoiselle reprit la parole, sa voix bancale au début, reprenait contenance et une atmosphère moelleuse s’installait entre eux.
- Toi et ton frère… Vous êtes plutôt du genre fusionnel ? Vous vous entendez très bien ? J’ai vu tout à l’heure que tu regardais souvent ton portable, ce n’est pas indiscret de ma part de demander, le lien qui vous unit ?
C’était évident qu’il était fort. C’était plus spécial qu’avec les frères et sœurs ordinaires. Du point de vue d’Amé, avoir un jumeau ou une jumelle devait être… Indescriptible. Comme une partie de soi-même, sans l’être à la fois. Quand elle voit la grande attention que porter Fumiya pour son frangin, c’était plus que clair qu’il attendait de ses nouvelles. Qu’il devait lui donner de ses nouvelles. Qu’il en avait besoin. Et dans un sens, elle comprenait cette envie et le laisser faire sans un mot. L’accompagnant simplement, restant à ses côtés sagement. Et avant qu’ils ne pénètrent dans le salon, Ame n’avait pu retenir les mots de s’échapper des lèvres, l’honnêteté incroyable transperçant sa certaine timidité parfois.
- Ta maison est vraiment magnifique tu sais et ton labo également. Même si c’est moins mon domaine, je t’avoue avoir été complètement… Subjuguée ? En tout cas, j’avais l’impression d’être une petite fille qui s’émerveillait de ce qu’elle avait autour d’elle. Merci de m’avoir montré ton labo, Fumiya.
Encore une fois son sourire semblait si sincère, si mielleux et son rire cristallin l’était tout autant. Ensemble, ils arrivèrent enfin à leur lieu de destination et penchant légèrement la tête le côté, elle se demandait si Aki serait là où si elle allait continuer d’être seule avec le scientifique. Sans savoir pourquoi, des petits papillons volaient en éclats dans son estomac, mais elle ne s’en préoccupa pas. A la place, elle portait son regard sur le jeune homme à ses côtés.